Aujourd’hui, tout le monde veut être millionnaire, avoir un physique de rêve, et réussir socialement.
Pour y arriver, les coachs et autres gourous vous disent de se fixer des objectifs.
La plupart affirment vouloir tout un tas de choses, pourtant, seulement une minorité semble réellement obtenir ce qu’elle désire.
En réalité, vos objectifs ont peu à voir avec les résultats que vous obtenez.
Ce qui compte réellement, ce sont vos habitudes, et les systèmes que vous opérez régulièrement.
Objectifs versus systèmes
Un système est une structure qui donne différents résultats en fonction des entrées que l’on insère.
On peut le résumer ainsi :
Input → Algorithme → Output
Ou bien par :
Action → Réaction → Résultat
Vous opérez tous les jours des multitudes de système, sans pourtant savoir fondamentalement comment ils fonctionnent.
Vous ne savez pas comment marchent :
- votre corps,
- votre véhicule,
- votre ordinateur,
- internet,
- l’électricité,
- les atomes…
Pourtant vous vous en servez tous les jours.
En réalité, il n’est pas nécessaire de connaître l’algorithme pour savoir utiliser un système.
De la même façon, vous n’avez pas besoin d’être mécanicien pour savoir conduire, ni d’être programmeur pour savoir utiliser un smartphone, ni d’être médecin pour faire fonctionner vos organes, et encore moins d’être physicien pour naviguer le monde de la matière.
Vous avez juste besoin de savoir quelle action entraine quel résultat.
Vu de l’extérieur, le succès semble arriver du jour au lendemain, à quelques heureux élus par la chance.
Ce qui paraît être une croissance extrêmement rapide, est souvent le fruit de l’accumulation de petites actions répétées régulièrement sur de longues périodes, et qui un jour explosent subitement.
Dans Atomic Habits, James Clear explique clairement comment de petites habitudes, et de petites améliorations incrémentales, finissent par s’accumuler de façon exponentielle, telles des intérêts composés.
« C’est comme ça que fonctionne la connaissance. Elle s’accumule, et explose, comme l’intérêt composé. »
— Warren Buffett
Au lieu de vous focaliser sur vos objectifs, focalisez-vous sur vos systèmes, et sur les inputs que vous insérez dans le logiciel de la réalité (sur vos habitudes).
Changer d’identité
Il est bien d’avoir des buts, qui nous indiquent des directions à suivre.
Mais le fait d’être constamment obsédé par les résultats finit par devenir contre-productif.
Comme dit dans l’introduction, tout le monde est capable d’avoir de bonnes résolutions.
Ceux qui réussissent et ceux qui échouent ont les mêmes objectifs.
Il ne s’agit donc pas de l’unique facteur déterminant.
De plus, quand on est focalisé seulement sur les objectifs, on a tendance à résoudre des problèmes à un niveau superficiel.
Vous êtes alors concentré sur l’output en soi, plutôt que d’agir en amont dans le système (au niveau de l’algorithme, ou des inputs).
Simplement dit, le changement opéré ne sera que temporaire, puisque vous n’avez pas altéré la source du problème, mais seulement ses symptômes.
Par exemple, quelqu’un qui essaye de perdre du poids peut avoir un certain succès temporaire, grâce à des régimes et des exercices particuliers.
Mais tant qu’il n’aura pas changé ses habitudes, et son hygiène de vie, sur le long terme, il continuera de retomber dans ses travers.
L’autre problème est, que pour beaucoup, se fixer un objectif ressemble à un contrat, tacite, qui stipule que vous ne pouvez être satisfait tant que vous n’avez ce que vous voulez.
S’en suit alors généralement une quête sans fin, où l’on poursuit un bonheur qui n’arrive jamais, à part dans un futur hypothétique.
« Je ne serais seulement heureux quand… [insérer objectif] »
Paradoxalement, c’est souvent en lâchant prise sur nos désirs, et nos buts, que nous accélérons notre progression.
Aussi, dans certains scénarios, la pire chose est d’obtenir ce qu’on veut, pour finalement se rendre compte que le vide existentiel qu’on essayait de combler est toujours là.
Pire encore, le but que l’on s’était fixé nous donnait une raison de vivre.
Et celle-ci s’est évaporée, maintenant que l’on a obtenu ce qu’on voulait.
Si vous voulez vraiment attaquer le problème, il faut le prendre à sa racine.
La source de vos actions est votre identité.
C’est donc celle-ci que vous devez transformer si vous voulez obtenir des changements durables, et non superficiels.
Choisir qui être
Vos résultats dépendent de vos habitudes, qui dépendent de votre identité.
Tous vos modes d’actions sont exécutés par des systèmes de croyances.
Simplement dit, l’image que vous avez de vous-même, et du monde, dicte vos comportements, et vos habitudes.
Donc pour changer vos résultats, il faut changer d’identité.
Il existe un mécanisme psychologique qui fait que les gens sentent le besoin d’être cohérent avec l’image qu’ils ont d’eux-mêmes.
C’est un biais constamment utilisé par les publicitaires.
(La plupart de vos achats affirment qui vous êtes, et ce à quoi vous aspirez.)
Pour reprendre l’exemple précédent, le but n’est pas de perdre du poids, il est de devenir quelqu’un de sportif, soucieux d’optimiser sa santé, et ses performances.
Le but n’est pas de créer une vidéo, il est de devenir un créateur.
Le but n’est pas de finir un livre, il est de devenir un lecteur.
Le but n’est pas de gagner une compétition, mais de devenir un bon joueur, ou un athlète.
Le but n’est pas d’écrire un article, mais de devenir un auteur.
Comprenez que quelqu’un qui s’identifie comme sportif n’a pas besoin de se motiver pour pratiquer et tenir une diète, cela est tout naturel pour lui.
Ce serait au contraire, le fait d’arrêter de bouger et de manger correctement, qui lui semblerait contre-instinctif, et qui menacerait son image de soi.
La même chose s’applique à ceux qui essaye d’abandonner une addiction.
Celui qui se considère comme un fumeur en sevrage doit lutter à chaque instant, pour finalement retomber dedans.
Alors que celui qui s’identifie comme non-fumeur a beaucoup plus de chance de succès.
Votre image de soi et votre identité, qui constituent votre personnalité, finissent toujours par avoir le dernier mot.
Les modifier requière d’apprendre, mais aussi de désapprendre, et de laisser certaines parties de vous-même mourir.
C’est souvent un processus douloureux, mais c’est également pour cette raison que les épreuves peuvent vous renforcer.
La question devient alors moins de savoir ce que voulez, mais plus de savoir qui vous voulez être.
Apprécier le processus
Habitudes et identité fonctionnent ensemble comme des boucles de rétroaction positive.
Elles se renforcent mutuellement.
Votre identité dicte vos habitudes, qui à leur tour renforcent votre sens du soi.
Vous devenez ce que vous faites.
Implanter une nouvelle routine est difficile au début.
Mais une fois qu’elle est intégrée, elle devient automatique et inconsciente.
La plupart fonctionnent à l’envers.
Ils veulent certaines choses, pour modifier leur état d’être.
Pourtant, c’est à partir d’un état d’être, que l’on entreprend des actions, qui nous octroient certaines choses.
Tout ce que vous désirez, vous le voulez parce que vous pensez qu’en le réalisant, vous serez plus heureux.
Rien de ce que vous obtiendrez ne comblera ce vide. Et à chaque fois qu’une pulsion est satisfaite, une nouvelle vient automatiquement la remplacer.
La seule chose qui vous rendra très heureux, ou au contraire, très triste, c’est la personne que vous deviendrez.
Quand on n’est plus obsédé par un résultat que l’on veut atteindre, on peut enfin apprécier le chemin qui y mène, et prendre plaisir dans le processus.
De cette façon, on cesse d’entretenir cette éternelle insatisfaction, dans laquelle la plupart sont bloqués.
Vous ne jouez plus alors que pour gagner, mais aussi par amour du jeu.
Vous n’essayez plus à tout prix de remporter la partie.
Vous êtes plutôt focalisé sur le fait de faire continuer le jeu dans le temps.
La plupart des philosophies et des spiritualités enseignent que l’accumulation de biens matériels ne rend pas heureux.
Il y a une limite à ce que l’argent peut acheter.
Le véritable bonheur est dans la sensation de progrès, et dans la réalisation et le développement de soi.
« Qu’est-ce que le bonheur ?
Le sentiment que la puissance croît, qu’une résistance est en voie d’être surmontée. »
— Nietzsche
La gratification différée
Tout prend du temps dans le monde matériel, et les changements d’identité mettent du temps à se manifester sous forme de résultat.
Dans tout ce que vous commencez de nouveau, il va falloir passer par une période difficile d’apprentissage.
Quand j’ai commencé à m’entraîner à la salle, au bout de quelques squats, j’étais déjà à bout, avec des envies de vomir et des étourdissements.
Je me suis fait martyriser et dominer pendant des années, quand je pratiquais des sports de combats contre des plus gros, et des plus forts que moi.
Rien de tout ceci n’était vraiment plaisant sur le moment, mais la satisfaction procurée est différée.
Si vous voulez vous lancer sur internet en tant que créatif, vous verrez que c’est très inconfortable de s’exposer en public, surtout quand on se rend compte de ses déficiences.
Pour devenir bon dans quelque chose, il faut d’abord accepter d’être nul, et tout de même persister dans sa nullité.
Certains se vexent quand on leur dit qu’ils sont mauvais dans un domaine dans lequel ils n’ont pas pratiqué.
Mais c’est justement ce genre d’arrogance et de narcissisme qui empêche tout progrès.
Pour progresser, il faut une mentalité d’étudiant, toujours ouvert à l’information, et une certaine humilité.
On ne peut éduquer ceux qui croient tout savoir.
La plupart des gens se mentent à eux-mêmes.
Cela demande un certain courage, et beaucoup d’honnêteté pour être capable de juger de ses capacités sincèrement.
La maîtrise d’un domaine demande des années de répétition, de pratique, et d’étude laborieuses.
Les seules qui arriveront à des hauts niveaux sont ceux qui prennent plaisir dans l’effort.
Ceux qui au contraire sont obsédés par les résultats abandonneront vite, parce qu’ils se rendront vite compte des sacrifices requis.
Si vous faites 10 pompes et que vous vous regardez dans le miroir, votre physique n’aura pas changé.
Mais si vous faites 10 pompes tous les jours pendant un an, alors vous commencerez à voir des transformations.
Alex Hormozi expliquait qu’il avait fait pendant 2 ans, 2 podcasts par semaine, que personne ne regardait, avant d’exploser sur YouTube.
Tout le monde doit passer par cette étape difficile au début, ou l’on doit persister sans voir de résultats.
C’est dans cette vallée de la déception que la plupart jettent l’éponge, mais « celui qui persistera jusqu’à la fin, celui-là sera sauvé ».
Souvent on ne voit que les résultats triomphants, mais on ne voit pas le long chemin laborieux, ennuyant et difficile qui y mène.
1% par jour
Pourquoi les masses idolâtrent les influenceurs, les acteurs, et les stars de téléréalité ?
J’ai mis du temps à comprendre, mais la réponse réside dans le fait, qu’ils incarnent le mensonge qui dit que l’on peut devenir quelqu’un sans travailler.
Ils représentent une ultra-minorité devenue riche et célèbre sans talent, ni effort.
Nous autres devons constamment nous améliorer, et apprendre, alors qu’eux ont juste à exister.
Une poupée refaite aguicheuse qui commente des TikTok sur YouTube aura toujours plus de vues qu’un médecin, ou un ingénieur.
Mais il y a toujours un revers à prendre quand on vend son âme au diable, qu’on corrompt la jeunesse, et qu’on échange son intégrité contre de l’argent et des vues.
Tout le monde rêve de devenir riche facilement et rapidement. C’est pour cette raison que tant d’arnaques offrent cette promesse.
La seule façon de devenir meilleur est par l’amélioration progressive et incrémentale.
Un perfectionnement de 1% par jour, c’est devenir 38 fois meilleur par an.
Votre physique est le résultat de vos habitudes alimentaires et sportives.
La taille de votre compte en banque dépend de vos habitudes de consommation et de production.
Votre vie sociale dépend de vos habitudes communicationnelles et relationnelles.
Votre état d’esprit dépend des pensées que vous avez l’habitude d’entretenir.
Votre niveau d’éducation dépend de vos habitudes d’apprentissage.
Conclusion
Tout grand changement commence par un petit pas.
Nous ne sommes pas tous au même stade dans nos vies.
Quand j’étais au plus bas, je ne trouvais même pas de motivation pour me lever de la journée.
Posez-vous régulièrement la question : quelle petite modification pourrais-je apporter à chaque situation pour la rendre meilleure ?
Pour certains ce sera simplement de faire leur lit.
Pour d’autres de marcher 5 minutes par jour.
Ces petites actions peuvent sembler insignifiantes, mais si elles sont répétées, elles finiront par s’accumuler, et par transformer votre identité.
Petit à petit, vous vous rendrez compte que vous êtes capable d’influencer votre environnement.
S’en suis généralement un sentiment de pouvoir, et de confiance en soi.
La volonté est comme un muscle : elle se renforce quand on l’utilise.
À chaque fois que vous gagnez une bataille contre votre apathie, celle-ci perd un peu de son emprise.
Faites ceci régulièrement, et bientôt vous vous verrez accomplir des travaux herculéens.
— Geoffroy