J’ai été endoctriné.
En fait, nous l’avons tous été.
L’endoctrinement consiste en l’acquisition d’une idéologie, et d’une vision du monde particulière.
La plupart héritent des dogmes qu’ils ont contractés dans leur famille, et leur culture.
Il existe une guerre spirituelle, qui lutte pour le contrôle des esprits.
Quelle sera la philosophie qui convaincra le plus de monde ?
Les médias sont au cœur de cette bataille, puisque c’est eux qui communiquent l’information aux masses, et aux individus.
Quelle religion gouvernera, et rameutera le plus d’âmes ?
Suivez le lapin blanc
Pour être totalement transparent, je dois expliquer mon parcourt intellectuel, et mon expérience. (De quoi d’autre peut-on s’exprimer légitimement sans plagier ?)
Je viens d’un environnement athée, de culture chrétienne et républicaine.
La plupart des écoles que j’ai fréquentées étaient laïcs, bien que quelques-unes étaient catholiques.
Depuis très jeune, j’ai une obsession pour les sciences occultes, la spiritualité, et la philosophie.
Adolescent, je deviens complotiste, chose qui devient alors ma nouvelle lubie.
Je commence à passer des journées entières à faire des recherches, à lire, à écouter des conférences, et à prendre des notes.
Il existe une histoire officielle qui est enseignée dans les écoles, et par les médias, et d’autres histoires officieuses, souvent beaucoup plus nuancées.
Avec le temps, je me suis rendu compte que tous ceux pensaient détenir des saintes vérités irréfutables se trompaient tout le temps ; et que les seules personnes sensées étaient sûres de rien.
Mais tant que l’on n’a pas exploré les extrêmes, on ne peut être modéré.
Je vais m’apprêter à révéler l’antithèse de la version officielle, proclamée par le système.
Il s’agit simplement d’une perspective. Ça m’est égal que vous y croyiez ou non. (En soi, le langage n’est qu’une métaphore.)
Mais une chose est certaine : ne professez pas ces idées en public, parce qu’on vous traitera soit de fou, soit de complotiste ou de marginal.
Quand on s’attaque à des égrégores (ou des idéologies), en les remettant en question, ceux-ci rendent les coups.
En réalité, tous les grands classiques de l’occultisme, avertissent que son étude peut être dangereuse pour un esprit qui manque de rigueur.
La plupart des assemblées exotériques religieuses condamnent également sa pratique, et son étude.
Le risque est réel.
Si vous comptez suivre le lapin blanc, comme Alice – ou choisissez la pilule rouge, comme Néo – vous ne verrez plus jamais le monde de la même façon (votre santé mentale peut également en pâtir).
L’initiation, et la spiritualité en générale, n’ont jamais été un long fleuve tranquille.
Bien au contraire, certaines perspectives sont tellement terrifiantes, que la plupart préféreraient ne jamais les avoir entendues.
Continuez à vos risques et périls…
En quête de vérité
Certains adolescents ont l’esprit de contradiction : ils font tous ce qu’on leur dit de ne pas faire, et pensent à l’inverse des figures d’autorité.
C’était mon cas.
Il était donc tout naturel pour moi d’adhérer à beaucoup de théories du complot.
(Encore une fois, je ne suis pas là pour vous dire ce qui est vrai ou pas. Que chacun juge par lui-même.)
Venant d’un milieu athée, j’ai donc également exploré le christianisme, fameusement détesté par les boomers.
En réalité, les sphères complotistes et religieuses se chevauchent souvent, et même se complètent.
Par exemple, j’en suis arrivé à adhérer aux dogmes chrétiens, par le biais d’une théorie du complot franc-maçonne et sataniste.
Quelle est la meilleure façon de mentir à quelqu’un, tout en restant crédible ?
En mélangeant des éléments de vérité, avec des éléments fictifs.
Et comment un tyran impose ses idées ?
Par la menace, et la peur du châtiment. (Et qu’il y a-t-il de plus menaçant que la promesse d’un enfer et d’une souffrance éternelle ?)
La plupart des sectes ne terrorisent pas simplement leurs adhérents en prophétisant une fin du monde imminente ; elles promettent aussi un avenir meilleur après la mort (à condition d’accepter le dogme).
Toutes les perspectives peuvent être intéressantes, tant qu’on ne les considère pas comme des vérités absolues.
Pour avoir côtoyé des assemblées religieuses, je peux témoigner ne jamais avoir autant constaté de fermeture d’esprit, de consanguinité intellectuelle, et de communautarisme (à part peut-être certains milieux politiques, et zététiciens, mais une seule balle perdue à la fois).
Cette petite escapade en terre fanatique m’a permis d’étudier en profondeur la Bible, les sociétés secrètes, et les théories alternatives de l’histoire, et du monde.
Finalement, à force de recherche, l’idéologie que j’avais contractée s’est déliée d’elle-même.
Tout s’est débloqué pour moi quand j’ai compris que toutes ces histoires étaient des métaphores, dont la profondeur d’interprétation était infiniment abyssale.
(J’ai appris de Carl G. Jung, et de ses disciples, comment expliquer la mythologie, et ses archétypes.)
Ceux qui interprètent littéralement les textes sont des intégristes.
Ceux qui les interprètent métaphoriquement sont des initiés.
(Tout langage n’est qu’une métaphore, et rien de ce que vous ne croyez vrai, ne l’est absolument.)
Le principe d’incertitude
Quel est donc le point commun entre :
- la science,
- la religion,
- les théories du complot,
- les théories de la perception,
- les médias et l’information,
- l’occultisme et le paranormal,
- et la philosophie ?
…
Réponse : elles cherchent toutes à définir « ce qui est réel », et de le distinguer de ce qui ne l’est pas.
(De fil en aiguille, je me suis retrouvé à étudier tous ces thèmes, dont j’ai même quelques qualifications académiques.)
Comment savoir si quelque chose est vraie ?
Chacune des catégories citées, ci-dessus, cherchent à apporter une réponse, mais avec des stratégies différentes.
Quand on se pose des questions religieuses et existentielles, on questionne l’essence de la réalité, et nos croyances fondamentales.
Ces croyances ne sont pas de simples idées sans importances. Elles constituent les racines de votre personnalité, et imposent un ordre social ; parfois tyrannique, mais pourtant nécessaire pour vivre ensemble.
La branche philosophique qui étudie ces questions se nomme épistémologie. (C’est un des grands thèmes abordés dans mon livre Manuel d’hygiène mentale, actuellement en cours de réédition.)
S’il y a une seule chose à retenir de ce livre, c’est le principe d’incertitude.
« Le principe d’incertitude » vient originellement d’un physicien nommé Werner Heisenberg, et stipule qu’on ne peut mesurer, avec précision, à la fois la vitesse, et la position d’une particule quantique.
L’ensemble de la physique moderne est probabiliste, plutôt que déterministe.
Cela signifie, que particules élémentaires qui constituent le monde physique n’existent pas réellement, mais ont plutôt des tendances à exister.
Lisez le livre, et plus particulièrement le 3ème chapitre si vous voulez tous les détails, et les sources.
Mais sachez que le principe d’incertitude d’Heisenberg ne s’applique pas seulement aux quantas : il s’applique à l’ensemble des événements perceptibles par la conscience.
Vous ne pouvez fondamentalement rien prouver à 100%, alors arrêtez d’être plein de certitudes, et acceptez la possibilité de constamment mettre à jour vos croyances.
Le complot Illuminati
Ces précautions étant posées (qui sont pour moi indispensable à une étude sérieuse, et non dogmatique, des sciences occultes, des sociétés secrètes, et de la religion), j’avais promis de raconter une histoire…
Celle que l’on n’enseigne nulle part, à part dans quelques ouvrages obscurs et poussiéreux (dont certains que j’ai moi-même réédités).
Nous sommes en 1770, et un petit groupe de préteurs sur gage, appelé Rothschild, engagent un jésuite nommé Adam Weishaupt, qui aura pour mission de renforcer leur influence et leur pouvoir.
Pour ces fins, ce dernier fonda une société secrète connue sous le nom des Illuminés de Bavière, qui devait infiltrer les gouvernements, et les institutions.
La plupart du temps, quand on parle de la genèse des Illuminati, c’est à ce groupe que l’on fait référence.
Mais en fonction des sources, la date de création de la conspiration varie largement.
Les fondamentalistes chrétiens pensent qu’elle commença littéralement quand Lucifer chuta du ciel pour s’être rebellé contre Dieu, et qui entraina avec lui un tiers des anges, maintenant déchus (démons). Le complot n’est pour qu’eux que la continuation de ce conflit.
D’autres l’assimilent à certaines sectes gnostiques moyenâgeuses, qui avaient des appréhensions paradoxales du Christ et du Diable, et qui furent persécutées par l’Église.
Une autre version fait remonter son origine à une secte islamique du XIème siècle, connu sous le nom de l’Ordre des Hashischins, qui signifie « assassins » en arabe.
(De ce mot est dérivé le terme haschisch, une résine de cannabis qu’ils utilisaient pour endoctriner leurs adhérents, en induisant des expériences religieuses psychédéliques. Étrangement, la CIA expérimentait des techniques pharmacologiques de contrôle mental similaires, dans les années 50, avec du LSD sur des prisonniers politiques en Amérique du Sud.)
On dit également que ce sont les Templiers, qui lors de leurs périples en Terre Sainte, entrèrent en contact avec les Hashischins, et qu’ils importèrent leurs doctrines en Europe dans des ordres secrets.
L’Église catholique, avec la complicité du roi Philippe le Bel, finira par accuser les chevaliers du temple d’adorer le diable sous la figure du Baphomet. Ils seront tous chassés, et brulés vifs, pour la plupart jusqu’au dernier.
Enfin, c’est ce qu’ils crurent.
Au milieu des manigances politiques, des conflits d’intérêts, et des propagandes de désinformation, il est difficile de démêler le faux du vrai.
Mais de nombreuses sociétés secrètes de la Renaissance, comme les Rose-croix, ou les francs-maçons, vont se prétendre de lignée templière, et parfois de sang royal.
Certains iront même jusqu’à prétendre qu’ils descendent directement du Christ, par un fils caché qu’il eut avec Marie-Madeleine (c’est ce que symbolise la quête du Graal qui aurait contenu son sang).
L’organisation du chaos
Pour en revenir aux Illuminés de Bavière, qu’ils soient les descendants réels ou spirituels des Templiers, ceux-ci avaient donc toutes les raisons de détester l’Église catholique et ses monarchies sanctifiées.
S’en suivit donc le fameux plan de Weishaupt, qui avait pour but l’annihilation du christianisme, et la destruction de ses royaumes.
Pour cela, il fomenta, avec de nombreux complices – qui avaient infiltrés les sphères financières, politiques, religieuses, et académiques – la plupart des révolutions, des crises financières, et des guerres, qui ont eu lieu de son temps à nos jours.
Par exemple, quand on coupa la tête de Louis XVI en 1793, on dit qu’un mystérieux personnage sortant de la foule trempa sa main dans le sang du roi, exécuta quelques gestes cryptiques, pour finalement annoncer : « Jacques de Molay, tu es vengé ! ».
Molay était ce qu’on pensait être le dernier grand chef de l’Ordre du Temple, qui mourut également brulé vif.
La Révolution française n’a jamais été un mouvement populaire, d’unification des opprimés contre un pouvoir royal tyrannique, comme on nous l’enseigne.
Elle est une habile manipulation politique, qui a après coup gagnée l’approbation du public (qui n’existait pas encore, car il n’y a pas de public sans média, et sans télécommunications).
Il est très clair qu’il y a, à cette époque, une guerre idéologique qui oppose le christianisme, et ce qu’on appelait les « lumières », c’est-à-dire les francs-maçons, et les illuminés.
C’est ce qu’on nomme la « république » qui a finalement gagnée, que ce soit en France, ou ailleurs.
La même chose se passa en Russie. Le communisme n’a jamais été une doctrine populaire. L’idéologie fut concoctée par Karl Marx, un aristocrate allemand du XIXème siècle, qui était aussi membre de fratries occultes.
Certaines thèses affirment qu’en même temps, et dans les mêmes cercles élitistes que Marx, Friedrich Nietzsche et Karl Ritter élaboraient l’idéologie fasciste qui émergerait bientôt en Europe, et qui deviendra l’ennemi, monté de toute pièce, du socialisme.
Dans le plan de Weishaupt, les deux camps des futures guerres mondiales seraient financés par les banquiers internationaux (les fameux Rothschild), qui arriverait progressivement à prendre de plus en plus d’influence, par des mécanismes d’inflation, d’endettement et d’usure.
L’apocalypse et la fin des temps
Un autre mystère concernant les Templiers est la provenance de l’énorme richesse qu’ils possédaient.
La légende raconte qu’en essayant de retrouver, et de rebâtir, le temple de Salomon à Jérusalem, ils trouvèrent un énorme trésor en excavant la terre.
Revenant avec le butin en occident, ils commencèrent à acheter des terres, des châteaux, et à prêter de l’argent à plusieurs nobles, et rois.
Mais ils rencontrèrent un problème : ils se faisaient régulièrement voler pendant le transport.
Ils inventèrent donc pour la première fois de l’histoire le chèque, la première monnaie virtuelle qui consistait en un bon tenu sur un registre.
Plutôt que de transporter des tonnes d’or, de façon risquée et coûteuse, ils créèrent la première banque centralisée.
Rapidement, ils se rendirent compte qu’ils pouvaient prêter beaucoup plus que ce qu’ils avaient vraiment, tant que tous les dépositaires ne venaient pas tous récupérer leurs argents en même temps.
Ainsi, ils commencèrent à acheter les gouvernements, et les terres, par des mécanismes d’usure, de spéculations financières, et « d’impression » de monnaie virtuelle.
Ce groupe, gagnant de plus en plus d’influence, commença à inquiéter les différents pouvoirs en place, d’où leur persécution.
En 1785, le gouvernement Bavarois déclara l’organisation des Illuminatis, et celle du Grand Orient, hors-la-loi à cause de la découverte de documents qui révélaient le complot qui se tramait, et dans lesquelles elles étaient impliquées.
Mais il était trop tard, des agents, sous couvertures, étaient déjà dispersés à des postes clés, un peu partout dans le monde.
Quand Weishaupt mourut en 1830, la tête du mouvement fut dirigée ensuite par Albert Pike, un franc-maçon du 33ème degré.
Il continua la mission qui avait pour finalité :
- l’abolition des nations du monde, et du patriotisme, au profit d’un gouvernement global,
- l’abolition de la propriété privée,
- l’abolition de toutes les religions, et des valeurs traditionnelles,
- l’abolition de la famille élargie,
- l’abolition du droit d’héritage.
Pour ce faire, Pike imagina un plan, où trois idéologies préfabriquées : le communisme, le fascisme, et le sionisme politique, entrant en conflit, déclencheraient trois guerres mondiales successives, et trois grandes révolutions.
La guerre actuelle au Moyen Orient est la troisième phase de ce plan, sensé mené à une apocalypse globale, qui détruira l’Islam et le Sionisme en même temps (comme ils ont détruit la chrétienté), et qui laissera le champ libre à l’implantation d’une nouvelle religion universelle.
Conclusion
Que vous croyiez à tout cela, ou pas, m’est égale.
Moi-même je ne suis sûr de rien. Certains éléments sont probables, d’autres le sont moins.
(Et encore, je vous ai épargné les théories des anciens astronautes, celles évangéliques, satanistes, antisémites, et reptiliennes…)
L’histoire géopolitique du monde est faite de complots, et de guerres de pouvoir.
Je crois que si j’ai autant été attiré par ces sujets, c’est parce que j’adore avoir de nouvelles perspectives, avec lesquelles appréhender le monde.
Les théories ne sont que des outils conceptuels qui permettent de penser, même si elles n’ont aucune réalité en soi.
Même si tout est faux, il s’agit, pour moi, de la trame narrative la plus captivante que je n’ai jamais rencontrée. (Elle est d’ailleurs reprise dans de nombreuses fictions.)
Même en tant que fantaisie, elle resterait intéressante à analyser comme une expression de l’inconscient, comme le sont toutes les mythologies, et les œuvres littéraires.
— Geoffroy