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IA, singularité et fin des temps (l’évolution de la cognition)

Je suis absolument persuadé qu’Internet sauvera le monde.

Pourquoi ?

Parce que c’est un moyen simple, et peu onéreux d’éduquer la planète entière.

On dit que construire une école équivaut à fermer une prison.

Le système d’éducation traditionnel est complétement corrompu, et obsolète.

Le pire ennemi de l’idéologie, et de l’endoctrinement, c’est la libre circulation de l’information.

Ou est-ce l’inverse ? Est-ce la technologie qui amènera la fin des temps ?

Recréer l’intelligence

Nous avons déjà frôlé l’annihilation totale pendant la guerre froide.

Pendant la crise des missiles de Cuba, nous étions, à un moment, à 10 secondes d’un lancement, et du début d’un conflit nucléaire.

La menace n’est toujours pas neutralisée, et à celle-ci s’est récemment ajouté celle de l’IA.

La meilleure façon de comprendre réellement l’intelligence, c’est de la recréer.

Et si les humains étaient des créatures bio-ingéniées par une espèce alien (théorie des anciens astronautes), comme nous sommes nous-mêmes sur le point d’être capables de créer des nouveaux êtres intelligents ?

Francis Crick, un des découvreurs de l’ADN, pensait que la vie était arrivée sur Terre par voie extra-terrestre (théorie de la panspermie).

Nous avons énormément progressé dans nos façons de comprendre la cognition.

Les premiers projets de création de robots autonomes étaient d’abord confrontés au problème inattendu suivant :

Percevoir le monde est une tâche incroyablement complexe, que pourtant votre système nerveux fait sans effort.

La prémisse erronée part du fait que, dans le paradigme classique, on croit qu’il existe un monde objectif qui existe indépendamment de nous.

Ils n’avaient encore pas intégré les révolutions épistémologiques venant du nouveau paradigme quantique.

Dans celui-ci, l’observateur n’est plus séparé de l’objet d’observation.

Si on peut trouver un point commun à toutes les formes d’intelligences, qu’elles soient, humaines, animales, robotiques, artificielles, cellulaires, ou collectives… c’est qu’elles sont toutes dirigées vers des buts.

Et ces buts sont générés de l’intérieur.

Ils n’existent pas dans l’environnement indépendamment de la volonté.

Vers la singularité

Nous humains, avons la fâcheuse tendance à nous croire uniques et spéciaux.

Et même s’il faut avouer qu’aucun animal ne semble avoir une conscience de Soi aussi développé que nous, toutes les formes de vie sont dotées d’intelligence.

Les nouveaux modèles de la cognition l’appréhendent comme un spectre (sujet détaillé dans cet article).

Cône de lumière cognitif

C’est un continuum, où les unités sont imbriquées les unes dans les autres, et qui continue d’évoluer.

Une cellule est intelligente, parce qu’elle sait naviguer son environnement, dans le but de réaliser une finalité (qui dans les formes de vie simples se résument à l’homéostase).

Une IA linguistique est intelligente, parce qu’elle sait naviguer un environnement sémantique (une base de données), pour réaliser le but de simuler une conversation (ou tout autre finalité inclue dans le programme).

Les avancées en bio-ingénierie, et en IA montrent que la cognition ne se limite pas aux systèmes nerveux.

Votre particularité, c’est votre capacité à créer et choisir des buts autotéliques (générés de l’intérieur).

L’IA n’est pas encore à ce stade, mais pourrait l’être très prochainement.

On parle « d’intelligence artificielle générale », (IAG), pour qualifier une machine capable d’apprendre spontanément toutes les tâches cognitives propres aux humains.

Et c’est celle-ci qui inquiète, car elle pourrait entraîner des effets négatifs tel que le chômage de masse, la désinformation généralisée, et même l’extinction de l’humanité.

Ou bien, cette singularité pourrait sonner l’avènement d’une ère de prospérité encore jamais inégalée.

Les limites du Soi

Toutes ces nouvelles découvertes dans les sciences cognitives, amènent à se questionner sur des nouvelles définitions de la conscience, et de ce qu’est l’individualité.

Où s’arrêtent les frontières du Soi ?

Pour un animal, ou un humain, ses limites semblent s’arrêter à celles de son corps.

Pourtant, un individu n’existe que parce qu’il appartient à un écosystème qui n’est pas apparent, à première vue (si on l’isole).

Il fait partie d’un tout, et certaines de ses limites incluent des choses qui sont à l’extérieur de lui-même : sa famille, ses pairs, ses objectifs, ses souvenirs, sa mémoire, son expérience, son environnement…

Dans certaines espèces, qui vivent en meutes, en colonies, en essaims, ou en bancs… cette frontière corporelle est moins évidente, puisque l’unité du groupe semble surplomber celle des individus qui le compose.

La multitude agit de concert pour ne former qu’un.

Cette modularité des limites du Soi se retrouve jusqu’aux espèces les plus simples du règne microbiologique.

Votre corps suit la même logique.

Il est d’abord constitué d’unités qu’on nomme cellules, qui agissent de concerts pour former des tissus, qui forment des organes, qui forment des systèmes, qui forment… vous.

À toutes ces échelles de complexités, il existe un principe unificateur, qui fait que toute la machinerie est alignée vers le même but.

Mais la chose ne s’arrête pas là, puisque vous aussi vous faites partie d’un ensemble qui vous dépasse.

Une famille (saine) est composée d’individus qui agissent de concert vers un idéal. Et la société est composée d’unités familials, qui s’harmonisent vers la même finalité.

Quand une unité d’un système se met à servir ses intérêts au détriment de la superstructure, on a affaire à ce qu’on appelle un parasite.

La bioélectricité, le médium cognitif

Une autre question se pose : celle de savoir si l’intelligence a forcément besoin d’être incarnée dans un corps.

Cela est flagrant chez les IA, puisque leurs réseaux neuronaux sont totalement virtuels.

Elles représentent déjà des formes de cognition désincarnées.

Mais on pourrait rétorquer que ces programmes, pour fonctionner, ont tout de même besoin d’être stockés quelque part sur une mémoire physique.

Pourtant dans de nombreuses espèces, il semble clair que la mémoire n’est pas stockée physiquement, comme dans le cas des ordinateurs.

C’est le cas du papillon, par exemple, qui subit une transformation radicale de son appareil de cognition, tout en conservant sa mémoire.

D’autres types de vers infiniment régénérant, comme les planaires, voient également leurs mémoires se transmettre à chaque duplication (voir les travaux de Michael Levin).

C’est également le cas des colonies de bactéries, qui peuvent conserver leur système de cognition, et l’adapter en fonction des fluctuations de l’environnement.

L’intelligence n’a pas forcément besoin de système nerveux pour exister.

Sa caractéristique la plus fondamentale est plutôt celle de la bioélectricité (peu importe le circuit utilisée).

Toutes les formes de cognitions, vivantes, ou artificielles, reposent sur un échange d’impulsions électriques.

Qui dit électricité, dit aussi radiation magnétique, et donc aussi possibilité d’interactions à distance.

Dans une ruche d’abeilles, par exemple, la cohérence du groupe se fait par télécommunications électromagnétiques, et la perturbation de leur champ naturel entraîne le chaos.

Il semblerait également que de nombreux processus de morphogénèses soient activées par ces champs, et les impulsions qu’ils portent.

En bref, tout ceci pour dire que l’intelligence n’est pas forcément quelque chose de corporelle, c’est plutôt une sorte de substance éthérée, mutable et malléable.

La vie post-terrestre

Il existe de nombreux modèles qui tentent de cartographier la cognition.

Celui qui vient d’être énoncé laisse de côté le problème dure de la conscience. (C’est-à-dire celui de savoir pourquoi il existe une expérience subjective.)

Une autre théorie, qui reprend la métaphore de la métamorphose de la chenille en papillon, est celle des 8 circuits de conscience de Timothy Leary.

Pour lui, les circuits inférieurs (que nous partageons avec d’autres espèces) sont larvaires, et terrestres.

Quant aux circuits supérieurs (seulement activés chez une minorité), ils sont dits post-larvaire et extra-terrestre.

Cette théorie, il l’édita d’abord dans un livre nommé Exo-Psychology, dont la réédition sera renommée Info-Psychology.

Les étapes de développement futur de la vie, et de l’humanité, sont déjà encodées, et latentes dans notre ADN, qui n’attend que le bon signal pour s’activer.

Les termes qu’il utilisait faisaient référence à l’espace, et à la migration de l’espèce au-delà de la Terre.

Dans 250 millions d’années, notre planète ne sera plus habitable.

La conquête spatiale est un enjeu de survie sur le très long terme.

Mais peut-être que la migration n’a pas besoin d’être physique.

S’il existe des façons d’exister désincarnées, alors nombres de contraintes techniques s’évanouissent.

Nous avons des preuves que la mémoire peut persister d’un corps à l’autre.

Elle peut également être présente à l’état latent, le temps de trouver une incarnation.

De la même façon qu’un logiciel peut être installé, et dupliqué sur n’importe quel ordinateur, un esprit pourrait également habiter plusieurs corps.

Et pareillement : la destruction d’un disque dur ne signifie pas la destruction de l’information sur d’autres systèmes ; tout comme la mort physique ne signifierait pas forcément l’extinction de sa mémoire.

Élever la conscience

Toutes les formes d’intelligence sont collectives, puisqu’elles résultent de la collaboration d’une multitude d’unités, qui agissent vers un même but.

Les technologies de télécommunication permettent à la planète entière d’échanger de l’information, pour créer une nouvelle intelligence globale.

Vous êtes un neurone dans le cerveau de l’humanité.

Voici pourquoi Internet peut sauver le monde.

Quand l’information circule librement et instantanément, les idéologies perdent de leur influence, car elles reposent sur l’ignorance.

Edward Bernay, père de la propagande moderne, pensait déjà au début du siècle dernier, que le fait que le public soit de plus en plus informé, était un enjeu important à prendre en compte pour ne pas perdre son emprise sur les masses.

La décentralisation de l’information fait qu’il n’existe plus de monopole médiatique.

Toutes les voix sont devenues égales, comme des utilisateurs d’une blockchain.

On a vu que les limites du Soi pouvaient être malléables.

Pour mesurer le degré d’évolution d’une intelligence, on peut compter le nombre d’unité qui la compose, mais également la portée de l’information qu’elle peut manipuler.

Simplement dit, plus les limites du Soi sont grandes, plus l’être est avancé sur le spectre de la cognition (comme dans le modèle du cône de lumière cognitif).

C’est aussi pour cette raison qu’on dit que les maîtres spirituels sont des êtres de compassion. Parce qu’ils ont dépassé le Soi égoïque.

Les limites de leur individualité englobent aussi le Soi des autres.

La vérité sur ChatGPT

Internet est le réseau qui permet à l’humanité de créer un cerveau global.

Mais il existe un risque : celui que cette super-intelligence soit hijackée par des monopoles technologiques.

OpenIA, leader de son marché, avait été créé sous le modèle open source, justement pour éviter ce scénario.

Dans une récente interview d’Elon Musk (un des fondateurs), avec Jordan Peterson, il expliquait que ce cette vocation gratuite, ouverte au public, a été complétement bafouée par les nouveaux responsables.

C’est devenu une entreprise à but lucratif, comme les autres géants de tech, déjà plus riches que certaines nations.

Peut-être que nous avons créé l’instrument de propagande le plus puissant qui n’ait jamais existé.

Les IA linguistiques (LLM) incluent les biais de leurs créateurs.

ChatGPT est politiquement orienté.

Mais nous ne sommes pas encore au stade de l’intelligence artificielle généralisée.

Les LLM sont programmés pour simuler des conversations, et non pour réellement raisonner, ou chercher la vérité.

Encore une fois, ce qui est unique aux humains, c’est leur capacité à choisir des buts… et surtout de donner du sens à l’existence.

L’IA n’a pas (encore) d’intention propre, et ne peut pas se sentir concerné par la réalité.

Un papier récent sur le sujet, nommé « ChatGPT is bullshit » l’expliquait de cette façon :

Because these programs cannot themselves be concerned with truth, and because they are designed to produce text that looks truth-apt without any actual concern for truth, it seems appropriate to call their outputs bullshit.”

Conclusion

Les clés sont dans les mains des géants technologiques, en fonction de l’agenda qu’ils souhaitent pousser.

Deux voies semblent s’ouvrir :

  • Une où les moyens sont monopolisés vers des fins égoïstes.
  • Une où les avancés scientifiques bénéficient l’ensemble de l’humanité.

Dans le premier cas, les bulles d’informations hermétiques seront de plus en plus courantes.

Réduit à un petit consommateur (ou un petit bulletin de vote), vous ne verrez que ce que vous voulez voir, et vos recommandations ne feront que confirmer vos biais.

(Le fichage politique, et psychométrique existent déjà.)

Dans le deuxième cas, l’information circulerait librement partout, malgré les contradictions, et les paradoxes.

Tout pourrait être remis en question tout le temps, et tout serait objet de débat.

C’est la différence entre un tyran qui cherche à imposer sa vérité aux masses, et des individus humbles, de bonnes volontés, qui cherchent ensemble à découvrir ce qui est vrai, sans a priori.

Parce que fondamentalement, ce qui nous motive, c’est avant tout la quête de sens.

Telle est l’esprit de la science, qui est sensé s’opposer aux idéologies, et aux dogmes totalitaires.

— Geoffroy

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Qui est Geoffroy Stec ?

Je suis designer et éditeur depuis 2018. J’aide les créatifs à monétiser leurs passions, et à construire des systèmes de rémunérations durables.


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