La situation écologique où nous sommes est en partie due à la pollution mentale, que produisent, et subissent la plupart des individus.
Individuellement et collectivement, notre monde extérieur est le reflet de notre monde intérieur.
Élever les consciences est une nécessité, si l’on veut éviter les catastrophes futures.
Quel est le plus gros problème de l’humanité ?
C’est la souffrance.
Une grande partie de cette souffrance n’est pas nécessaire, puisqu’elle n’est que le produit illusoire de l’ego.
Équilibrer la personnalité
Nous parlons tous tout seul.
Il existe en chacun un dialogue mental incessant que la plupart des gens n’arrivent pas contrôler.
Cette voix est le plus souvent utilisée par l’ego, qui rend votre vie misérable.
Dans le modèle psychologique des 8 circuits de conscience (présenté ici), l’ego correspond au circuit anal-territoriale (C2).
Celui-ci est obsédé par les questions de hiérarchie, de pouvoir, de domination et soumission.
Il s’agit d’un système (régulé par la sérotonine) qui traque à chaque instant votre statut social, et qui vous fait sentir bien ou mal en fonction de celui-ci.
Dans la nature, les chances de survie, et de reproduction, d’un membre d’une espèce dépendent du statut et de la position hiérarchique de l’entité.
L’ego sert à naviguer cet environnement social, et à défendre l’individualité de la personne.
Beaucoup disent qu’il faut tuer l’ego, mais c’est une erreur. Il s’agit d’un complexe (d’un circuit) nécessaire à l’équilibre de la personnalité.
Il est vrai, par contre, qu’une inflation de l’ego peut faire en sorte que celui-ci se confonde avec le Soi et l’ensemble de la structure psychique.
Certains (Korzybki) appellent cela l’identification.
L’identification
Lorsque vous êtes identifié avec l’ego, alors tout n’est que lutte, séparation, dualité et compétition.
Vous pensez alors à vous, à votre survie, à vos intérêts, à votre passé et votre futur, à votre image…
L’ego doit se bâtir une identité illusoire s’il veut survivre.
Cette identité, il l’a construit avec la preuve sociale : soit en cherchant à plaire, soit en cherchant à dominer.
Ces dynamiques interpersonnelles sont faciles à voir dans les relations d’employé à salarié, de parent à enfant, ou de maître à chien.
Dans l’analyse transactionnel d’Éric Berne, et les états du moi (de l’égo) varient en fonction des situations sociales, et de notre statut dans celles-ci.
Dans chaque situation il y a une personne qui domine plus qu’une autre.
Quand cette domination est basée sur la compétence, l’expérience et la moralité, alors elle devient légitime et bénéfique pour tous.
Mais quand elle est basée sur la violence, la peur et le châtiment, alors elle devient une tyrannie corrompue, et une tragédie pour tous.
Ce circuit constitue un stade de développement relativement primitif.
Vous ressentez son activité par l’anxiété ressenti lors de votre premier jour de travail (ou d’école), où vous ne connaissiez personne, et que vous étiez au plus bas de l’échelle.
Pareillement pour la satisfaction ressenti la dernière fois que vous avez gagné une négociation, ou celle d’avoir soumis quelqu’un dans un entrainement de Jujitsu.
L’ego n’est pas un système mauvais en soi, mais il peut facilement dégénérer.
Quelqu’un qui cède à toutes ses pulsions d’agressivité est possédé par l’ego. Pareillement, à l’autre extrême pour la personne qui est incapable de dire non.
La désidentification
On parvient à équilibrer l’ego premièrement par une désidentification avec celui-ci.
Ce principe fait écho aux philosophies orientales, qui placent en lui la source de toutes les souffrances.
Au-delà de vos pensées il existe une présence, celle de la conscience pure.
C’est à celle-ci que vous êtes censé vous identifiez, et non à votre ego.
Les spiritualités du monde enseignent que fondamentalement, vous n’êtes ni votre corps, ni vos pensées, ni vos sensations, ni votre histoire.
Vous êtes essentiellement la conscience d’être.
Cette conscience d’être est ce que les anciens nommaient Dieu. Mais avec le temps le terme est devenu saturé de significations contradictoires, et pollué par diverses idéologies.
Lorsque vous vous désidentifiez du mental, vous pouvez observer les dynamiques de l’ego sans vous laisser submerger par celui-ci.
Ceci est en contradiction totale avec l’axiome matérialiste cartésien : je pense donc je suis.
Les bouddhistes diraient plutôt : je suis quand j’arrête de penser.
Lorsque vous êtes identifié à votre conscience d’être (à votre Soi), vous cessez d’entretenir la résistance que votre ego oppose à l’environnement.
Vous devenez un avec tous ce qui est, et percevez l’harmonie présente en chaque chose.
Vous arrêtez de résistez aux circonstances et embrassez pleinement le moment présent, quel qu’il soit.
La Persona
Enfant, on vous a conditionné à être une personne socialement acceptable.
Ce conditionnement se fait le plus souvent par la punition et la récompense.
Les comportements positifs sont applaudis, tandis que ceux qui dérangent sont châtiés.
De cette façon on vous apprend que vous ne serez accepté et aimé seulement si vous agissez d’une certaine manière.
Vous apprenez ce que certains appellent l’amour conditionnel.
Vous construisez ainsi un masque, une persona, que vous affichez en public, à partir des attentes d’autrui et des normes sociales.
Ce masque vous empêche d’être vous-même, puisque l’on vous a appris qu’être vous-même n’était pas acceptable, d’où le sentiment d’aliénation.
Vous traitez également les autres (et les situations) de la même façon : vous les acceptez et les appréciez seulement lorsqu’ils agissent d’une certaine façon.
Vous vous traitez aussi de la même façon : vous vous aimez de façon conditionnelle.
Ainsi, vous êtes conditionné à répondre aux situations émotionnellement en fonction de votre jugement.
Vous devenez la victime des circonstances qui dictent votre état de conscience.
La voie cardiaque
Toutes les spiritualités prêchent l’amour inconditionnel.
Amour est aussi un terme saturé sémantiquement, et qui en perd son sens.
Beaucoup confondent amour avec obsession, possessivité, sentiment d’insécurité…
Une émotion peut se mesurer de façon électromagnétique, comme expliqué précédemment.
Plus sa fréquence est haute plus elle s’approche de l’amour absolue.
Plus elle est basse plus elle s’approche de la haine absolue, et des enfers.
(Le paradis et l’enfer sont des états émotionnels ressentis.)
L’amour inconditionnel (ou l’illumination) est une expérience religieuse ou vous êtes comme foudroyé par l’intensité des fréquences qui vous animent.
C’est une expérience qui peut être vécu :
- pendant l’orgasme,
- par le sentiment amoureux,
- par les expériences de mort imminentes,
- par les psychédéliques,
- par certaines maladies,
- par hypnose,
- par certaines pratiques religieuses et magiques,
- et même parfois spontanément.
Dans cet état, l’ego ne contrôle plus votre perception.
Dans cet état, vous êtes déconditionné, désidentifié.
Dans cet état vous comprenez que tout est un, et que chaque conscience est un fragment interconnecté provenant de la même source.
Vous aimez inconditionnellement. Vous acceptez les autres, les circonstances, et vous-même, telles qu’ils sont.
Vous comprenez que toutes vous souffrances sont les conséquences de l’ignorance de votre véritable identité, et du refus de la reconnaissance de la nature essentielle du Soi.
Le véritable Soi est immuable, immortel, omniprésent, intemporel.
Il n’est sujet ni à la mort, ni à la maladie, ni à la malveillance, ni à la corruption, ni à la vieillesse, ni à la peur.
Les dynamiques de l’ego
Lorsque vous sortez de votre mental, vous pouvez facilement observer les dynamiques et les stratégies de l’ego.
La négativité et la résistance sont ses principales armes.
Il s’en sert car il pense parvenir à ses fins en s’opposant et en résistant à l’instant présent.
S’opposer à quelque chose ne fait que la renforcer.
Ce à quoi tu résistes persiste.
— Neale Donald Walsch
Selon la grande loi de la polarité, une chose a besoin de son contraste opposé pour pouvoir exister.
En résistant à une situation, vous accentuez la polarisation, et la rendez encore pire.
Phénoménologiquement, vous créez votre réalité par votre attention et votre focalisation.
Se concentrer sur quelque chose, c’est la rendre encore plus réelle.
Pour exister, l’ego et le mental créent l’illusion du temps.
Le temps n’existe pas en soi, c’est une construction de l’esprit.
L’infini n’a ni début, ni fin, et donc aucune temporalité.
La seule chronologie que vous habitez est l’éternel instant présent.
En y résistant, l’ego cherche à vivre dans le passé ou le futur.
Pour lui, la joie et la satisfaction sont toujours des abstractions d’un hypothétique passé ou futur, et rarement un état ressenti dans le présent.
Même lorsqu’il obtient ce qu’il veut, l’appréciation est de courte durée avant qu’un nouveau désir ne remplace l’ancien.
Il est comme un puit sans fond ; une bête qui grossit, plus on l’a nourri, jamais rassasiée.
La résistance qu’il offre est une forme d’inconscience, une sorte de déni de la réalité et de la conscience.
Il s’agit d’une fuite en avant, qui ne peut cesser que lorsque l’on est dans l’acceptation totale.
L’acceptation
Lorsque vous acceptez le présent tel qu’il est, vous cessez d’associer les circonstances avec vos états émotionnels.
Les Grecs nommaient ceci le stoïcisme.
Vous lâchez prise, cessez de ruminer, et gagnez en énergie mentale en vous libérant de vos résistances.
Vous arrêtez de lutter parce que vous savez que se faire du souci, et la négativité, ne résolvent rien.
Le problème de ce concept est qu’il est tellement simple qu’on a du mal à y croire.
Votre état par défaut est celui de la joie et de l’appréciation.
Vous n’avez rien à faire pour être heureux, sinon que de relâcher les fausses identités, et les concepts illusoires qui soutiennent l’ego.
Le terme « illumination » évoque l’idée d’un accomplissement surhumain, et l’ego aime s’en tenir à cela. Mais l’illumination est tout simplement votre état naturel, la sensation de ne faire qu’un avec l’Être.
— Eckhart Tolle
Pour exister, l’ego crée l’illusion de la séparation.
Il crée un moi qui s’oppose au monde, et qui n’existe que par contraste.
Timothy Leary disait que pour reprogrammer son esprit, il fallait d’abord sortir de celui-ci.
Pour se désidentifier du mental, il faut apprendre à s’en distancer.
Lorsque l’on développe d’autres formes de cognitions que celles basées sur l’ego, on arrive finalement à faire la différence entre les pensées inspirées par l’ego et celles inspirées par le Soi.
C’est à cette fin que servent beaucoup de formes de méditations orientales.
Elles ont pour but de dompter le mental, qui est souvent comparé à un singe hyperactif.
Lorsque vous arrivez à arrêter de penser, il ne reste plus que la conscience pure. C’est sur celle-ci que vous devez cultiver et bâtir vos fondations.
Chaque pensée peut être représentée par l’onde propagée par un caillou lancé dans une eau calme.
Quand vous vous identifiez au mentale, vous croyez être les vibrations et les vagues en surface.
Quand vous arrêtez de penser, vous vous rendez compte que vous êtes en réalité l’océan entier.
Conclusion
La majeure critique que l’on pourrait faire au point de vue énoncé plus haut est :
Si mon état par défaut dans l’instant présent est joyeux et satisfait, alors se désidentifier de l’ego signifie que je ne désirerais plus rien, et que par conséquence, je n’aurais plus envie de rien faire.
Vous aurez toujours des désirs et des préférences. Ce que vous relâchez, ce sont vos résistances.
Vous ressentez de la tension et de la résistance quand vous avez un désir que vous croyiez irréalisable.
À l’inverse, vous ressentez de l’enthousiasme quand vous savez que votre objectif est possible, et à portée.
En réalité, vous pouvez réaliser vos objectifs et vos désirs seulement lorsque vous êtes totalement conscient et dans l’instant présent.
La qualité de toutes performances sportives, et artistiques, dépend de la capacité de concentration de l’athlète, ou de l’artiste.
Être totalement absorbé par la tâche en cours est un prérequis à la créativité.
Cet état a été décrit par Mihály Csíkszentmihályi comme celui de « flow ».
Il peut être cultivé par les méditations de type « pleine conscience ».
Vous pouvez entrer spontanément dans ces états lorsque vous conduisez sur une route dégagée, quand vous écoutez de la musique, ou même au travail quand vous vous concentrez.
Relâcher ses résistances signifie aussi une élévation de vos fréquences vibratoires.
(L’humeur est quelque chose de mesurable objectivement. Voire mon article sur l’électromagnétisme, ou les travaux de H. S. Burr.)
Cette élévation se traduit par l’accès à une plus grand réserve d’énergie.
Et plus vous avez d’énergie, plus vous êtes en bonne santé, plus vous avez d’influence, et plus vos désirs se réalisent vite.
— Geoffroy