Le drame de notre génération est la chute du système de valeur traditionnel.

La modernité nous a humilié en 3 aspects :

• Nous ne sommes que des primates issus du hasard de la dérive génétique (Théorie de l’évolution)
• Nous ne contrôlons qu’une infime partie de notre psyché, 95% de nos processus sont inconscients (Psychologie)
• Nous vivons dans un Univers mécanique totalement impersonnel et indifférent. Il n’existe aucun sens à l’existence et la mort est définitive. Toute morale est relative (Nihilisme)

Lorsque l’on lit la philosophie des plus grands criminels, on voit que c’est exactement ce qu’ils reprochent à l’existence. Ils remettent en cause le fait qu’il existe une hiérarchie des valeurs (relativisme moral). Ils ont une soif de pouvoir — une volonté de puissance (Nietzsche) — qu’ils pensent légitime d’exprimer, qu’importe les conséquences. Après tout, ceux qui ont pris le pouvoir l’ont toujours fait par la force pour imposer ensuite leur système de valeur. Le vainqueur écrit l’histoire mais dicte aussi le bien et le mal — pensent-ils.

Tous ces modèles sont en réalité cohérents, et il est très difficile de leurs opposer arguments valables. C’est ce qui est terrifiant : de savoir que l’argumentaire du serial killer tient la route dans un système logique. En réalité, il existe en chacun de nous une sous-personnalité prédatrice qui a été soumise par la société et l’éducation — ou qui a été refoulée, ou plus rarement, qui a été domptée.

“Evil is a living complexe“
Le mal est un complexe vivant

— J. B. Peterson

Si rien n’est vrai alors tout est permis ?

Cette question est un gouffre métaphysique. On ne peut prouver si essentiellement il existe un sens à la vie, si la morale est relative à l’individu, si dieu existe…

“There is no deep reality”
Il n’existe pas de réalité essentielle

— Nick Herbert

Mais il existe une autre forme de vérité que la rationalité. Aux vérités scientifiques viennent s’ajouter les vérités pragmatiques. Définissez un objectif, voyez ce qui aide à atteindre cet objectif, et vous avez la vérité pragmatique. Ici il n’est plus question de faits objectifs et scientifiques. Il est question de bien et de mal en fonction d’un système de valeur.

Votre perception s’organise autour de ce système de valeur. Je répète : percevoir le monde n’est possible qu’avec un système de valeur ! Pourquoi ? Comment focaliser son attention sur un objet si celui-ci n’a aucune valeur attribuée ? Avant de regarder un objet, vous devez croire que regarder celui-ci à plus d’importance, que les millions d’autres signaux sur lesquelles vous pourriez vous focaliser. En réalité, le processus de perception du monde extérieur est plus du domaine de la suppression qu’autre chose. Votre système nerveux supprime la plupart des signaux qu’il reçoit pour laisser l’esprit conscient se focaliser sur les actions considérées comme désirables.

Quand vous lisez ces lignes, vous supprimer 99,99% des signaux de votre environnement pour vous focaliser sur le mot que vous êtes en train de lire. De plus, si vous lisez ce texte, c’est que vous pensez qu’il peut vous aider devenir qui vous voulez être, et à résoudre vos problèmes. Vous avez construit consciemment ou inconsciemment un idéal, et travaillez constamment à atteindre cet idéal.

Vous êtes un agglomérat de sous-personnalité

On voit que commence à se dessiner une hiérarchie des valeurs lorsqu’on analyse nos comportements. En haut se trouve un idéal métaphysique, inatteignable qui évolue. En bas de l’échelle se trouve les actions du quotidien. Entre les deux existe une foule de sous-personnalités (ou complexes) régissant les actions. Ainsi, les anciens pensaient que les cieux étaient peuplés d’anges et de démons. Il existait une hiérarchie du monde invisible qui était surplanté par dieu.

Jung pensait que les dieux, anges et démons de l’ancien monde correspondaient à des archétypes de l’inconscient collectif. Chaque “esprit” était pour lui un complexe, avec une personnalité propre, qui pouvait, sous certaines circonstances, pendre la possession de l’individu. La colère et l’amour se manifeste comme ayant des volontés propres. Nos actions sont guidées par nos humeurs et états de conscience.

Voici donc l’importance d’avoir un solide système de valeur. La personnalité de l’individu s’organise autour de cette hiérarchie morale. Lorsqu’elle s’effondre, l’individu est complétement désorienté, et son destin vire à la catastrophe.

Nous devons devenir le Übermensch, le surhomme de Nietzsche, qui vaincra le dilemme de la modernité. Nous devons construire notre propre système de valeur, définir ce que nous considérons comme le plus haut idéal concevable, et travailler à atteindre ce but, tout en sachant qu’il utopique dans l’absolu.

« Le surhomme est celui qui transcende la morale traditionnelle et qui établit sa propre morale, en fonction de ses propres valeurs et aspirations. »

« Le surhomme est celui qui est au-delà de la peur, de la souffrance et de la culpabilité. Il est libre de vivre sa vie comme il l’entend, sans se laisser influencer par les opinions des autres. »

— Nietzsche

HIERARCHISER SES VALEURS POUR Y VOIR CLAIR

L’existence n’a aucun autre sens que celui qu’on lui donne. C’est à vous de donner du sens à votre vie. Comment y parvenir ? En définissant vous-même ce que vous estimez être l’idéal de perfection à atteindre. Cet idéal sera le sommet de votre système de valeur qui donnera du sens à votre existence.

Bien que cet idéal soit totalement métaphysique et changeant avec l’expérience accumulée, de lui découleront des sous-personnalités qui serviront l’ensemble de la structure. De ces sous-personnalités (complexes) découleront finalement des actions concrètes.

Voici un schéma exprimant ce processus :

Il est beaucoup plus simple d’endurer et d’accomplir des choses difficiles lorsque l’on sait pourquoi on se bat. C’est ce système qui vous donnera de l’intégrité et de la résilience.

Si vous ne créez pas votre propre système de valeur, vous en contracterez un dans votre environnement sans le savoir. Vous devez donc vous assoir et le créer consciemment. Décidez de ce que vous voulez en termes de finance, de relation et santé.

Cela signifie aussi remettre en question :

• Les dogmes sociétaux, culturels et religieux
• Ce que vous enseignent les institutions
• Ce que vous enseignent vos parents
• Vos systèmes de croyance
• Vos mécanismes inconscients

Voici un exemple de hiérarchisation des valeurs :

Lorsque vous accomplissez une action qui s’aligne avec votre échelle de valeur, vous entrez en mode « Flow ». Le flow est un état de conscience où vous êtes intensément concentré sur le moment présent, où vous prenez plaisir à ce que vous faite, et où la notion du temps se perd.

C’est l’état où se trouve l’artiste lorsqu’il crée son chef d’œuvre, ou de l’athlète au pic de sa performance. C’est un état de transe où savez ce que vous devez faire, comment le faire, et surtout – pourquoi vous le faite. Vous progressez vers votre but et vous êtes récompensés en dopamine (hormone de la récompense).

Vos émotions servent à cela : à vous indiquer si vous marchez dans la direction de votre idéal. Cela signifie aussi que sans idéal, le circuit de récompense reste inactif. Donc pas d’objectif… pas d’émotion positive !

L’athlète, en réalité, prend du plaisir à tenir une diète stricte et à souffrir à l’entrainement. Tout comme le scientifique passionné qui passe des nuits blanches à continuer ses recherches. Ils sont dans le flow, et ont l’impression de faire quelque chose qui a du sens. Les tâches ennuyeuses et difficiles deviennent pour eux appréciables. Le travail n’en n’est plus.

Créer sa vision du futur

Il est essentiel de se créer une vision du futur. « Il n’y a pas de vent favorable pour celui qui n’a pas de cap ».

Vous savez que vous êtes en train de réaliser votre idéal lorsque vous êtes complétement focalisé sur l’instant présent. Vous ressentez une forme de curiosité, de fascination et d’absorption pour la tâche que vous accomplissez. Vous êtes en train d’incarner votre système de valeurs – de le réaliser à plusieurs degrés hiérarchiques à la fois. Vos actions sont alignées micro et macroscopiquement.

Ainsi, même en faisant une tâche aussi triviale que le ménage, par exemple, vous avez l’impression d’accomplir votre destiné, car celle-ci sert toute la superstructure.

Vos problèmes alimentent votre existence en contraste, et vous permettent de choisir ce qui est désirable. Pour vouloir quelque chose, il faut d’abord avoir expérimenté le manque de cette chose. Vous voulez la richesse quand vous expérimentez la pauvreté. La santé quand vous êtes malade…

Posez-vous donc les questions suivantes :

• Basé sur votre expérience de la vie, que voulez-vous pour votre futur ?
• Quels problèmes avez-vous rencontrés qui mériteraient d’être résolus ?
• Quelles actions devriez-vous accomplir pour résoudre ces problèmes ?
• Comment prioriser et systématisez ces actions ?
• Comment organisez votre vie en fonction de cet idéal ?

Je suis en train de créer un outil permettant de créer sa vision du futur. Mais en attendant qu’il soit terminé, je vous invite à consulté mon dernier livre si vous avez trouvé cet article utile.

A bientôt,

— Geoffroy