La société d’hyperconsommation ne peut survivre qu’en vous vendant du rêve…
En vous offrant des choses dont vous n’avez pas besoin, pour combler un vide existentiel, amplifié artificiellement.
La croissance perpétuelle ne peut s’atteindre qu’en entretenant ce sentiment de manque, qui se comble temporairement par le besoin compulsif d’acheter.
Dans un tel paysage, on ne veut pas d’individus réalisés, mais des consommateurs éternellement insatisfaits.
Un monde d’apparences
Je suis fatigué des vendeurs de rêve, et des menteurs.
De ceux qui achètent des faux abonnés pour avoir l’air plus crédibles.
De ceux qui boostent leurs publications médiocres, dans des groupes de partage, pour augmenter artificiellement leurs vues, et tromper l’algorithme.
De ceux qui vous font croire que tout est facile, et accessible, pour vous vendre des formations pyramidales bâclées, qui ne changeront rien à votre vie.
De ceux qui louent des Airbnb, et des voitures de luxe, pour feindre un mode de vie qu’ils n’ont pas.
Existe-t-il encore des gens authentiques, qui osent dire la vérité (même si elle dérange), et qui assument leurs insuffisances ?
Les réseaux sociaux semblent avoir produit des épidémies de narcissisme, et d’orgueil.
Honnêtement, ça fait presque 2 ans que je sacrifie ma vie pour faire en sorte que ça marche.
Cet article est le 99ème que j’écris.
À ce jour, j’ai tweeté plus de 11 000 posts.
J’ai tourné 55 vidéos, publié 360 fois sur Instagram, suivit 9 405 comptes…
J’ai écrit un livre qui m’a pris presque 6 ans à rédiger, et à éditer, pour en vendre tellement peu, que j’aurais honte d’admettre le chiffre exact.
J’ai passé plus de 40 heures pour enregistrer la version audio, et l’offrir gratuitement, pour faire 96 vues.
(Je suis aussi tombé malade au pire moment, pendant la semaine de lancement, sûrement à cause du surmenage.)
Tous ces efforts pour avoir moins de 5000 abonnés, toutes plateformes confondues, et quelques euros de rémunération…
Donc oui, c’est beaucoup plus difficile que ce qu’on veut vous croire.
Désillusion sur désillusion
Je me souviens, en fin de licence, quand je devais trouver un stage… avoir envoyé 50 propositions pour travailler GRATUITEMENT pendant 2 mois, pour avoir un seul entretien, où je me suis fait refouler.
Si c’est si difficile de trouver un emploi non rémunéré, combien ça l’est encore plus pour trouver un vrai CDI ?
Des fois je doute, et j’hésite à abandonner, et à simplement demander à mon patron actuel pour faire plus d’heures (pour éventuellement pouvoir trouver un logement décent, parce qu’on vous demande 2000€ de revenu pour louer un studio insalubre, dans un quartier mal fréquenté).
Parce qu’au fait, je travaille dans la grande distribution, au plus bas de la hiérarchie avec un bac +5.
Quand j’étais adolescent, je lisais énormément de développement personnel.
Ma vie était une catastrophe sur tous les points.
J’ai donc cherché des solutions partout où j’ai pu, y compris dans les sphères religieuses, et spirituelles.
J’ai adhéré à des « sectes » chrétiennes et New Age, pour être finalement dégouté par ma propre intolérance, et mon propre fanatisme.
J’ai été naïf au point de remplacer ma propre expérience par des dogmes qui ont réponse à tout (possession idéologique).
Voyant que rien ne fonctionnait, j’ai postulé à l’armée pour me faire refouler par une médecin zélée, qui remettait en question ma santé mentale (après des mois de préparation).
Si la dépression, et la tragédie de la vie, sont des excuses pour refuser des combattants de bonne volonté… alors je ne vois pas qui peut être considéré comme apte, puisque tout le monde souffre, d’une manière ou d’une autre.
Donc pour intégrer l’armée, vous devez mentir (demandez autour de vous… combien de fois on m’a dit de cacher la vérité pour pouvoir passer l’épreuve du bureau du médecin tyrannique), chose que je refuse de faire.
Qui veut commencer une carrière sur un mensonge, à part des personnes qui sont prêtes à abandonner leur conscience pour arriver à leurs fins ?
Le mensonge permanent
Voici un autre mensonge qui imbibe la société : la vie est faite pour l’hédonisme.
C’est faux. Chacun porte son propre fardeau. Chacun porte sa croix. « À chaque jour suffit sa peine. »
La plupart des religions s’accordent sur ce fait : la vie est tragique, et faite de souffrances (voyez l’histoire de la Genèse, ou celle de Siddhartha).
Nous serons tous, tôt ou tard, confrontés à la peine, à la maladie, au mal, et à la mort.
Alors autant être préparé…
Mais la plupart se voilent la face, et préfèrent l’inconscience et la répression.
Pourtant, c’est comme ça que les individus, les familles, les communautés, et les nations s’effondrent : en refusant d’admettre l’évidence, en fermant les yeux, et en faisant comme si tout allait bien.
C’est la lâcheté qui permet au chaos de triompher.
Combien, aujourd’hui, en France, et dans le monde occidental, refusent de voir la décadence, et la décrépitude, parce qu’ils ont peurs de se faire traiter de faschos ?
C’est à croire qu’ils préféraient mourir dans un attentat terroriste, plutôt que de passer pour des racistes.
Les vrais faschos sont ceux qui veulent contrôler l’opinion publique, qui refusent la contradiction, et qui répriment l’opposition politique par tous les moyens, y compris la censure, la violence, et le lynchage.
Les vrais racistes sont ceux qui pensent que l’identité de l’individu se définit par son appartenance à un groupe, plutôt qu’à son libre arbitre.
Quand on battit sa vie, et ses sociétés sur le mensonge, et la répression, il ne faut pas s’étonner que tout finisse par s’effondrer.
Le culte de la superficialité
C’est normal de se sentir à la traine dans le faux monde des apparences superficielles des réseaux sociaux.
Tout le monde a la vie de rêve sur Instagram.
Mais plus vous avez besoin de fanfaronner narcissiquement, plus vous avez quelque chose à compenser.
Ce besoin compulsif est un indice de la profondeur du vide existentiel ressenti.
Les gens en manque de validation sont les plus misérables intérieurement.
Quand on vit pour l’approbation de la foule, on devient esclave de celle-ci.
Et quand on est apprécié pour la fausse image de soi qu’on communique au monde, alors il devient très difficile de sortir de ce rôle inauthentique.
Peut-être qu’il existe des moyens pour devenir riche et célèbre rapidement… mais si vous devez vendre votre âme au Diable en échange, alors ça n’en vaut pas la peine.
Parmi ceux qui veulent être reconnus, rares sont ceux qui se demandent « pourquoi ? ».
Riche et célèbre pour quoi ?
Pour être influenceur, ou star de téléréalité ?
Pour être un chantre de la société du spectacle, du divertissement, et de la superficialité ?
Pour être un géant panneau publicitaire, qui incite les gens à acheter des choses dont ils n’ont pas besoin ?
Pour montrer son boule sur Instagram ou OnlyFans ?
Voici pourquoi tout le monde veux être youtubeur, ou influenceur, aujourd’hui : parce qu’ils pensent qu’ils peuvent réussir sans avoir à réellement travailler, ou fournir des efforts.
Mais le manque d’intégrité se paye toujours par une conscience qui finira par vous tourmenter.
Les faux raccourcis
Rien n’est gratuit, et tout se paye en sacrifices.
Si c’est facile et rapide, c’est qu’il y a un vice caché.
Par exemple, si vous voulez être en bonne santé, vous pouvez choisir de faire du sport et de manger correctement… ou bien vous pouvez opter la liposuccion, des implants, des stéroïdes, ou d’autres médicaments pour maigrir.
La première option est difficile, et demande des efforts, et de la discipline.
La seconde est un raccourci facile, mais le changement est superficiel, et produit à terme l’effet inverse que celui voulu.
Pareil pour les idéologies : si elles promettent l’utopie, sans aucune prise de responsabilité, c’est qu’il y a anguille sous roche.
Pareil pour l’entreprenariat : si on vous promet de faire 5000€/mois en 30 jours sans expérience, c’est que vous êtes le dindon de la farce.
La plupart vous promettent des méthodes de marketing miracle, qui ont peut-être marché un temps, mais qui deviennent vite obsolètes.
Rappelez-vous l’époque où tout le monde parlait de « dropshipping », et où on vous apprenait à arnaquer des gens crédules, en leur envoyant de la camelote chinoise polluante, en se plaçant comme un intermédiaire parasite, qui multiplie sa marge par dix.
Tout ceci marchait peut-être pour quelques opportunistes, quand le coût de la publicité sur Facebook était encore raisonnable.
Puis est venu une vague d’imitateur assez naïf pour y croire.
Mais le business ne consistait plus à vendre des produits dropshippés, mais à apprendre aux gens comment faire du dropshipping (alors que le coût par clic était devenu hors de prix, et inabordable pour les petits entrepreneurs).
La nouvelle vague s’est donc mise à vendre des formations, qui apprennent aux gens à vendre des formations, qui apprennent à leur tour comment vendre des formations… dans un système pyramidal, où jamais aucune valeur, ni plus-value n’est créée dans la chaîne d’endoctrinement.
Créer de la valeur
J’exagère peut-être un poil (et il existe sûrement des formations qui valent le coup), mais la plupart des personnes qui vous enseignent l’entreprenariat oublient un point crucial.
Ce point… c’est la création d’offre.
Beaucoup de livres marketing, et de business, la traite comme un aspect secondaire, qui peut se compenser par un bon tunnel de vente, de la publicité… ou je ne sais quoi.
La valeur, c’est la base de tout échange commercial.
Et si vous communiquez sur une offre médiocre vous allez :
- Détruire votre réputation
- Perdre du temps et de l’argent
Si vous voulez survivre dans un marché capitaliste vous devez :
- Soit être meilleur que tout le monde
- Soit être moins cher que tout le monde
- Soit être unique et irremplaçable
Si vous êtes très bon en persuasion, mais que votre offre est minable… eh bien vous être un escroc.
Imaginez quand vous achetez un téléphone, un ordinateur, une voiture ou une maison.
Vous n’achetez pas uniquement à cause de la publicité.
Vous achetez avant tout pour la valeur, et le fait que l’offre fonctionne correctement, et qu’elle tienne sa promesse !
Si le téléphone que vous achetez est défaillant au bout de 3 semaines, vous êtes victime d’une arnaque.
Voilà les problèmes de beaucoup d’entrepreneurs :
- Ils font des promesses qu’ils ne peuvent pas tenir
- La concurrence fait mieux qu’eux
- Elle le fait moins cher
- Leur offre est remplaçable
Tant que ces points ne sont pas réglés, ça ne sert à rien de se pencher sur le marketing…
Vous chances réalistes de succès
La réalité, c’est que dans tout domaine compétitif, créatif, ou productif… la plupart n’y arriveront pas.
Pourquoi ?
Parce qu’ils sont tous soumis à la loi de Pareto.
Vos chances statistiques de succès sont infimes, et la majorité se retrouvera dans la longue traîne.
Il y a très peu de chances, qu’en quelques années, vous deveniez le meilleur de votre domaine, ou que vous arriviez à couper les coûts, au point de devenir le moins cher du marché.
Imaginez vos chances statistiques de succès pour devenir champion dans un domaine où vous êtes encore amateur…
Même en y consacrant tout votre temps et votre énergie, votre succès est loin d’être garanti.
L’option qui semble la plus plausible, c’est de créer quelque chose d’unique, de nouveau, et d’irremplaçable (parce qui si c’est unique, c’est qu’il n’y a pas encore de concurrence).
Mais dans ce cas, personne ne peut vous apprendre à créer quelque chose qui n’existe pas encore.
C’est à vous d’avoir le courage de vous jeter à l’eau, sans qu’on vous donne aucune direction.
Conclusion
Il n’y a aucune garantie que ça marche.
Et pour les rares personnes pour qui ça fonctionne, le succès n’arrive qu’après des années d’échecs répétés.
Ce n’est finalement qu’un jeu d’endurance, et de volonté.
Qui terminera la longue traversée du désert ?
Maintenant, s’il y a une chose que vous pouvez offrir au monde, et qui est irremplaçable… c’est votre individualité.
Vous avez très peu de chance d’arriver dans les 1% du marché que vous voulez attaquer…
Mais personne ne peut vous concurrencer sur qui vous êtes.
Votre individualité est votre niche, et votre monopole.
C’est facile de se conformer à la pression sociale, et à l’effet de groupe.
C’est plus difficile d’avoir le courage d’être soi-même, et d’exprimer sa vérité, et son identité véritable.
« Car il y a beaucoup d’appelés, mais peu d’élus. »
— Geoffroy