Si vous êtes perdu dans la vie, voici une carte pour retrouver son chemin.
Beaucoup errent dans ce monde sans objectifs, ni rien à accomplir.
Pourquoi ?
Parce qu’ils sont nihilistes.
Pour eux, la vie n’a ni finalité, ni de but, ni de sens, et tous les idéaux sont illusoires.
Résultats : ils sont mal orientés, n’acceptent aucune responsabilité, prennent des décisions stupides, et déclinent.
La course à la vanité
Il existe tout un tas de stars éphémères, qui ont connu une renommée passagère.
Quelle est la différence entre une célébrité à la mode, et quelqu’un qui marque réellement l’histoire… au point qu’on en parle encore 100 ans après sa mort ?
Réponse : la première poursuit la vanité, et est prête à sacrifier le futur pour le présent.
Le second poursuit et accomplit un idéal moral, et a sacrifié le présent pour l’avenir.
La différence se trouve dans la profondeur des idées, et l’impact sur le monde.
Il s’agit d’un problème courant en téléréalité, chez les influenceurs, les acteurs, les artistes populaires, chez les sportifs professionnels, et aussi… dans la prostitution, et la pornographie.
Tous ces domaines sont des moyens rapides de gagner beaucoup d’argent, et de notoriété (le plus souvent sans avoir à réellement travailler).
Ce sont des raccourcis, mais qui ne marchent qu’un temps, et qui finissent par se payer chers.
Quand on échange son intégrité contre du statut et de l’argent, on finit l’esclave de tyrans, et surtout on finit par se détester soi-même.
La voie de la facilité est en réalité la plus difficile, si on prend un peu de recul.
La superficialité et le culte des apparences, sont surplombés par l’authenticité et la profondeur.
Archétypes contre tyrannie
Avez-vous vu Pinocchio ?
Jordan Peterson offre une analyse archétypale de l’histoire dans Maps of Meaning.
Sur le chemin de l’école, deux petits voyous arrivent à convaincre Pinocchio qu’il n’a pas besoin d’étudier et d’apprendre, et qu’il peut simplement devenir un acteur.
Il accepte et joue dans un cirque, mais il finit par se faire exploiter, et emprisonné par le metteur en scène.
Jiminy Cricket, qui représente sa conscience, et qui est aussi une référence à Jésus Christ (mêmes initiales « J.C. »), arrive à le sauver avec le concourt de la fée (symbole de l’anima).
Bien que Pinocchio arrive à se sauver in extremis, les deux voyous parviennent à le reconvaincre d’un autre plan foireux.
Par suggestion, ils arrivent à lui faire croire qu’il est malade, et qu’il a besoin de vacances sur l’île aux plaisirs.
Pinocchio cède, et se retrouve sans le savoir vendu à un cochet trafiqueur d’enfant.
Sur l’île, qui est une fête foraine géante, il apprend tous les vices : le saccage, le vandalisme, l’alcool, le tabac, les jeux d’argent…
Mais il finit par se rendre compte que ceux qui s’y adonnent se transforment en ânes.
Lui aussi est terrifié quand il se rend compte que sa transformation a commencé, et qu’il remarque les disparitions de ses pairs.
Pinocchio se rend compte du piège, et voit qu’il s’agissait d’un subterfuge pour le rendre esclave.
Encore une fois, sa conscience, Jiminy viendra le sauver au dernier moment.
La fausse quête du bonheur
Quelle est la morale de l’histoire ?
Le fait de suivre sa vanité, et l’hédonisme finit par vous mener dans des endroits sombres, même s’ils peuvent apporter des bénéfices apparemment immédiats.
À chaque instant, vous avez le choix de suivre ce que vous dit votre conscience, ou pas.
Si vous la réprimez, vous finirez par sombrer dans l’inconscience, totalement coupé du mécanisme censé vous orienter.
Plus vous l’écoutez, meilleure sera votre relation avec elle, et mieux elle vous guidera.
Le vrai, le bon, le beau, le juste… sont des 6èmes sens qui peuvent s’affiner.
Le bonheur n’est pas quelque chose qui se poursuit.
Il est le résultat d’une façon d’être, qui transcende le petit moi égoïste.
« The only ones among you who will be really happy are those who have sought and found how to serve. »
— Albert Schweitzer
Vous ne pouvez être heureux qu’en vous oubliant, en étant totalement absorbé par ce que vous faite (ou par quelqu’un).
Alors vous ne faite plus qu’un avec l’objet d’attention (ou d’affection), et votre moi se dissout.
C’est ce même état qu’atteignent les sportifs, et les artistes au pic de leur performance, ou un bodhisattva en méditation.
C’est un état de « flow ».
L’anxiété est indissociable de la conscience de soi, et de sa finitude.
Définir une cible
On vient de voir les pièges à éviter.
Maintenant, quoi poursuivre ?
Il n’y a pas de réponse universelle à cette question.
Elle doit venir de l’intérieur.
Si on vous dit quoi faire, ce n’est pas votre vision. (Et ce n’est pas authentique.)
Votre vision du bien est peut-être similaire à la mienne dans ses grands axes, mais elle diffère dans ses détails, et ses particularités.
De plus, si vous acceptez celle d’un autre, alors, en plus, vous n’aurez même pas la responsabilité de votre succès.
Il faut donc articuler son idéal, et la meilleure façon de le faire, c’est par l’écriture.
Il existe un courant dans le développement personnel qui dit que vous pouvez manifester ce que vous voulez par l’imagination, la visualisation, les affirmations, et la pensée positive.
Former une image dans son esprit, c’est déjà le début d’un plan.
Quand vous avez une fixation, votre subconscient continue à travailler dessus même quand vous dormez.
Mais il manque souvent un élément clé à ce courant, souvent assez naïf.
Celui-ci est le développement de la volonté, et de la discipline, qui ne peut se faire que par les épreuves.
Beaucoup sombrent dans le matérialisme spirituel : ils se servent de la spiritualité comme un moyen détourné de servir l’égo, d’être inconscient, et de fuir leurs responsabilités dans le monde.
Leurs affirmations et leurs prières ne sont que des excuses pour ne pas avoir à agir.
Ils déguisent la lâcheté en vertu…
Au-delà de la pensée positive
« Si les actes sont de nature à impressionner vivement l’imagination, si pour les accomplir il a fallu surmonter de grands obstacles extérieurs et vaincre de grandes résistances intérieures, la volonté devient fixe, acharnée et invincible comme celle des fous. »
— Éliphas Levy
Le développement personnel et les spiritualités « new-age » ne sont que des versions édulcorées, et grand public, de la tradition occulte.
Il existe un courant que l’on peut retracer jusqu’aux premières civilisations connues, en Mésopotamie.
Ces dernières, dit la légende, disposaient d’une Science, qui leur venait directement du ciel, et dont le mésusage entraîna leur perte.
Les secrets de cet Art Royal furent aussi perdus, ou presque, avec leur chute.
Le culte perdura tout de même, à travers des sociétés secrètes, qui les garderont jalousement pour leurs désirs égoïstes.
Ainsi la religion primordiale se dégrada, et à chaque effondrement civilisationnel, la clé des mystères devient de plus en plus incompréhensible.
De grandes parties de la Bible, sont en fait des reprises de texte sumériens.
On peut retracer la généalogie des prophètes pour voir comment la tradition occulte a précisément perduré dans le temps.
Le zoroastrisme de l’ancienne Babylone, et les cultes égyptiens en sont sûrement les témoins les plus fidèles.
On dit que Seth, fils d’Abel, fonda la lignée orientale en Assyrie, tandis que Caïn fonda celle extrême-orientale en Inde.
De là part la première scission de l’Art Royal, nommé ainsi car il s’agissait d’une science réservée aux monarques, et aux classes cléricales.
La deuxième sera avec les fils d’Abraham. La lignée d’Ismaël se séparera de celle d’Isaac.
La première donnera plus tard naissance à l’Islam, tandis que la seconde se perpétuera avec Jacob, et plus tard avec la tribu de Judah qui connaîtra des prophètes et des rois comme David, Salomon, et Jésus de Nazareth.
Moïse, lui fera partie de la tribu des Lévites, et redécouvrira les mystères perdus chez les Égyptiens.
La dégradation des sciences occultes
Tout ceci juste pour dire que si l’on remonte assez loin, toutes les civilisations, et toutes les religions ont une racine commune.
Il existe plusieurs courants qui ont existé au XIXème siècle, qui tentaient d’unifier les spiritualités du monde en une grande synthèse.
C’est ce que tentait de faire la société théosophique d’Helena Blavatsky avec les religions orientales et extrême-orientales.
D’autres organisations comme celle de la Golden Dawn, de MacGregor Mathers, étaient plus focalisées sur la tradition occidentale, sur l’alchimie, la haute magie, l’hermétisme et la kabbale.
C’était un effort louable, parce que le fait de reconnaître une valeur, et une source commune à toutes les spiritualités, a le potentiel d’apaiser des tensions religieuses et idéologiques, dans un monde de plus en plus multiculturel.
C’est aussi un moyen de combler le vide existentiel laissé par le triomphe du matérialisme, du nihilisme, et du rationalisme.
L’histoire de la perte de la science sacrée est décrite par le prophète Daniel.
Alors exilé à Babylone, le roi Nabuchodonosor lui demande d’expliquer un de ses songes, après avoir exécuté ses oracles incapables de subvenir à sa demande.
Dans son rêve, il voit une statue dont la tête est faite d’or, le torse d’argent, le ventre de bronze, les jambes de fer, et les pieds d’argile mélangé au fer.
Soudain une pierre renverse la statue, et les gravats viennent recouvrir la Terre.
Daniel explique que chaque partie du corps représente l’effondrement d’un royaume, et un niveau de dégradation supplémentaire des mystères.
La tête d’or représente l’Empire babylonien de son époque.
Le torse d’argent, l’Empire médo-perse de Cyrus.
Le ventre de bronze, l’Empire grec d’Alexandre le Grand.
Les jambes de fer, l’Empire romain.
Tandis que les pieds d’argile et de fer symbolisent l’impérialisme occidental moderne.
Il prophétise également que cette destruction finale annoncera une nouvelle ère, où le royaume éternel sera enfin instauré sur Terre, et qui annoncera aussi la nouvelle venue du messie.
Conclusion et exercice pratique
Enfin bref, je digresse, libre à chacun d’interpréter ces histoires comme il le souhaite.
« Les lèvres de la Sagesse sont closes, excepté aux oreilles de la Raison. »
— Le Kybalion
J’avais promis d’offrir une carte pour s’orienter dans le monde.
Et puisqu’on a vu que je ne pouvais pas juste vous donner la mienne, voici comme créer la vôtre.
Prenez un stylo et une feuille, ou ouvrez un logiciel de traitement de texte, et répondez aux questions suivantes :
- À quoi ressemblerait votre futur idéal, en quelques phrases ?
- Si vous ne pouviez améliorer qu’une seule chose, quelle serait-elle ?
- Quelles sont les choses que vous aimeriez apprendre ?
- Quelles sont les habitudes que vous voudriez implémenter ?
- À quoi ressemblerait votre carrière idéale ?
- À quoi ressemblerait votre vie sociale idéale ?
- À quoi ressemblerait votre vie de famille idéale ?
- Quels loisirs productifs voudriez-vous développer ?
- Quels sont les qualités que vous admirez ?
- À quoi ressemblerait votre futur, si vous ne réalisez pas votre idéal… quelle est votre anti-vision, et votre pire cauchemar à éviter à tout prix ?
- Définissez entre 6 et 8 buts principaux, concrets, à atteindre.
- Priorisez cette liste, du but le plus important, au moins important.
- Définissez les buts secondaires à réaliser pour atteindre les buts principaux.
- Analysez chacun de vos objectifs principaux, et pour chacun d’entre eux définissez :
- Les motivations qui vous poussent à vouloir le réaliser.
- L’impact personnel et social qu’entrainerait sa réalisation.
- La stratégie concrète à appliquer, et les routines à implémenter.
- Les potentiels obstacles à surmonter, et leurs solutions.
- Une façon de mesurer vos progrès.
Quand vous faites ce travail, vous créez une carte qui donne du sens à votre existence.
Vous savez où vous allez, pourquoi, et ce que vous voulez éviter à tout prix.
Le futur devient moins angoissant, vous accomplissez plus, et avez moins de chance d’abandonner ce que vous entreprenez.
Il a aussi l’effet d’accroître vos performances, et votre productivité.
Tout ceci est soutenu par une littérature scientifique, qui est résumée dans cet article.
— Geoffroy