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Stopper la corruption idéologique (Les archétypes contre le fanatisme)

Comment les gens choisissent leurs croyances ?

Ils écoutent ce que les gens pensent dans leur entourage, ou dans les médias, et ils répètent bêtement, comme par instinct grégaire.

Ensuite, ils rationnalisent en croyant que l’idée vient d’eux, alors qu’ils l’ont contracté, comme un virus, dans l’idéosphère.

Dans leur esprit se forme un amalgame aléatoire, sculpté par l’environnement idéologique, qui finit par devenir la personnalité, et l’identité de l’individu.

Et quand il s’identifie à ses pensées, et à ses doctrines, il devient inconsciemment un agent au service de la corruption.

Le gouffre de l’aliénation

Le problème du fanatique, c’est qu’il ressent le besoin compulsif de répandre sa doctrine.

Il cherche à se répliquer mentalement dans l’esprit des autres, et à coloniser l’idéosphère.

L’infecté devient alors l’esclave du dogme, auquel il consacre la plupart de ses ressources.

Son individualité se tarit, jusqu’à ce qu’il soit totalement possédé idéologiquement.

Si simplement il remplaçait ses certitudes par des « peut-être » (des hypothèses, et des probabilités), alors il aurait une chance de se libérer de l’emprise.

Mais la plupart du temps, il s’enfonce de plus en plus profondément dans son intégrisme.

Plus il investit dans la doctrine, plus il devient difficile de s’en détacher… et plus il confond les idées qu’il a contractées avec sa véritable identité.

À ce stade, le débat devient menaçant, puisqu’il est vécu comme une attaque sur le moi (d’où la répression, comme mécanisme de défense).

Un des bienfaits de la méditation, et des spiritualités orientales, c’est de faire prendre conscience que nous ne sommes pas nos pensées.

Nous avons des pensées… et nous ne sommes pas obligés de nous identifier à elles.

En réalité, cette identification est même pathologique, et symptomatique d’hyper-rationalisation, si caractéristique de l’occident.

Vous n’êtes pas vos pensées… vous avez des pensées.

Et vous avez la capacité de rester un observateur neutre.

Quand les gens se rendent compte de ceci, cela produit souvent un soulagement.

Un poids terrible est lâché quand on se rend compte qu’on peut prendre une certaine distance avec toutes nos pensées négatives, et nos dogmes fanatiques.

Réintroduire du sens à l’existence

Nous voyons le monde à travers une histoire.

Nous ne percevons pas un monde objectif et matériel, mais plutôt des narratifs, et du sens subjectif.

Si l’histoire que vous vous racontez est nihiliste, et vide de sens (ou qu’elle est une caricature idéologique), alors vous allez psychologiquement en pâtir.

La destruction des grands narratifs sur lesquels reposait notre civilisation, a produit une terrible crise existentielle, qui hante l’occident depuis des siècles.

La quête du sens est l’entreprise la plus importante à prioriser.

La vie doit avoir une direction (positive), sinon elle dégénère dans le chaos.

La recherche de la signification ultime de l’existence est indissociable de la spiritualité, et de la religiosité.

Mais il y a une différence entre celui qui fait preuve de fanatisme religieux, et celui qui fait preuve de foi sincère.

Le premier est en croisade, le second expérimente en privé (il fait donc moins de bruit, et cherche rarement à convaincre ; et il sait que la foi n’est pas une question de logique et d’argumentation).

La religiosité (qui se différencie de la religion, et de son dogme), c’est croire en une finalité ultime, et en un idéal transcendant.

Peu importe les figures qui les incarnent, et les moyens de représentation.

La forme peut changer selon les cultures, mais le fond reste le même.

On trouve donc cette religiosité dans toutes les mythologies, et même les fictions modernes.

Les héros dépeints au cinéma sont adorés parce qu’ils incarnent l’idéal.

Une vision holistique

On juge une philosophie aux fruits qu’elle porte.

C’est ce qu’on nomme le pragmatisme.

En soi, les faits isolés du monde objectif et matériel n’ont aucun sens.

Un mot dans une langue, n’a de signification qu’en rapport avec l’ensemble de son dictionnaire (puisque pour définir un mot… vous devez utiliser d’autres mots).

Pour comprendre un terme, vous devez avoir une vision globale de la langue (et non une vision réductionniste).

« Le principal problème qu’on trouve dans les universités n’est pas l’ignorance des élèves.

C’est plutôt l’ignorance des professeurs, qui ont substitué l’expertise hyper-spécialisée, et la sophistication théorique, à une connaissance large, et en profondeur de l’histoire de l’art, et de la pensée.

L’art est une immense toile de travaux, et de traditions interconnectées… et une hyper-concentration sur n’importe lequel de ses détails est une distorsion. »

— Camille Paglia

La philosophie matérialiste, nihiliste, marxiste, post-moderniste, déterministe… porte des fruits de mort et de destruction.

Elle est pragmatiquement fausse, parce que ceux qui l’appliquent dégénèrent dans le chaos.

Sans but, ni finalité… la vie n’a plus de valeur, ni de direction.

L’absence de sens est corrélée avec la dépression.

Et ce vide existentiel est exploité par les vendeurs d’idéologie, qui donnent des finalités artificielles à des âmes en manque de sens.

Le remède à cette crise, et au fanatisme, c’est de réintroduire de la signification.

Le monde des abstractions

Il existe d’autres types de vérités que celles dites « scientifiques ».

Le mot « science » est souvent utilisée comme un label, et un argument rhétorique d’autorité.

Les tyrans l’utilisent comme un dogme, pour imposer des opinions, et une forme de fanatisme matérialiste.

Si c’est « prouvé scientifiquement », alors vous n’avez plus le droit discuter.

Sinon vous êtes un hérétique, qui risque le lynchage.

Mais la science n’est pas un dogme. C’est une méthode open source, censée être neutre philosophiquement.

Malheureusement, comme toute institution hiérarchisée, elle est sensible à la corruption, à l’idéologie, et aux jeux de pouvoir.

L’autre principale forme de vérité est celle « philosophique ».

Cette dernière est pragmatique, morale, narrative, et même darwinienne.

Ce qui est vrai d’un point de vue évolutionniste, c’est ce qui permet la survie et la réplication.

Toutes les intelligences (organiques ou artificielles) sont dirigées vers des buts.

Les formes de vie simples ont des finalités simples (homéostase et reproduction).

Alors que celles complexes ont des finalités intriqués et autotéliques (autogénérées).

L'échelle des valeurs

Le fait qu’elles soient subjectives, et qu’elles n’aient pas de matérialité ne les rend pas moins réels.

Il existe un monde éthéré constitué d’informations, qui est dans une certaine mesure « plus vrai » que le monde physique.

Pourquoi ?

Est-ce que le nombre trois (qui est une abstraction) est « plus vrai » ou « moins vrai » qu’une manifestation physique du nombre trois ?

Kant dirait sûrement que le « noumène » englobe tous les « phénomènes », et est donc primordial.

Berkeley que les « qualités primaires » précèdent les « qualités secondaires ».

Platon que la forme est un épiphénomène de l’idée.

Böhm que l’ordre explicite est le reflet d’un ordre implicite.

Papus que le visible est une expression de l’invisible…

Le pouvoir du verbe

Souvent on entend les rationalistes dire qu’ils ne croient que ce qu’ils voient.

Dans ce cas, ils ne croient ni à l’électromagnétisme, ni à toutes ses ramifications technologiques.

C’est justement la connaissance de l’invisible qui permet toutes nos prouesses scientifiques.

Ce monde inconnu fait d’abstractions… on l’explore, et on le cartographie avec le langage.

Et à force d’étude, on peut discerner une structure archétypale faite de symboles, et de patterns.

Quand on nie l’invisible et sa topographie, on se perd dans le vide existentiel… et on fait l’erreur de croire que l’esprit est une page blanche sur laquelle on peut écrire ce qu’on veut.

L’esprit a une structure archétypale à respecter, et aller à l’encontre de celle-ci, c’est défier la nature.

Mieux vaut s’harmoniser avec elle, et la comprendre, pour mieux la dompter.

Les premières cartes de l’invisible étaient d’abord mythologiques, avant de devenir aussi rigoureuses que les mathématiques.

Elles représentaient les forces psychologiques inconscientes, et les cycles cosmiques.

Votre personnalité est le résultat de l’intégration d’une multitude de pulsions, et d’instincts (parfois contradictoires) harmonisés vers une finalité commune : celle du Soi, et de la totalité psychique.

Quand ces instincts sont en conflit, l’équilibre est menacé, et le chaos prend de l’ampleur.

Les anciens signifiaient ce danger par la grande guerre céleste qui oppose anges et démons (les instincts supérieurs à ceux inférieurs).

Cet Armageddon se joue dans l’inconscient de chacun, et est aussi vrai que le nombre trois (qui n’a pourtant pas d’existence physique).

Agir dans le théâtre de l’existence

Il existe d’autres façons de voir le monde que la perspective matérialiste.

La perspective mythologique est tout aussi valable dans son contexte.

Elle est même plus importante, parce qu’elle informe sur comment agir de façon éthique.

La science vous dit de quoi est constitué le monde, mais elle ne vous dit pas comment évoluer dans celui-ci.

Parce qu’elle est neutre et objective, elle est incapable de formuler un jugement de valeur.

La perception est un jugement de valeur, parce que pour choisir de focaliser votre attention sur quelque chose, vous devez la considérer comme plus importante que toutes vos autres possibilités.

Les animaux ne savent rien de la science, pourtant ils savent parfaitement évoluer dans leur environnement (autre indice qui montre que la valeur subjective des choses est plus importante que la perspective objective).

Ils savent intuitivement ce qu’ils doivent faire, contrairement à beaucoup d’humains qui sont coupés de leur intuition (à cause de l’hyper-rationalisation).

En suivant leurs instincts, ils s’alignent sur la structure archétypale.

Ils suivent les dynamiques inconscientes, sans réel libre arbitre (contrairement à vous qui avez la connaissance du bien et du mal).

Mais même si vous partagez beaucoup d’attributs, vous n’êtes pas un animal.

Vous ne pouvez pas simplement suivre vos instincts, et vivre impulsivement… vous devez aussi écouter votre conscience.

Conscience, qui émerge des profondeurs de l’inconscient, et qui est soumise à ses patterns, et à ses archétypes.

Équilibrer les archétypes

En réalité, j’essaye juste d’expliquer en termes laïcs et séculaires des idées mythologiques et théologiques.

L’Être naît de l’union des polarités males et femelles… du ying et du yang… de l’électricité et du magnétisme.

La mère représente la nature qui donne la vie, et qui la reprend.

Le père représente la culture qui protège, et qui endoctrine.

Les deux ont des aspects positifs et négatifs.

La nature peut être douce et génératrice (comme Vénus ou la Vierge), comme elle peut être cruelle et destructrice (comme Chronos ou Shiva qui dévorent leurs propres enfants).

La culture vous protège du chaos, et de l’aspect négatif de la nature (mort, agression, catastrophes, maladie…) en imposant de l’ordre. Mais elle peut aussi être tyrannique, meurtrière et répressive.

C’est pour cette raison que les deux doivent être équilibrés : pour qu’aucunes des polarités ne dégénèrent.

Le fait que, dans nos sociétés, certains n’arrivent plus à faire la différence entre un homme et une femme est un signe alarmant de dégénération, parce qu’ils nient cette opposition fondamentale, qui existe en tout (y compris les atomes).

Ils sont totalement coupés de l’archétype, et le payent cher.

Si l’ensemble de la civilisation suit cette voie, alors elle ne peut que s’effondrer.

Quelqu’un qui ne voit que le négatif, ou que le positif d’une polarité est forcément déséquilibré.

Ceux qui ne font que critiquer la masculinité ou la féminité, sans jamais voir la contrepartie positive, finiront engloutis par les forces chaotiques (pareillement pour les naïfs, qui ne peuvent voir que le positif, sans voir le négatif).

L’équilibre est la clé de toutes les initiations…

Conclusion

L’intégration du mythe, et de la structure archétypale a un effet thérapeutique sur l’individu.

Mais c’est également un remède contre l’idéologie. 

« Ideology — that is what gives evildoing its long-sought justification and gives the evildoer the necessary steadfastness and determination. »

Alexandre Soljenitsyne

Certaines paroles, pensées et actions créent l’enfer sur terre.

D’autres amènent la paix.

Ces patterns sont ancrés dans l’inconscient, et les expressions de celui-ci (comme les rêves, et l’art).

Votre conscience vous dicte en temps réel à quel point vous êtes aligné avec l’idéal, ou en contradiction avec celui-ci.

Mais beaucoup répriment cette voix intérieure, ou la remplacent par une idéologie qui pense à leur place.

Et quand on obscurcit sa conscience, elle finit par sombrer…

Alors il ne reste plus que les pulsions qui viennent d’en bas, et tout s’effondre.

L’authenticité et l’équilibrage des archétypes est la solution à ce problème.

PS : Tous ces sujets sont développés plus en profondeur dans Manuel d’hygiène mentale.

— Geoffroy

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Qui est Geoffroy Stec ?

Je suis designer et éditeur depuis 2018. J’aide les créatifs à monétiser leurs passions, et à construire des systèmes de rémunérations durables.


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Penser par soi-même – S’immuniser à la propagande – Créer sa propre réalité

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Comprenez les différents paradigmes et les révolutions scientifiques. Épistémologie et science.

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