Quand la vie n’a pas de sens, les seuls plaisirs qu’on trouve sont ceux de l’addiction.

Les émotions positives servent à nous indiquer que nous progressons vers une finalité désirable.

Sans buts, nous sommes hantés par un vide existentiel insatiable.

J’ai exploré à mes dépens ces abysses nihilistes.

Voici la porte de sortie que j’ai trouvée.

Des habitudes pour renaître

Il existe deux habitudes qui m’ont sorti de périodes très sombres.

Ces deux habitudes sont :

1. Le sport
2. La lecture

Le sport parce qu’on ne peut se sentir bien dans sa tête lorsqu’on est mal dans son corps.

Et la lecture parce qu’elle donne du sens à une vie qui est conditionnée pour être nihiliste.

Quel sport ?

La musculation.

J’ai souvent entendu des professeurs d’art martiaux, et aussi des militaires la critiquer.

Et c’est vrai qu’il faut avouer qu’il y a un aspect narcissique à ce sport, qui attire des gens qui sont obsédés par l’image de soi.

(Alors que les combattants sont plus focalisés sur l’efficacité que l’esthétique.)

J’ai résilié mon abonnement pendant le Covid, et je dois avouer que les ambiances de salle en heure de pointe (et de faux males alpha) ne me manquent pas du tout.

Mais le plus gros bénéfice que j’ai tiré de la musculation, est plus mental que physique.

Pourquoi ?

Parce qu’il faut de la discipline, de la motivation, de la rigueur et de l’organisation pour s’entraîner 3 à 5 fois par semaine.

Le premier muscle qui se développe quand on tient un programme, c’est sa volonté.

Le fait de ne pas abandonner, même sans voir de résultats immédiats, est une habitude qui sert dans tous les domaines de la vie.

Pareil pour le fait de persister face à la douleur, et de combattre sa flemme.

Faire même quand on n’a pas envie de faire… c’est triompher par son esprit, sur les pulsions animales de son corps.

Alimentation et énergie

Ne pas être essoufflé en montant trois marches…

Pouvoir porter un sac de course…

Ne pas avoir honte de son physique sur la plage…

Ou être utile dans un déménagement…

Sont quelques-uns des avantages secondaires bonus à la musculation.

Mais c’est aussi à ce moment que j’ai commencé à me poser la question de la nutrition.

Avant, je n’avais jamais vraiment remis en cause mes habitudes alimentaires.

Je mangeais quasiment tous les jours des pâtes à l’huile, dans ma chambre d’étudiant.

Les jours de fêtes, j’achetais de la bolognaise, ou des chips.

Avec un régime pareil, pas étonnant que je n’avais aucune énergie… sans compter les risques pour la santé.

Sans mon obsession pour la musculation, je n’aurais sûrement jamais appris à cuisiner… et j’aurais sûrement encore une alimentation d’un ado de 14 ans.

Nombre de maladies sont dues à des troubles alimentaires.

Le sucre vous rendra gros, fatigué, diabétique et cardiaque.

Le manque de vitamine C vous fera perdre vos cheveux, et vos dents.

Pas besoin d’avoir un bac +5 en médecine pour comprendre qu’il faut manger frais, varié et équilibré.

Au fond vous savez ce qui est mauvais pour vous, vous n’avez pas besoin qu’on vous le dise.

Soyez juste honnête avec vous-même.

La vie est un combat

Un autre aspect positif que j’ai développé avec la musculation (et encore plus avec les arts martiaux), c’est la confiance en soi.

D’abord parce que quand on se fixe un objectif, et qu’on y arrive… on peut être fier de soi.

(On se conditionne aussi de cette façon pour les succès futurs.)

Ensuite parce qu’être en bonne condition physique, c’est être prêt à affronter le monde.

Il existe une série de films qui m’a grandement aidé à sortir de périodes sombres : celle des Rocky Balboa.

Dans une scène légendaire, le célèbre boxeur exprime sa philosophie dans un discours épique :

« Aussi grand et fort que tu sois, la vie te mettra à genoux, et te laissera comme ça en permanence si tu la laisses faire.

Toi, moi, n’importe qui… personne ne frappe aussi fort que la vie !

C’est pas d’être un bon cogneur qui compte… l’important c’est de se faire cogner, et d’aller quand même de l’avant, c’est de pouvoir encaisser sans jamais, jamais flancher.

C’est comme ça qu’on gagne. »

Je me souviens qu’après avoir entendu ça, j’étais galvanisé… prêt à affronter le monde… alors que quelques minutes avant, j’étais dans un état profondément apathique.

Boxer, c’est prendre des coups… mais en gardant la tête haute, en faisant face au danger, tout en canalisant sa peur.

Il n’y a pas de métaphore plus juste pour exprimer l’attitude à avoir face à la vie.

Canaliser la peur

Un jour, à l’entraînement, j’ai pris un coup de genou accidentel au-dessus de l’arcade sourcilière…

Hôpital, trois points de suture.

Sur le moment, ça ne fait pas mal.

L’adrénaline empêche de sentir la douleur (qui vient après).

J’étais juste désorienté.

J’ai compris la gravité de la blessure seulement quand j’ai vu que le cours s’était arrêté, que j’étais plein de sang, et que tout le monde me regardait.

Ce qui m’a le plus choqué… c’était de voir que j’étais beaucoup plus solide que ce que je pensais.

Souvent la peur de la douleur est beaucoup plus grande que la douleur en soi.

Mais cela ne s’applique pas seulement à la douleur physique.

Qu’en est-il de la peur du rejet ?

De la peur d’échouer ?

Ou encore, une un peu plus subtile : de la peur du succès ?

La plupart de nos barrières sont auto-imposées.

Ou bien elles viennent de l’extérieur, mais nous avons fait l’erreur d’accepter les limitations que les autres ont projetées sur nous.

« Dans le domaine de l’esprit, ce qui est cru vrai est vrai ou le devient, dans des limites à déterminer expérimentalement et expérientiellement.

Ces limites sont d’autres croyances à transcender.

Dans le domaine de l’esprit, il n’y a pas de limites… »

— John C. Lilly

Tout le monde a peur.

Le courage, ce n’est pas de ne pas ressentir l’anxiété.

C’est de la transcender, et d’apprendre à la transmuter en moteur d’action.

Le stress n’est négatif seulement quand il est chronique et réprimé (souvent sous forme de procrastination).

Sinon, il peut être un formidable réservoir d’énergie.

Et la plupart du temps, quand vous apprenez à combattre vos démons… vous vous rendez compte qu’ils ne sont que des chimères intangibles, qui s’évaporent lorsque vous leur faites face.

Cultiver son esprit

Outre le fait que cela vous rend aussi plus attractif, je pense qu’on a fait le tour des bénéfices du sport.

On a vu que cela pouvait apporter :

• De la discipline
• Le sens de l’effort
• Une meilleure santé
• De la confiance en soi
• De la volonté
• Du courage

Pour beaucoup, c’est une porte d’entrée pour reprendre le contrôle de sa vie.

L’autre révolution pour moi, c’était de reprendre à lire sérieusement.

Avant je lisais sporadiquement, mais j’ai appliqué la même discipline à la lecture qu’au sport.

À ceux qui pensent ne pas avoir le temps pour lire : il suffit de se lever 30 minutes plus tôt par jour pour lire un peu tous les jours.

C’est ce que je fais depuis presque 10 ans (même quand je commence à 7h).

Pourquoi le matin ?

Parce que c’est une activité qui demande beaucoup de concentration.

Et que votre capacité de focalisation est meilleure le matin.

15 minutes de lecture par jour… à la fin de l’année ça représente peut-être une dizaine de livres.

Mais comme tout le reste, avec de la pratique et de l’entraînement, vous deviendrez meilleur.

Vous pourrez lire plus longtemps, des textes plus difficiles, et plus rapidement.

Et surtout, c’est seulement quand on devient bon dans quelque chose qu’on commence à trouver de la satisfaction.

Tous les débutants doivent se forcer.

Mais ceux qui persistent finissent par trouver du plaisir dans la difficulté et le challenge.

Ceux-là deviennent experts… ceux qui n’abandonnent pas malgré les affres de l’incompétence.

Lire pour être libre

Comme expliqué plus haut, lire c’est une façon de trouver du sens dans un monde qu’on vous a programmé pour percevoir de façon nihiliste.

La quête de sens est un instinct sous-estimé chez l’homme.

Il est bien plus important que celui de la sexualité, ou que la volonté de pouvoir.

Lire m’a permis de trouver les incohérences dans mes façons de penser, et de percevoir le monde.

La lecture m’a libéré de plusieurs carcans idéologiques.

Vous pouvez tout apprendre (y compris le fait de penser par vous-même) si vous pouvez lire.

Que lire ?

Ce qui vous appelle.

À chacun de trouver les sujets qui parlent à son âme, et à ses idiosyncrasies.

Mais pour ceux qui veulent vraiment des recommandations, voici deux listes.

Une dédié aux lecteurs débutants, et une dédié aux lecteurs avancés qui comprennent aussi l’anglais (au passage, lire en anglais est une excellente façon d’apprendre la langue).

10 livres pour se mettre à la lecture :

1. Le pouvoir du moment présent
2. Conversation avec Dieu
3. Comment se faire des amis
4. La puissance de votre subconscient
5. La divine matrice
6. Découvrir un sens à sa vie
7. Père riche père pauvre
8. Demandez et vous recevrez
9. Devenir super-conscient
10. Le Kybalion

10 livres pour lecteurs avancés :

1. The Tao of Physics
2. Prometheus Rising
3. Synchronicité et Paracelsica
4. Quantum Psychology
5. Histoire et origines de la conscience
6. The Conscious Universe
7. Traité Élémentaire de Science Occulte
8. Religion, Values and Peak Experience
9. The Middle Pillard
10. Maps of Meaning

Ces ouvrages sont ceux qui m’ont le plus transformé.

La liste pourrait s’allonger longuement.

À 18 ans, j’ai commencé un tableau Excel qui ressence toutes mes lectures.

Le document comporte à ce jour 269 lignes, et traite de sujets variés qui peuvent aller de l’informatique, aux sciences occultes, en passant par le marketing, l’histoire, la biologie, la spiritualité, la psychologie, ou la philosophie…

La synthèse de mes recherches se trouve dans mon livre, Manuel d’hygiène mentale.

S’affranchir de l’idéologie

Les médias de masse nous maintiennent dans une transe collective dont il est difficile de se détacher.

La « réalité » est une hallucination créée par l’information que vous permettez d’atteindre votre système nerveux.

“We are caged by our cultural programming. Culture is a mass hallucination, and when you step outside the mass hallucination you see it for what it is.”

— Terence McKenna

Nous vivons dans une réalité virtuelle créée par les médias de masse.

Lorsque vous explorez des perspectives qui viennent d’époques, de cultures, et d’individus différents… vous commencez à voir à travers votre filtre sémantique.

Vous vous rendez compte que ce que vous considérez comme « normal » n’est qu’une convention sociale.

Vous vous rendez compte que le « bon sens » est la chose la moins bien partagée au monde.

Vous pouvez alors commencer à remettre en question les façons de penser automatiques, que vous avez programmées inconsciemment.

Et vous pouvez choisir de les réécrire.

Personnellement, les deux plus gros programmes mentaux que j’ai réussis à déloger, sont ceux matérialistes, et marxistes.

Ces deux perspectives imbibent tellement la culture au point qu’elles ne sont jamais remises en question.

Même si elles ne sont pas totalement articulés dans la tête des individus… ces derniers peuvent répéter machinalement leurs axiomes sans avoir à y réfléchir.

(De la même façon qu’on peut apprendre à un enfant à réciter des tables de multiplication, sans qu’il ait à y penser, et sans avoir à comprendre la logique derrière les mathématiques.)

Et en réalité, ils se battrons même pour les défendre, puisqu’ils ont fini par s’identifier aux virus mentaux qu’ils ont contractés.

Conclusion

On combat l’obscurantisme, et l’emprise idéologique, par l’éducation, et l’esprit critique.

On combat la tyrannie, et la corruption, par la responsabilité individuelle, le courage, et l’expression libre.

Voici les valeurs qui sont portées par le sport et la lecture.

Et voici pourquoi ce sont des habitudes qui m’ont sorti de la dépression.

Elles peuvent sauver des vies minées par le nihilisme.

Et elles peuvent sauver des civilisations en déclin.

Les nations sont constituées d’individus… et si ces derniers sont lâches, faibles, et corrompus… alors c’est l’ensemble de la structure qui s’effondre.

Il est temps que chacun prenne la responsabilité de son esprit, de sa vie, et de son environnement.

Parce qu’à terme, la fuite en avant ne peut mener que dans le mur… que ce soit d’un point de vue individuel ou collectif.

— Geoffroy