Imaginez votre pire scénario :
Si vous refusez de prendre vos responsabilités…
Si vous ne faites rien pour changer…
Si vous refusez de voir les conséquences de vos actions…
Si vous restez inconscient et compulsif…
Que se passera-t-il ?
Nous avons chacun une place qui nous est réservée en enfer, si on se laisse totalement aller.
Pour certains ça sera la toxicomanie.
Pour d’autres la prison, la pauvreté, l’isolement, la dépression, l’aigreur, le ressentiment, la maladie…
Votre personnalité a été imprégnée par le hasard de l’environnement.
Si vous voulez qu’elle soit ordonnée plutôt que chaotique, vous devez apprendre à la transformer pour le mieux.
Tactiques et principes
Quel est la différence entre une tactique et un grand principe ?
C’est que la tactique est extrêmement spécifique à une situation et un temps donné…
Alors que le grand principe s’applique partout et tout le temps.
Un grand principe peut englober une centaine de tactiques.
Exemple :
Je peux vous dire que pour être une personne qui a confiance en soi, il faut comprendre et appliquer 42 techniques… qui amélioreront le ton de votre voix, votre posture, votre énergie, vos mots, vos expressions, etc.
Ou bien, je peux vous expliquer le grand facteur qui régit tous ces micro-comportements.
Est-ce que vous préféreriez apprendre les 42 techniques, ou le grand principe dont elles découlent ?
Même si la plupart répondront la seconde option, en réalité ils préfèrent la première.
Pourquoi ?
Parce que les tactiques sont concrètes, et applicables instantanément (solution « fast food »).
Alors que les grands principes sont abstraits, et demandent une transformation en profondeur (dans ce cas, de la personnalité).
Vous pouvez feindre la confiance en soi, en adoptant artificiellement le langage verbal, et non-verbal d’une telle personne…
Ou vous pouvez la cultiver réellement, et authentiquement.
Alors ce que vous essayiez de feindre deviendra naturel.
Déduction et induction
En philosophie, il existe deux types de raisonnement :
- La déduction
- L’induction
Par la déduction, vous partez d’un principe général pour expliquer des particularités.
Exemple :
« Tous les hommes sont mortels (grand principe).
Socrate est un homme (particularité).
Donc Socrate est mortel. »
Par l’induction, vous partez de particularités pour expliquer des grands principes.
Exemple :
« Le soleil s’est couché hier, et avant hier (particularités).
Donc, le soleil se couche tous les jours (grand principe). »
La science génère des hypothèses par induction.
Ensuite elle teste ces hypothèses par sa méthodologie.
Si la méthodologie valide l’hypothèse, elle devient une théorie (jusqu’à ce qu’une nouvelle hypothèse validée la renverse).
Et à partir des théories, elle tire des déductions.
Quel est le rapport avec les tactiques, et les grands principes évoqués plus haut ?
Pour reprendre l’exemple de la confiance en soi, feindre des tactiques peut mener à l’instauration de grands principes (et à terme à une transformation de la personnalité).
Si vous agissez comme une personne qui a confiance en soi, même si vous n’y croyez pas, votre cerveau va enregistrer ces occurrences, et va s’en servir pour dicter vos comportements futurs.
Il va se dire : « Si dans telle situation, j’ai agi assurément, alors c’est que j’ai confiance en moi. »
Votre subconscient se sert de vos expériences passées pour construire votre sens de l’identité.
En ce sens, il raisonne par induction.
Mais il va aussi faire en sorte que vos comportements soient en cohérence avec l’image que vous avez de vous-même.
Et dans ce sens, il fonctionne alors par déduction.
Psycho-cybernétique
Plus on vieillit moins on est capable de changer.
Pourquoi ?
Parce que la personnalité est un système qui s’autorenforce :
Vos comportements renforcent votre sens de l’identité.
Et votre sens de l’identité renforce vos comportements.
(En cybernétique on appelle ça une boucle de rétroaction positive.)

Il existe donc deux façons de transformer sa personnalité :
- En changeant son image de soi
- Par la répétition de patterns comportementaux
La première transformation est instantanée, la seconde prend du temps, des efforts, et de la discipline.
Chaque pensée que vous avez, et chaque action que vous entreprenez s’imprègnent sur votre subconscient.
Il les enregistre pour créer un sens du Soi, que vous allez extérioriser.
Quand vos pensées et vos actions ne sont pas cohérentes avec votre identité, vous ressentez un malaise et de la dissonance.
Vous avez l’impression que ce n’est pas « vous », et vous revenez constamment à cette base identitaire.
Imaginons, par exemple, que vous être freelance, et que vous êtes habitué à facturer 1000€ pour un service…
Si du jour au lendemain, vous demandez 4000€ pour le même service, vous allez vous sentir extrêmement inconfortable.
Pourquoi ?
Parce que votre sens de l’identité est habitué à penser que votre travail vaut 1000€.
Multiplier ce chiffre par 4 vous fait largement sortir de votre zone de confort.
Quand vous annoncerez ce nouveau tarif, vous-même vous n’y croirez pas vraiment ; et cela se ressentira dans votre voix, et votre langage non-verbal.
Instinctivement, votre prospect va capter la dissonance… et il vous confirmera votre biais initial (celui de dire que votre travail vaut 1000€ et pas 4000€).

Les avantages du mentorat
Penser, parler ou agir en contradiction avec le sens que l’on a de Soi est extrêmement inconfortable (surtout en public).
Il faut énormément de discipline et de volonté pour aller à l’encontre de son identité subconsciente.
Cela requière aussi de rendre conscient ses comportements inconscients.
Pour cette raison, ça peut être utile d’avoir un regard extérieur.
Un bon mentor sert à 4 choses :
- Vous pousser à vous dépasser et à sortir de votre zone de confort.
- Vous fournir un exemple de ce qui est possible.
- Vous donner un avis objectif sur vous-même.
- Vous transmettre son expérience, et vous faire gagner du temps.
Il existe une seule règle quand on choisit de se faire conseiller par quelqu’un : cette personne doit déjà avoir ce que vous voulez.
N’écoutez pas l’avis des pauvres sur comment être riche.
N’écoutez pas l’avis des gros sur comment être maigre.
N’écoutez pas l’avis des loseurs sur comment être un winner.
Les coachs de qualité sont rares, et parfois très chers.
Vous pouvez entreprendre une transformation d’identité seul, mais c’est plus difficile puisque vous ne bénéficiez plus de l’« aura » d’un mentor.
La majorité de la communication est non-verbale (on dit que seulement 7% de celle-ci est verbale).
Les mots n’ont en réalité que peu d’importance par rapport à l’attitude d’une personne magnétique qui rayonne.
C’est cette empreinte énergétique qui marque les esprits… plus que le contenu du discours.
Seul, il vous faudra plus de temps, et de patience pour progresser petit à petit, et cultiver votre nouvelle identité.
Le périple du héros
Pour entreprendre cette transformation solitairement, plusieurs éléments sont nécessaires :
- Une vision pour le futur
- Un moyen d’introspection
- Un moyen de lâcher-prise
- Un système répétitif
1. Une vision pour le futur
Cela coule de source, mais pour aller quelque part, il vous faut une destination.
Vous devez savoir ce que vous voulez précisément, et qui vous voulez être.
Sans vision, vous avancez aléatoirement, et vous vous laissez balloter par le gré des vents.
Avoir un rêve et des objectifs apporte de la clarté, et du sens à la vie.
Le monde est un théâtre où plusieurs volontés s’affrontent.
Si vous ne cultivez pas la vôtre, vous succomberez à celle d’un autre.
2. Un moyen d’introspection
Si personne n’est là pour vous donner un avis objectif, alors il vous faut la capacité de regarder honnêtement en vous-même.
Sinon vous ne verrez pas les choses qui vous bloquent… et vous habiterez une fantaisie qui n’a aucun encrage dans la réalité.
Nous sommes tous narcissiques à un certain degré.
Mais si vous n’avez pas ce que vous voulez aujourd’hui, c’est qu’il y a des choses à corriger dans votre personnalité.
Ce n’est jamais agréable de contempler ses insuffisances… mais c’est nécessaire pour les changer.
On ne peut transformer ce qu’on refuse d’admettre.
3. Un moyen de lâcher-prise
Vous avez des blocages qui vous empêchent d’être qui vous voulez être.
Ces blocages sont énergétiques et émotionnelles.
Ils viennent majoritairement de votre enfance, de traumatismes passés, et du processus brutal de sociabilisation.
D’autres sont aussi des réflexes archaïques mal-adaptés au monde civilisé.
Ces blocages créent de la tension qui s’accumule dans le corps.
Ils vous empêchent de vous exprimer librement sans complexes.
Ils créent des postures rigides, des névroses, et des tics…
Ils empêchent l’« irrigation » de votre système nerveux, et à terme sont responsables de maladies.
En prendre conscience (par l’introspection) est le début de la guérison.
4. Un système répétitif
Le subconscient peut s’imprégner de 3 façons :
- Par la répétition
- Par la symbolique
- Par le traumatisme
Vous devez pratiquer qui vous voulez être, jusqu’à ce que cela devienne naturel et automatique.
Méditer sur une image ou un symbole aide aussi à l’intégrer.
Pour ce qui est du traumatisme… c’est sûrement le moyen le plus brutal.
(Un traumatisme peut être positif ou négatif. Il signifie simplement une expérience avec une grande charge émotionnelle.)
La transformation peut être instantané (comme après un choc émotionnel), mais l’empreinte est souvent chaotique.
Le meilleur exemple de « traumatisme positif » est l’expérience religieuse et spontanée.
Mais ce genre d’imprégnation est souvent difficilement contrôlable, et n’est pas sans risques.
Alors que la répétition, lente, ennuyeuse et laborieuse est beaucoup plus sûre.
(Conseil pratique : le subconscient ne fait pas la différence entre ce qui est réel et imaginé. La visualisation est un moyen d’imprégner de nouveaux patterns comportementaux, et par extension une nouvelle identité.)
Le cœur du problème
Dans n’importe quel sport, plus vous être relâché, plus vous pouvez être explosif.
C’est tout le paradoxe du lâcher-prise.
La crispation et l’obsession produisent l’effet inverse que celui recherché.
Demandez-vous pourquoi vous voulez ce que vous voulez… et continuez à vous demander « pourquoi », jusqu’à tomber sur le cœur du problème.
Exemple :
Si vous voulez gagner 5000€ par mois… pourquoi ?
« Pour pouvoir être libre financièrement. »
Pourquoi voulez-vous être libre financièrement ?
« Pour n’avoir à dépendre de personne. »
Pourquoi ne voulez-vous dépendre de personne ?
« Parce qu’on ne peut compter sur personne. »
Pourquoi pensez-vous qu’on ne peut compter sur personne ?
« Parce qu’enfant, j’ai l’impression d’avoir été abandonné… »
Etc.
Si vous faites cet exercice, vous verrez que la plupart de ce que vous voulez n’est qu’un artifice qui sert à combler un traumatisme passé.
Si cet exercice déclenche en vous de fortes réponses émotionnelles, lorsque vous arrivez au cœur du problème… c’est que vous n’avez pas traité le traumatisme, et que vous l’avez refoulé dans votre inconscient.
Et comme dit précédemment, ce traumatisme se manifeste dans le présent par des blocages énergétiques, et des comportements irrationnels.
Il est le principal obstacle à la réalisation de vos objectifs, et au déblocage de votre potentiel.
Dialogue et thérapie
Est-ce que cela signifie qu’il est temps de consulter ?
Peut-être… mais ce n’est pas la seule option.
Que fait-on quand on va voir un psy ?
On parle.
On fait le même exercice précédent, qui consiste à se demander « pourquoi ».
Puis, à travers le dialogue, on réarticule son histoire pour comprendre ce qui nous est arrivé, et pourquoi on a des difficultés aujourd’hui, pour atteindre le futur qu’on souhaite.
Un psy sert principalement à vous aider à articuler votre propre pensée.
Il rend conscient l’inconscient.
Parce que :
« Tant que vous n’aurez pas rendu votre inconscient conscient, il dirigera votre vie et vous l’appellerez le destin. »
— Carl G. Jung
La plupart ne se rendent pas compte qu’ils vivent inconscients toute leur vie.
Ils sont sur pilote automatique.
Leurs pensées et leurs actions sont presque totalement compulsives.
Quand c’est le cas, ils n’ont pas d’individualité, ni de volonté propre.
Ils ne sont pas eux-mêmes.
Ils sont comme des marionnettes dont on tire les ficelles dans l’ombre.
Ou comme des zombis infectés par des virus idéologiques, et des pulsions biologiques.
Rien n’est plus facilement manipulable qu’une personne totalement inconsciente.
La plupart ne pensent pas.
La plupart ont des idées (et des pulsions) qui pensent à leur place.
Apprenez donc à penser par vous-même !
Parce que c’est comme ça que vous développez votre individualité.
Transmuter le plomb en or
Le travail thérapeutique peut aussi se faire solitairement.
Pourquoi ?
Parce que le thérapeute ne sert qu’à vous renvoyez une image claire de vous-même, et à vous faire savoir ce que vous pensez réellement et profondément.
Quelle est l’alternative ?
Quel est le meilleur moyen d’articuler sa pensée, de s’introspecter, et de planifier le futur ?
Réponse : l’écriture.
Un traumatisme est traité à partir du moment où vous pouvez vous rappeler l’évènement en question, sans qu’il déclenche en vous une forte réaction émotionnelle.
Quand ce n’est pas le cas, c’est que l’information est bloquée à un stade thalamique.
(Le thalamus est la partie du cerveau instinctive, compulsive, et émotionnelle.)
Quand se rappeler l’événement en question ne déclenche plus de réaction émotionnelle… c’est que l’information a migré du stade thalamique, au stade cortical.
(Le cortex est la partie du cerveau rationnelle, logique et réfléchie.)
Simplement dit : l’information est passé d’un stade compulsif et émotionnel… à un stade logique et rationnel.
Vous ne réagissez plus instinctivement à l’information… puisqu’elle a intégré votre base de données, et sert maintenant d’expérience applicable dans le présent (et d’information pour mieux planifier le futur).
De cette façon vous avez transmuté le chaos en ordre…
Vous pouvez entreprendre ce processus en écrivant sur votre passé, votre présent et votre futur.
(Voyez le « Self-authoring program » de Jordan B. Peterson pour en savoir plus.)
Conclusion
Vos difficultés passées commencent à vous servir à partir du moment où elles cessent d’être un poids.
Elles représentent de l’expérience accumulée.
Quand l’information est vécue de première main, et qu’elle est correctement traitée (et non refoulée), elle se transforme en sagesse.
Elle intègre la personnalité, qui s’en retrouve transformée.
Le fait d’oser plonger dans les profondeurs de son inconscient, et d’affronter ses démons, est représenté mythologiquement depuis tout temps par le périple du héros.
Celui-ci descend dans les profondeurs de la terre, y trouve un Dragon, sur lequel il trépasse, et est récompensé par un trésor.
Cette histoire est archétypale (on en trouve une infinité de variations), parce qu’elle raconte le processus d’individuation que chacun doit entreprendre pour devenir un homme libre.
Vous êtes le héros de votre propre histoire.
Ce qui est certain, c’est que si vous refusez de vous battre, les forces chaotiques finiront par vous engloutir (vous finirez mort, ou pire : un agent au service de la corruption).
Mais si vous triomphez, votre vie sera celle d’un prince, et toute la société bénéficiera de votre succès.
Vous deviendrez alors le modèle des générations à suivre.
— Geoffroy





