Quel est le point commun entre Jésus, Hitler, Nike, Gucci et Kim Kardashian ?
Ils ont tous créé des mouvements massifs qui savent entraîner les foules.
La meilleure façon de s’immuniser à l’influence, et à la propagande, c’est d’en connaître les mécanismes.
La plupart des gens croient savoir penser indépendamment, alors qu’en réalité, ils ne sont que des perroquets qui répètent, et imitent le discourt, et les agissements de figures d’autorité.
La persuasion est un outil neutre. Une arme qu’il est temps de retourner contre ses adversaires.
Internet et la crise
À quoi sert l’école ?
- À formater les gens au monde d’hier.
- À réprimer sa curiosité naturelle, et sa créativité.
- À apprendre à obéir, et s’habituer à faire des tâches qu’on déteste.
- À devenir un bon salarié.
- À remplacer son expérience personnelle, et sa raison, par un dogme imposé.
L’éducation nationale est en crise. Pourquoi ?
Parce qu’elle est un instrument de propagande idéologique, et une machine à conformisme.
Elle ne sert plus sa fonction : celle de créer des individus libres, qui savent penser par eux-mêmes, et faire preuve de discernement.
Les systèmes démocratiques reposent sur une prémisse : les citoyens doivent être éduqués, indépendants, et informés.
Sinon les masses deviennent des proies aux idéologies qui savent le mieux manipuler les passions, et les bas instincts animaux qui nous habitent.
Les tyrans veulent des esclaves bêtes et disciplinés, et pas des libres-penseurs, des créatifs, ou des entrepreneurs réalisés.
Mais le monopole de l’éducation est en train de s’effondrer.
L’économie des créateurs, et internet mettent fin à leurs méthodes obsolètes, et à leur empire en décrépitude.
Les 3 piliers de l’influence
Si vous avez un message qui peut changer des vies, et le monde positivement, alors il est de votre devoir de le communiquer de la façon la plus performante possible.
Tous les mouvements de masse, qu’ils soient culturels, politiques, religieux, ou commerciaux, ont trois choses en commun :
- Ils reposent sur un leader charismatique.
- Tous ont une vision orientée vers un futur idéalisé.
- Ils offrent une opportunité de transformation.
Toutes les bonnes histoires ont un héros, une fin, et des moyens.
1. Le leader charismatique
Les plus grands leaders qu’ont connu ce monde avaient des personnalités magnétiques, et polarisantes.
Le magnétisme est une projection de la volonté, qui est galvanisée par l’imagination.
Ils ont une aura qui est extrêmement attractive pour certains, et répulsive pour d’autres, mais ne laissent jamais indifférent.
Le leader est souvent un rebelle, à l’opposé des institutions, du dogme, et du statu quo.
Un révolutionnaire qui veut changer le monde, et améliorer la condition humaine…
Il a quitté la matrice, et s’est maintenant donné pour mission d’aider ceux encore victime de l’illusion, et à sauter de monde parallèle.
En réalité, il incarne votre Soi du futur, à condition que vous suiviez son programme.
Un leader est quelqu’un qui a déjà ce que vous voulez, et qui vous offre sa méthode.
Son rôle est de communiquer son expérience, et de montrer qu’une transformation est possible.
Et pour ce faire, il n’hésite pas à se mettre au niveau des personnes à qui il s’adresse, en montrant qu’il était à leurs places.
La plupart des célébrités, et des politiques arrivent à donner l’illusion qu’ils sont du peuple, et qu’ils comprennent l’homme du quotidien. (Alors que cela fait bien longtemps qu’ils ont quitté son univers.)
2. La vision d’un futur idéalisé
Faire de l’argent est un effet secondaire du fait d’aider, d’avoir un impact positif, et de changer des vies.
Les vrais visionnaires ne sont pas motivés exclusivement par le profit.
Ils ont un but qui les transcende, et qui sert quelque chose de supérieur à eux-mêmes.
Et c’est de cette vision qu’ils tirent leur énergie.
Dans le processus d’individuation, il existe une étape de développement où les limites du Soi se dilatent pour englober les autres.
La réalisation de Soi passe à un moment par le service à autrui.
Le leader est là pour redonner espoir, foi et courage.
Il motive et galvanise les troupes démoralisées et perdues, en montrant la voie à suivre.
Parce que lui-même se sacrifie pour la cause, il donne l’exemple et entraîne avec lui la foule.
Tous s’unissent alors sous la même identité, et la même culture de groupe, qu’ils arborent maintenant fièrement.
Par leurs bannières et leurs logos, ils affichent leur appartenance à un clan qui travaille ensemble pour l’accomplissement d’une vision.
S’en ressort alors un sentiment de puissance enivrante.
Enfin, ils ont l’impression d’accomplir leur potentiel, et de se réaliser.
3. L’opportunité de transformation
Le leader apporte une nouvelle façon de penser.
Il n’est pas venu améliorer ce qui existe déjà. Il est venu complétement révolutionner l’industrie.
La seule façon de dominer un marché déjà saturé, c’est de vendre moins cher que la concurrence.
L’autre façon pour être compétitif, c’est de créer sa propre niche.
De cette façon on peut créer un monopole, parce que la solution proposée est unique, et pionnière.
L’idée d’amélioration lente, progressive, et incrémentale est très peu vendeuse.
À l’inverse, celle d’une transformation rapide, et d’une révélation instantanée, l’est beaucoup plus.
Les nouvelles opportunités sont porteuses d’espoir.
Et la nouveauté stimule la curiosité, inspire le mystère, et la fascination.
Les solutions incrémentales perdent, face à celles originales et révolutionnaires, parce qu’elles rappellent tous les échecs passés.
Leurs associations sont donc négatives.
Alors que les nouvelles opportunités font table rase, et repartent sur des bases fraîches.
Concourt de vanité
Il existe une chose que nous voulons tous, mais que personne n’ose admettre : le statut.
Dans les sociétés animales, et humaines, les individus s’organisent dans des hiérarchies sociales.
Ceux en haut collectent la majorité des ressources et des opportunités, conformément à la loi de Pareto, alors que ceux en bas peinent à survivre.
« Statut » dans la nature rime avec survie, et réplication.
Plus vous en avez, plus vous avez de chance de transmettre, et de conserver vos gènes.
Votre place dans un groupe vous est signalée par un neurotransmetteur qui s’appelle la sérotonine.
Et son absence est corrélée avec la dépression.
Sa présence inspire la confiance, et l’autorité.
Les dynamiques de statut sont des réflexes archaïques, qui passent sous les radars, mais qui régissent toutes les situations sociales.
Elles sont le plus souvent inconscientes, et réprimées par la rationalisation, la projection, ou la mauvaise foi.
Celui qui achète une Porsche, ou une Rolex, ne se dit par qu’il s’achète des symboles de statut social, parce qu’il se soucie profondément de ce que sa femme, ses enfants, ses amis, ses clients, ses voisins, la société, ou Dieu pensent de lui.
Mais il rationnalise son achat après coup, en se disant qu’il est vraiment passionné de mécanique.
Les jeux de pouvoir font partie du jeu de la vie. Personne ne peut y échapper.
Ceux qui refusent d’y participer sont ceux qui ont abandonnés, parce qu’ils ont des attitudes de mauvais perdants.
Il n’y rien de mal à vouloir de l’argent, une carrière, une famille, de l’ambition, de l’influence ou du pouvoir…
Mais les incompétents essayeront toujours, par jalousie, de vous faire croire que vouloir ces choses, ou les avoir, fait de vous un tyran ou un égoïste.
Mais c’est eux qui ont renversé les valeurs en culpabilisant le succès.
Il n’y a rien de mal à vouloir vivre, n’en déplaise aux fanatiques qui veulent vous brider et vous contrôler.
Pouvoir versus Valeur
Il existe donc une première pyramide, basé sur le statut, qui est câblée sur la sérotonine.
Mais il en existe aussi une seconde, basé sur la valeur, qui est câblée sur la dopamine.
Et les deux sont interreliées d’une façon complexe.
La première sert à mesurer le pouvoir des individus.
La seconde sert à mesurer la progression d’une hiérarchie de buts.
Les mouvements de masse sont addictifs, parce qu’ils donnent aux gens une vision à accomplir (progression – dopamine), et du statut (sérotonine) à leurs membres.
C’est aussi pour ça que l’activisme plaît tant aux aliénés.
Servir une cause permet de se considérer moralement supérieur à ceux qui ne participent pas, et donc à gagner en statut (même si bien sûr, on rationalise après coup en pensant qu’on veut vraiment faire le bien).
Mais tous ces petits jeux d’égo et de pouvoir peuvent être remplacés.
Par quoi ?
Par des structures autotéliques.
Par des buts autogénérés.
Si vous n’aimez pas les jeux qu’on vous impose, où que vous n’avez pas envie de grimper la hiérarchie des autres, vous pouvez créer votre propre jeu, et votre propre hiérarchie (et votre propre définition du succès).
Quand vous créez votre propre vision, et que vous l’accomplissez, vous devenez le pionnier d’un mouvement, qui attirera des personnes qui partagent les mêmes intérêts.
Vous avez tracé une nouvelle voie, et les gens suivent vos traces, pour atteindre la même destination.
Vous êtes un explorateur des territoires sémantiques, que vous cartographiez pour faire gagner du temps et de l’énergie aux autres.
C’est comme ça que l’espèce évolue exponentiellement : en partageant des découvertes.
La guerre invisible
Qui contrôle les opinions contrôle les esprits.
Qui contrôle les médias contrôle les opinions.
Il y a une question qui m’a longtemps obsédée :
Comment savoir ce qui est vrai ?
Par extension :
Pourquoi croit-on ce qu’on croit ?
Pourquoi les gens sont prêts à mourir pour des idées abstraites ?
Il existe une guerre invisible et idéologique.
Sur le plan des idées, fait rage une lutte, pour l’acquisition de territoires sémantiques.
Les religions guerroient pour convertir le plus de fidèles possibles.
Les entreprises se battent pour des marchés.
Les politiques pour des bulletins…
Ce que vous croyez vrai est le filtre par lequel vous percevez la réalité.
Croire, c’est donner naissance.
C’est la source du pouvoir.
Croire, et réussir à faire croire…
Depuis au moins l’antiquité, on sait que la foi guérit, et qu’elle peut déplacer des montagnes.
Tous nos médicaments, pour être considérés efficace, doivent être testés contre un placebo, qui fonctionne déjà parfois mieux que des substances actives.
Un leader est quelqu’un qui arrive à faire croire.
Parce que tout changement commence par une transformation de ses croyances.
Personne ne connait la vérité.
Et puisqu’on est obligé de croire en quelque chose, autant donc choisir des croyances qui servent notre idéal.
C’est ce qu’on nomme le pragmatisme.
Conclusion
Les mots ne sont que des métaphores.
Et la métaphore du culte semble être la plus parlante pour signifier les dynamiques d’influence, et de persuasion.
Comment appelle-t-on un groupe de fans ?
Des fanatiques.
Comment soude-t-on ensemble des individus ?
Par la culture (culte-ure).
La plus grande prémisse erronée des modernes est qu’ils se croient rationnels.
Alors qu’ils sont régis par des forces inconscientes profondément irrationnelles.
Le sacré est un des langages des archétypes.
La fantaisie, le rêve, la créativité, l’association libre, l’obsession, la folie, la curiosité… en sont d’autres.
Tous ont des pouvoirs de fascination, sur l’individu, et les foules.
Pour avoir de l’influence… que ce soit pour vendre, convaincre, se faire des amis, ou avoir ce qu’on veut… il faut créer un culte.
Il faut une culture, qui comprend un, ou des leaders charismatiques, une vision pour le futur, et une opportunité de transformation.
C’est comme ça qu’on inspire, qu’on ramène la foi, et qu’on pousse à l’action.
C’est comme ça qu’on transforme le monde.
— Geoffroy