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Comment s’autoéduquer (Développer son esprit)

Hier, j’ai terminé le cours CS50 : Introduction to Computer Science | Harvard University, qu’ils mettent gratuitement à disposition sur YouTube (20/03/2024).

25 heures pour réapprendre les bases de la programmation.

À la fac, j’ai eu des cours de PAO (publication assistée par ordinateur), d’édition numérique, de design, et de code…

Mais en réalité, je n’ai jamais rien appris de mieux que par moi-même, à l’exception peut-être des arts martiaux (on peut pas se battre tout seul lol).

Le vieux monde

Je me rappelle d’un PDF, donné dans un cours d’Adobe Illustrator, qui demandait de rendre le projet d’évaluation sur un CD-Rom.

C’était vers l’an 2017, la clé USB existait déjà depuis plus de 15 ans (et on travaillait sur la version d’Adobe CS4, qui datait de 2008).

Cela faisait donc peut être presque plus de 20 ans que le prof n’avait pas mis à jour son cours (et 10 ans qu’il n’avait pas mis à jour les logiciels).

C’est problématique quand on enseigne dans un domaine qui évolue aussi vite que la tech…

Autant dire que l’institution est complétement à la masse.

Autre problème, je devais faire 40km (aller-retour) par jour pour me rendre à l’université (ou bien vivre sur place).

Et finalement, il fallait s’adapter à l’emploi du temps chaotique du secrétariat (Exemple : certains mardis nous avions cours de 8h à 20h, d’affilé, sans interruption. Combien sont capables de se concentrer plus de 10 heures d’affilées ?).

En bref, la principale valeur que j’ai trouvée dans mes études supérieures est plus relationnelle, que dans l’enseignement.

L’univers du Web 3.0

La technologie offre des nouveaux moyens d’apprentissage qui rendent l’enseignement traditionnel obsolète.

Avec le COVID, on s’est rendu compte des avantages de l’enseignement à distance, et du télétravail.

Ne pas avoir à passer 1h30 par jour dans les transports, c’est gagner du temps de vie, et économiser de l’énergie.

Internet, c’est surtout la décentralisation de la connaissance.

Aucune institution ne peut concurrencer la masse d’information qu’on trouve en ligne, et pour même pas un dixième de ce que peut coûter financièrement une éducation classique.

Et la chose ne va faire que s’aggraver avec l’IA.

Vous pouvez tout apprendre seul, comme je l’ai fait pour la plupart de mes compétences, à deux conditions :

  • Savoir s’organiser
  • Savoir se concentrer

Quand je dis « seul », ce n’est pas tout à fait le cas.

Disons que la relation est différée, puisque l’information est toujours transférée d’un individu à l’autre, mais par le biais de la technologie.

Exemple :

Dans l’enseignement traditionnel, il y a une classe, des professeurs, des élèves, et des contraintes spatio-temporelles.

Dans la nouvelle économie de l’information, toutes ces contraintes disparaissent. Les nouveaux acteurs sont :

  • Les communautés
  • Les créateurs
  • Les abonnées

Les avantages de ce nouveau système :

  • Vous pouvez étudier quand vous voulez, où vous voulez
  • Vous pouvez choisir les sujets qui vous intéressent
  • Vous pouvez apprendre à votre rythme
  • L’information est de meilleure qualité, et disponible à sa source
  • Vous avez tout un tas d’outils surpuissants pour booster votre productivité
  • Tout est gratuit, ou très peu cher
  • L’information circule à la vitesse de la lumière

Les institutions évoluent trop lentement pour pouvoir suivre ces révolutions.

La structure de l’information

Internet n’est qu’une plateforme de partage, qui permet à la Terre entière de communiquer télépathiquement.

C’est juste un gros livre de quelques milliards de pages, mais qui est indexé de façon ingénieuse.

Les gens ne se rendent pas compte à quel point il était difficile de se procurer un ouvrage, avant des services comme Amazon ou Google.

C’étaient des objets rares.

Maintenant, en trois clics vous avez accès à la bibliothèque de l’humanité.

Le problème n’est donc plus vraiment l’accès à l’information.

Il est plutôt de savoir quoi chercher…

Et de trouver quelles méthodes d’apprentissage sont les plus performantes, et productives.

Pourquoi apprendre ?

Parce que ne pas apprendre, c’est refuser de s’adapter à son environnement.

Ne pas croître, dans la nature, c’est mourir.

Tout est évolution. Cyclique.

Stagner c’est régresser, puisque le monde continue d’avancer sans vous.

Qu’est ce que l’intelligence, si ce n’est la capacité à apprendre et à s’adapter ?

“Intelligence is a fixed goal with variable means of achieving it.”

— William James

On entraine son esprit par l’apprentissage… pour devenir un individu articulé, qui sait créer du sens, et manipuler des symboles.

Quoi apprendre ?

Cela dépend de vous, de votre curiosité naturelle, et de votre expérience personnelle.

La vie est faite de problèmes.

Certains sont illusoires, parce qu’ils ne constituent que des perspectives erronées (et qui peuvent être fixés par un changement de perception).

D’autres sont réels.

Et vous savez qu’ils sont réels parce qu’ils causent de la souffrance.

Fondamentalement : problème = souffrance.

Quoi apprendre alors ?

Réponse : ce qui évite la souffrance. Et comment résoudre des problèmes.

C’est ce qu’on peut appeler le méta-problème, ou le méga-problème : le problème de tous les problèmes, qui peut se subdiviser en une infinité de sous-problèmes.

Le problème de tous les problèmes

Le méga-problème

Il est à la source du mal. Les mythologies l’ont représentées de mille et une façon :

  • Léviathan, dans la Bible
  • Choronzon, chez les hermétistes
  • Le Démiurge, chez les gnostiques
  • Cthulhu, chez Lovecraft
  • Le Grand Dragon de l’Apocalypse
  • Tiamat, chez les sumériens

C’est le chaos primordial, d’où le monde émerge. Sa substance éthérique…

Le champ quantique des probabilités, d’où la matière s’actualise, et se désintègre.

La matrice même de l’univers, et de l’espace-temps.

Ceci n’est pas de la métaphysique abstraite.

C’est le méta-problème de votre vie, que vous allez devoir régler. Votre dragon personnel.

Vous savez ce que vous voulez qu’en contraste avec ce que vous ne voulez pas.

Vous savez que vous voulez avoir chaud, quand vous avez froid, et inversement.

Quand vous avez faim, que vous voulez être rassasié… Quand vous êtes négatif, que vous voulez être positif.

Sans la souffrance, il n’y aurait rien à vouloir.

Vos désirs émergent de votre expérience personnelle du monde, et de votre confrontation avec le chaos.

La méta-solution

S’il existe donc bel et bien un méta-problème, peut-être qu’il existe aussi une méta-solution.

Comment donc l’adresser ?

Étrangement, la réponse se trouve déjà dans la question.

Adresser peut signifier :

  • Donner une adresse
  • Envoyer de l’information
  • Résoudre un problème
  • « Pour le roi » (du latin ad rex. Les adresses furent d’abord créées pour permettre aux rois de taxer, et de recenser les populations.)

On adresse un problème d’abord en lui attribuant un code sémantique.

En créant une représentation symbolique, d’une occurrence, ou d’un événement.

On ne peut résoudre un problème sans l’avoir articulé correctement.

Une fois que vous lui avez donné une adresse, vous pouvez lui envoyer de l’information.

C’est maintenant un système que vous comprenez, et avec lequel vous pouvez interagir, avec feedback.

Vous avez créé de l’ordre, par le langage, à partir du chaos existentiel.

C’est pour cette raison que l’Apôtre Jean dit qu’au commencement était le Verbe.

Vous créez du sens par l’acte de perception.

Maintenant, pourquoi « pour le roi », est aussi pertinent symboliquement ?

Parce que le Roi est un archétype qui est interchangeable avec celui du Soleil, de la Conscience, du Héros mythologique, de l’essence de l’Être, du divin…

C’est l’œil qui voit tout au sommet de la pyramide.

L’œil qu’Horus, véritable christ égyptien, perdit lors de sa confrontation avec Seth, autre représentation du Grand Dragon.

Faut-il vraiment préciser pourquoi le soleil est un symbole de victoire sur les ténèbres et l’obscurité ?

Évidemment, parce que c’est lui qui éclaire le monde (et qui permet la vie).

Tout comme votre conscience éclaire les aspects de la réalité encore inexplorés. (Même certaines études très récentes comparaient votre champ de conscience à un cône de lumière.)

Toutes ces histoires ne sont pas de simples superstitions.

Elles sont les meilleures représentations, qu’on ait, des abstractions fondamentales de la réalité.

Non elles ne sont pas scientifiquement vrai.

Mais elles le sont existentiellement, et phénoménologiquement.

Réalité phénoménologique

Mythologie et cybernétique

C’est difficile de communiquer simplement ces hauts niveaux d’abstraction.

Essayons donc de revenir à des exemples plus concrets.

Histoire basique, qu’on se raconte depuis au moins 5000 ans :

Héros → Dragon → Princesse/Trésor

Mario → Bowser → Peach

C’est la structure narrative de toutes les mythologies.

Le héros, c’est vous.

Le dragon, c’est vos problèmes.

Le trésor, c’est la satisfaction d’avoir surmonté une difficulté (dopamine).

Mario est une réplique vidéoludique, en version miniature et simplifiée, du grand jeu de la vie.

Tous les jeux ont un but.

Quel est donc le but de l’existence ?

L’idée absolue du bien la plus haute que vous pouvez concevoir.

Dans le thread suivant, je montre la réponse apportée graphiquement par l’intelligence artificielle :

Plus vous vivez, plus vous souffrez, et plus vous accumulez d’expérience, et plus vous créez en contrepartie un idéal qui est grand. (Vous construisez une base de données.)

Voici pourquoi le christ représente paradoxalement à la fois la souffrance, et le bien absolue.

Souvent ce langage théologique rebute les plus matérialistes, parce qu’ils ont l’impression qu’on invoque Dieu, pour faire fonctionner une théorie.

Mais le concept peut très bien s’appliquer à nos modèles déjà existants de la cybernétique, et de l’intelligence artificielle, ou organique.

Les systèmes créés par l’homme, ou la nature, sont tous orientés vers des buts qui leurs sont propres (c’est également un prérequis à la perception).

Que vous appeliez l’abstraction de tous les buts, de toutes les formes d’intelligence, Dieu, ou autre chose, n’a pas beaucoup d’importance.

N’en reste pas moins vrai que toute conscience, de la plus rudimentaire, à la plus complexe est autotélique.

Intrication des unités de conscience

L’initiation

Il n’existe donc qu’un méta-problème, et qu’une méta-solution.

Il n’existe qu’un chemin, qui est celui du héros aux mille et un visage (décrit par Joseph Campbell).

« Je suis le chemin, la vérité, et la vie. Nul ne vient au Père que par moi. »

— Jésus

Une autre façon qu’avaient les anciens de se figurer le but ultime de l’existence était l’initiation.

Dans le système du Tarot, celle-ci commence par la carte du fou.

Il n’y a pas vraiment de différence entre la créativité, et la folie.

Carl Jung pensait que le fou était le précurseur du sauveur.

Pourquoi ?

Parce qu’il faut être fou pour commencer quelque chose de nouveau, pour avoir de l’ambition, et pour affronter l’inconnu.

C’est dans cet archétype que toutes les potentialités futures résident.

Il est aussi associé à l’idiot, à celui débute, mais qui fait quand même, sans vraiment savoir pourquoi, ni comment.

Accepter son ignorance est la première étape de la transformation.

Celui qui refuse le rôle de débutant, n’apprend rien, et n’accomplit rien.

Il stagne.

Alors que l’humble, bien qu’ignorant, avance tout de même.

C’est un des pièges de l’égo, et un des paradoxes de la vie : c’est en acceptant sa nullité qu’on devient meilleur.

Conclusion

Originellement, dans cet article, je voulais juste parler de comment s’autoéduquer… de façon pratique, et pas de partir dans la métaphysique.

Mais l’avantage, c’est que quand on connait les lois, qui régissent les principes, qui eux-mêmes régissent les faits, et bien on est plus à même de comprendre les patterns qui découlent de ces archétypes.

Il existe une infinité de façons différentes de catégorifier l’univers.

Mais en tant qu’humain, il y a des ensembles de problèmes que nous avons tous.

Ils s’articulent souvent autour de la santé, de l’argent et des ressources, des relations, et de la réalisation de soi. (Voir la pyramide de Maslow, évoqué ici, pour plus de détails sur ces derniers).

Apprendre, ce n’est pas que lire des livres, et consommer passivement de l’information.

La connaissance doit s’incarner par l’expérience, et la pratique.

Vous pouvez lire autant de livres de Maths que vous voulez, tant que vous ne faites pas les exercices, vous ne progresserez pas.

Pareil pour le sport, ou le travail.

On n’apprend pas à entreprendre en lisant des livres sur l’entreprenariat, mais en entreprenant. (Et ce, même lorsqu’on a aucune idée de ce qu’on fait.)

Et surtout, en échouant à répétition.

Un bébé qui apprend à marcher tombe 17 fois par jour.

Choisissez un objectif, une chose à apprendre, et échouez 17 fois par jour.

Si vous faites une chose à la fois, et que vous arrivez à concentrer votre énergie, en quelque mois vous ne serez déjà plus un débutant.

La théorie peut vous faire gagner du temps, parce qu’elle condense l’expérience des autres.

Mais elle doit toujours se coupler avec la pratique, sinon elle ne reste que des mots sans substances.

Quand vous vous fixez un objectif, vous réarrangez l’ensemble de votre perception, en fonction de celui-ci.

À vous donc de choisir ce que vous voulez, et de voir le monde, et votre personnalité se transformer par cette décision.

— Geoffroy

Photo de profil Geoffroy
Qui est Geoffroy Stec ?

Je suis designer et éditeur depuis 2018. J’aide les créatifs à monétiser leurs passions, et à construire des systèmes de rémunérations durables.


Ressources

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Penser par soi-même – S’immuniser à la propagande – Créer sa propre réalité

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Comprenez les différents paradigmes et les révolutions scientifiques. Épistémologie et science.

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