Se lever fatigué, sans en avoir l’envie…
Passer 1h dans les transports, pour finalement arriver à son travail aliénant et détestable, dans le but payer un loyer trop cher, dans un appartement trop petit…
Toute la journée à se plaindre, et à rêver d’être ailleurs…
Pour finalement avoir 3h de temps libre en fin de journée, gaspillées à scroller sur les réseaux sociaux, et à voir des gens qui réussissent mieux que vous…
Totalement épuisé moralement, émotionnellement et physiquement… mais à devoir quand même recommencer le lendemain…
Voilà le quotidien de la plupart !
Il doit bien exister une autre façon de vivre.
Mentalité fast-food
Tous les jours, je tombe sur les mêmes publicités sur les réseaux sociaux qui vous promettent la lune.
Sur ce fameux monteur vidéo, avec son faux sourire, et ses faux abonnés, qui me dit que n’importe qui peut faire 3000€ par mois, en 30 jours en apprenant Premiere Pro…
Sur ce dropshippeur, avec son regard d’escroc, qui me promet de devenir riche en revendant un pommeau de douche exporté d’AliExpress…
(Je ne cite personne, mais sachez qu’à chaque fois que vous cliquez sur leurs annonces et revenez en arrière, vous leur coûtez de l’argent.)
Pourquoi voit-on autant de publicités qui insultent votre intelligence ?
Parce que, pour la plupart des gens, l’idée d’avoir à travailler dur longtemps pour atteindre une situation désirable leur est totalement étrangère.
Se fixer un projet, et avancer quotidiennement dessus pendant 5 ans est impossible pour eux.
Ils ont besoin de la solution miracle qui va transformer leur vie en 2 semaines.
Quand votre cerveau a été nourri, depuis tout jeune, à la gratification instantanée… c’est très difficile de se projeter dans la durée.
Pour une attention qui a été vampirisée par TikTok, le fait de se concentrer sur quelque chose plus d’une heure est presque impossible.
De plus, avec la piètre estime de soi qu’ils ont développé en parallèle, ils se croient incapables d’accomplir quoi que ce soit qui demande des efforts et de la discipline.
Voici donc le seul narratif qui peut convaincre un tel esprit atrophié :
« Moi aussi, comme toi, j’étais pauvre et sans statut, mais un jour, par hasard, j’ai trouvé un raccourci qui m’a subitement rendu riche et célèbre. Achète mon offre pour que je te partage ce secret. »
Et le pire… c’est que ça marche. Les gens achètent !
Intégrité et sacrifice
Si c’est facile et rapide, c’est forcément qu’il y a un vice caché.
Et si c’est gratuit, c’est que vous êtes le produit.
Par définition, si quelque chose est à la portée de tout le monde, c’est que ça n’a pas beaucoup de valeur.
(On appelle ça la loi de l’offre et de la demande.)
En réalité, l’idée d’amélioration lente et progressive est très peu vendeuse.
Pourtant, il n’y a que comme ça que l’on crée des succès durables.
La principale valeur marchande est avant tout l’honnêteté et la confiance.
Votre offre doit délivrer ce qu’elle promet, sinon c’est une escroquerie.
Et vous pouvez arnaquer quelqu’un une fois, mais pas deux.
Aucun business basé sur le mensonge, ou qui ne tient pas ses promesses, ne peut tenir dans le temps.
Une fois que votre réputation est détruite, c’est fini pour vous.
Alors évitez de faire des promesses que vous ne pouvez pas tenir… ou de faire miroiter des gains irraisonnables.
La définition de la compulsion, c’est de sacrifier le futur pour un bénéfice immédiat.
Les animaux n’ont d’autre choix que d’être compulsifs.
Mais pour un humain, c’est une attitude qui finira par le détruire.
Pourquoi ?
Parce que vous finirez par sacrifier votre santé, vos relations, votre réputation, et votre âme pour satisfaire des gratifications instantanées.
Mais si vous arrivez à vous projeter, et à les échanger contre des gratifications différées, alors vous pouvez commencer à construire votre futur.
Le réel secret, c’est de sacrifier le présent pour l’avenir (et pas l’inverse).
La voie de la réalisation de soi
Vous avez le pouvoir de planifier.
Et si vous ne le faites pas, votre conscience votre torturera, en vous rappelant que vous passez à côté de votre potentiel.
Un parasite n’a d’autre choix que de se comporter comme un parasite.
Tout comme une abeille n’a d’autre choix que de se comporter comme une abeille.
Mais vous, vous pouvez décider d’agir comme une abeille, ou comme un parasite.
L’absence de décision est aussi une décision.
Le principal obstacle à la réalisation de ses objectifs est, le plus souvent, l’incapacité à se projeter dans le futur.
Ce qui vous distingue des animaux, c’est justement votre capacité à abstraire de l’information, à la réarticuler de façon créative, et à anticiper un avenir lointain.
Honnêtement, j’ai lu des dizaines de livres de business (en plus d’une éducation formelle), et personne ne peut vous dire exactement ce qu’il faut faire, ni comment.
Pourquoi ?
Pour plusieurs raisons. Parce que :
- Les temps et les circonstances changent rapidement.
- Ce qui fonctionne pour un autre ne fonctionnera pas forcément pour vous.
- Vos passions, vos compétences, vos talents, et vos aspirations sont uniques à vous-même.
- Il a toujours un facteur chance.
Ce qu’il faut faire pour percer aujourd’hui sur internet est très différent de ce qu’il fallait faire il y a 10 ans.
En réalité, dans le monde du digital, les choses évoluent tellement rapidement, que le temps qu’il vous faudra pour apprendre une technique, sera également le temps où cette technique deviendra obsolète.
Mais le principal problème, plus profond, c’est que si vous suivez la voie d’un autre… alors c’est que vous ne vous réalisez pas.
Vous ne cultivez pas votre individualité, vous ne faites que copier.
« En général, une tentative de différentiation individuelle, entreprise par le moyen de l’imitation, s’en trouve faussée, falsifiée ; elle échoue le plus souvent et le sujet reste figé dans une attitude affectée ; il se retrouve au niveau où il se trouvait précédemment, ayant pour tout bénéfice une stérilité aggravée. »
— Carl G. Jung – L’Âme et la Vie (Éd. Livre de Poche, p. 184)
Un vecteur de spiritualité
L’entrepreneuriat n’est pas l’unique moyen de se réaliser, et de suivre ce processus d’individuation.
Mais c’est sûrement celui qui fait le plus de sens, et qui offre le plus de libertés.
Non, ce n’est pas une voie faite pour tout le monde.
D’abord de par sa difficulté, ensuite parce qu’une majorité naît, vit, et meurt inconsciente.
La conscience de soi est un fardeau que la plupart refusent.
Il faut du courage et de la responsabilité pour la porter.
Et bien qu’elle soit pleine de risques et de périls, ses récompenses contrebalancent sa pénibilité.
« Même parmi les Européens très civilisés, il se trouve une quantité disproportionnée de gens anormalement inconscients dont une grande partie de la vie se déroule en un état d’inconscience.
Ils savent ce qu’il se passe en eux, mais ils ne savent pas ce qu’ils font ou ce qu’ils disent. Ils ne peuvent rendre aucun compte de la portée de leur action.
Ce sont des gens qui se trouvent anormalement inconscients, donc dans un état primitif. »
— Carl G. Jung – L’Âme et la Vie (Éd. Livre de Poche, p. 55)
Si l’entrepreneuriat est un moyen de réaliser son individualité, alors c’est une quête spirituelle.
Nous occidentaux, ayant vidés nos symboles religieux de tous leurs sens, par notre esprit rationnel… nous sommes souvent tentés de nous diriger vers les spiritualités orientales.
(D’où l’intérêt disproportionné que les ménagères, et les jeunes babacools peuvent avoir pour le yoga, ou encore le paganisme.)
Mais le « Dharma » occidental et oriental n’est pas exactement le même.
Nos psychés ont évolué de façons différentes.
Dion Fortune disait que l’oriental sentait un besoin de transcender la matière, alors l’occidental sentait un besoin de la conquérir.
La première voie est passive, et la seconde active.
La quête spirituelle ne consiste pas forcément à s’isoler du monde pour pouvoir passer ses journées à méditer et à prier.
Elle peut aussi s’incarner par l’action, et par le fait de réaliser un idéal transcendant ici-bas.
Cultiver un état de flow
La satisfaction de ce qu’on fait n’est pas dans sa finalité et sa réalisation… elle est dans le processus.
Tout le monde semble connaître cette bribe de sagesse, mais personne ne semble l’appliquer.
Le fait de tester des idées, d’échouer et de réessayer, de trouver votre propre voie, et de continuer malgré l’adversité… est justement la partie satisfaisante.
Quand vous aurez ce que vous voulez maintenant, eh bien vous désirerez quelque chose d’autre.
Le bonheur est toujours relatif à une forme de progression.
Ce n’est pas un objet statique que l’on peut conserver une fois atteint.
« Ici, vois-tu, on est obligé de courir tant qu’on peut pour rester au même endroit. »
— Lewis Carroll – Alice au pays des merveilles
La réalité d’une situation dépend grandement de comment vous l’appréhendez.
Notre culture a une image très négative du travail.
Le mot même « travail » vient d’un terme latin qui désigne un instrument de torture… alors que c’est pourtant une porte ouverte vers la satisfaction.
Premièrement, par les bénéfices qu’il apporte, et deuxièmement, parce que le fait d’être totalement absorbé par ce qu’on fait produit un état méditatif très agréable.
Dans son livre Flow, Mihaly Csikszentmihalyi, donne deux exemples percutants, qui illustrent comment même le pire labeur (vu de l’extérieur) peut être vécu comme une expérience très satisfaisante.
Il cite le travail extrêmement rustique d’un paysan des Alpes, et celui d’un ouvrier dans une usine au cœur de l’ère industrielle.
La plupart considèreraient leurs vies comme un enfer… pourtant, leurs témoignages montrent comment la difficulté, le challenge et la rusticité peuvent se traduire en joie.
Tout n’est qu’une question de perspective.
C’est d’ailleurs tout le paradoxe : il faut énormément d’énergie pour changer une situation que l’on résiste intérieurement.
Alors que quand on l’accepte, le processus de devient satisfaisant, et les circonstances se transforment facilement.
Force contre pouvoir
Toutes les choses difficiles que vous voulez accomplir demandent que vous trouviez de la satisfaction dans le processus.
Sinon vous ne tiendrez jamais dans le temps, et vous finirez par bruler vos ressources mentales et physiques.
La force brute reste mieux que l’apathie et l’inaction, mais elle est intenable sur le long terme.
Vous pouvez transformer le stress, la peur, la résistance, la colère et la frustration en moteur pour l’action.
C’est même recommandable pour ceux qui se situent tout en bas de l’échelle des émotions.
Mais votre réservoir d’énergie le plus puissant n’est accessible seulement au sommet de l’échelle des émotions.
David Hawkins l’explique dans son livre Power vs. Force :
La force est coercitive, et tire son énergie d’en bas.
Alors que la réelle puissance est inspiratrice, et tire son énergie d’en haut.
Vous pouvez agir par contrainte, ou par inspiration.
(Au passage, « enthousiasme » vient d’un mot grec qui signifie « inspiré par les dieux ».)
La force demande énormément d’énergie, pour peu de résultats.
Alors que la puissance est un effet de levier qui demande peu d’énergie, pour beaucoup de résultats.
D’où l’importance d’apprendre à lâcher-prise.
Parce qu’il n’y a que dans cet état que vous pouvez être réellement productif.
C’est encore une fois tout le paradoxe : plus vous êtes détaché du résultat, plus ça devient simple de l’atteindre.
Conclusion
L’univers n’existe pas en dehors de la perception.
Pour changer le monde, vous devez donc d’abord changer votre vision du monde.
Le travail est avant tout intérieur, avant d’être extérieur.
Tout ce que vous faites est le reflet de qui vous êtes.
Est-ce que c’est plus simple de changer le miroir, ou de changer l’image qu’il reflète ?
Tout ce que vous désirez est illusoire.
Et chaque désir satisfait sera remplacé par une nouvelle illusion.
Si votre état émotionnel est dépendant des circonstances extérieures, alors vous êtes à la merci des aléas de l’environnement.
S’il est basé sur une fondation intérieur inébranlable, alors vous pouvez rester stoïques, peu importe les circonstances.
Voila les clés de la résilience.
On développe son réel pouvoir en cultivant un espace intérieur de sérénité.
La perception est un acte créatif.
À vous de choisir le filtre avec lequel vous voulez percevoir la réalité.
Cultivez votre volonté propre, sinon vous succomberez à celle d’un autre.
— Geoffroy