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Votre mission, votre Dharma, et la providence (Le pouvoir de la volonté)

C’est le devoir de chacun de réaliser son potentiel.

La meilleure façon de décliner, c’est d’être volontairement sourd, et aveugle aux choses qui nous appellent.

Vous avez une mission ici-bas.

Personne ne peut vous dire ce qu’elle est.

C’est à vous de la découvrir.

Mais si vous l’ignorez, vous finirez aigri, écrasé par la tragédie de la vie, misérable, avec le constant regret de l’opportunité manquée.

Répondre à l’appel du destin

Dans la tradition hindouiste, il existe un concept qui s’appelle le « Dharma ».

Bien qu’il s’agisse d’un terme polysémique (plusieurs sens), il sert à définir cette mission de vie que vous êtes censé réaliser.

C’est un terme aussi relié à la notion de loi cosmique, et d’ordre naturel, qui, si enfreints, entrainent des conséquences négatives, et disharmoniques.

Dans la tradition occidentale occulte, on retrouve le même concept qui porte le nom de « Volonté » (ou de « True Will », en anglais).

Do what thou wilt shall be the whole of the Law

— Aleister Crowley

« Fait ce que tu veux, sera l’ensemble de la Loi », cet aphorisme est un des plus mal compris des paradigmes magiques.

Il est trop souvent interprété comme un appel à l’hédonisme, et à un déchainement des passions animales qui nous habitent.

Réaliser sa volonté, dans ce contexte, fait référence à cette mission qui vous appelle.

Et cette dernière ne vient pas de vos pulsions inférieurs et égoïstes, mais plutôt de votre Soi véritable.

On retrouve également cette même idée dans le paradigme chrétien, qui prêche que chacun, par sa dévotion, est appelé à réaliser la volonté de Dieu.

La « volonté de Dieu » est en réalité celle de votre Soi véritable.

Parce que selon les conceptions métaphysiques archaïques, votre volonté et celle du créateur sont essentiellement la même.

Le coût de la répression

Il existe deux grandes façons d’éprouver du plaisir dans la vie :

  1. En accomplissant son idéal, et en servant une cause supérieure.
  2. En satisfaisant ses pulsions instinctuelles.

Dans le premier cas, vous vous réalisez.

Dans le deuxième cas, vous devenez addict.

Ce propos est illustré dans le roman d’Aleister Crowley intitulé « Journal d’un drogué » (The Diary of a Drug Fiend).

L’histoire décrit la vie de Peter Pandragon, et sa longue descente aux enfers à cause de sa consommation de cocaïne et d’héroïne.

Le contexte se déroule au début du siècle dernier, une période où la chimie est en pleine expansion, et où une multitude de drogues inconnues sont régulièrement découvertes.

À cela s’ajoute la pharmacopée exotique des colonies impériales (opium, cannabis, sucre, thé, café, chocolat, champignons…).

Tous ces facteurs font que l’occident est submergé de substances dont on ignore les effets sur le court et long terme.

Il a existé une époque où l’opium était légal en vente libre, et où la morphine était systématiquement prescrite, même pour de petites douleurs.

C’est aussi le cas pour les stéroïdes, la cocaïne, le LSD…

Avant de devenir illégale, une drogue doit être classifiée selon des critères de dangerosités qui ne sont pas évident à percevoir immédiatement (cela requière de faire des études).

Tableau prejudice drogues

La descente aux enfers

Pour en revenir à l’histoire, Peter est médecin, et après avoir combattu lors de la Première Guerre mondiale, souffre de dépression et d’une terrible crise existentielle.

Mais deux choses arrivent à lui redonner gout à la vie : une femme, Louise Laleham, et la cocaïne.

Le trio amoureux commence à vivre une vie de voyage et de débauche, financée par l’héritage d’un oncle décédé de Peter.

Mais l’euphorie ne dure qu’un temps.

De retour à Londres, la régulation des drogues devient plus stricte, et il est de plus en plus difficile de se fournir.

De plus, leurs ressources financières commencent à se tarir.

Ils vivaient luxurieusement dans des manoirs, maintenant ils dorment dans un ghetto.

Les effets du manque deviennent de plus en plus insupportables.

Ils régulent le sevrage de la cocaïne par de l’héroïne… mais le cocktail des deux empire la situation, qui est décrite réalistement (Crowley aussi souffrait des mêmes addictions, et il y a de grandes chances qu’il se projetait dans son personnage de Pandragon).

À cette époque, même Freud recommandait une chose similaire, mais inversée : le traitement de l’addiction aux opioïdes par de la cocaïne, dont il défendait de nombreux usages thérapeutiques.

La vie de toxicomane devenant de plus en plus infernale, et les tentatives d’arrêt échouant les unes après les autres, la seule option pour se sortir de cet enfer semble alors le suicide.

La transmutation du mal

Qu’est ce qui sauvera le couple ?

Une retraite spirituelle supervisée par un occultiste portant le nom de Basil King Lamus.

Les techniques employées sont celles qu’enseignait Crowley, et sa doctrine qu’il nommait Thelema, (du grec ancien θέλημα : « volonté », dérivé du verbe θέλω : « vouloir, désirer »).

En expérimentant avec ce système magique, Peter finit par avoir une révélation.

Il se rend compte qu’il n’a jamais voulu être médecin, et qu’il a passé sa vie à fuir ce qui l’appelait vraiment.

C’était là la source de sa dépression originale, dont il traitait les symptômes par l’hédonisme.

Il avait enfin retrouvé le sens de son existence… son Dharma, et le moyen de réaliser sa Volonté.

Dans son cas, il parviendra à surmonter ses addictions en se focalisant totalement sur sa mission, qui s’incarnera par l’aviation et l’ingénierie.

Peut-être que votre histoire n’est pas aussi tragique, mais ce récit reste un archétype que chacun peut expérimenter dans sa vie.

L’absence de sens mène au nihilisme, qui mène à la dépression, qui mène à l’addiction (quelle que soit sa forme).

Pour traiter le problème à la source, il faut réintroduire du sens à l’existence.

Les recherches sur l’alcoolisme montrent une chose similaire.

Le seul remède connu est celui de l’expérience religieuse, qui résulte en une transformation profonde de la personnalité.

C’est pour cette raison que le programme des Alcooliques Anonymes ressemble plus à un culte qu’à de la médecine matérialiste.

La religiosité est la quête du sens ultime de l’existence.

Voici pourquoi elle peut soigner, à la source, cette maladie des temps modernes, qu’est l’absence de sens.

La raison du sacrifice

A Man who is doing his True Will has the inertia of the Universe to assist him.”

― Aleister Crowley

Quand vous réalisez votre volonté, la providence vous assiste par synchronicités.

Mais pour cela, vous devez faire les bons sacrifices.

Dans le temps, on sacrifiait littéralement des bêtes, des humains, des vierges, et même des enfants.

Dans l’ancien testament, Dieu demande à Abraham de sacrifier son fils Isaac.

Le fils est une allégorie du fruit de nos actions, et de ce qu’elles engendrent.

Il désigne également une potentialité en devenir.

Symboliquement, le sacrifice désigne un échange énergétique, et le déploiement d’un effort pour une cause plus grande.

Si vous voulez transformer votre personnalité, et votre futur, vous devez vous séparez de certaines habitudes, et de certains complexes.

Ces derniers font parties de vous.

Sacrifier son enfant, signifie, symboliquement, laisser mourir les parties de Soi qui ne servent pas son idéal supérieur, et son Dharma.

C’est aussi un processus douloureux.

Et il est loin d’être archaïque.

La seule différence, c’est qu’au lieu d’être rituel, il est devenu psychologique.

Théologiquement, c’est le Christ qui représente cette transition… l’ultime sacrifice de Dieu en personne.

Il sonne la fin de l’ère de la Loi, et l’avènement de l’ère de la Grace.

Servir sa conscience

Le péché est expié par des sacrifices.

« Péché » vient du grec ἁμαρτία (hamartia), et aussi de l’hébreux חטא (hattah), qui signifient tous les deux « rater sa cible ».

Étrangement, cette définition est cohérente avec nos modèles de la cybernétique, de l’IA, et de la cognition en général.

Pourquoi ?

Parce que toutes les formes d’intelligence, qu’elles soient organiques, ou technologiques, ont pour dénominateur commun d’avoir un but, qui oriente la perception et l’action.

(L’absence de but signale une absence d’intelligence.)

Si votre ordinateur crash, on peut dire que c’est un péché informatique, puisque la machine échoue à sa finalité qui est de fonctionner correctement.

Pour régler le problème vous allez devoir sacrifier du temps et de l’énergie pour trouver la source du bug, et rectifier la structure sémantique qui a engendré l’erreur.

C’est pareil pour votre vie, et votre futur : vous péchez quand vous manquez vos buts.

La culpabilité que vous fait ressentir votre conscience sert à réorienter votre tir… ou peut être même à changer de cible.

La philosophie sert à savoir quoi viser.

La science sert à savoir comment atteindre la cible.

Quelle finalité servir ?

L’idéal moral le plus haut que vous êtes capable de concevoir… autrement dit : votre Dharma, votre volonté, votre mission, et celle de Dieu (qui représente le bien absolu).

Anticiper l’adversaire

Mais cela ne suffit pas d’être de bonne volonté, et de servir sincèrement ce qu’il y a de plus haut.

Pourquoi ?

Parce que les forces adversariales lutteront pour obscurcir tout ce que brille, et trainer à leur niveau infernal les esprits justes mais naïfs.

Le ressentiment et la jalousie pourrissent le cœur des malintentionnés qui se nourrissent de vengeance.

Aujourd’hui, c’est peut-être pire, parce que les réseaux sociaux leurs permettent de se regrouper en masse abominable, qui en appelle au lynchage, et à la haine… le tout dans le confort de l’anonymat.

Mais le ricanement des trolls, et le sadisme ne date pas d’hier.

Une des premières histoires de l’humanité est celle de Caïn et Abel, descendants directs d’Adam et Ève.

Les deux frères offrent des sacrifices à Dieu.

Le premier immole des céréales.

Le second le meilleur de son bétail.

L’Éternel (apparemment pas végan) accepte l’offrande d’Abel, et rejette celle de Caïn.

Fou de rage de voir que son frère a plus de succès que lui, en contraste avec la médiocrité de son œuvre, il décide de le tuer.

Cet incident sera déclencheur d’un cycle de vengeance éternelle et exponentielle.

Cette histoire encapsule la raison de sûrement 90% des conflits dans le monde : la haine de voir son voisin mieux réussir que soi.

C’est ce même esprit luciférien qui anima la Révolution française, le fascisme, le communisme, et aujourd’hui le wokisme.

Le pouvoir du Verbe

L’ignorant a l’arrogance de croire pouvoir juger les choses qu’il ne comprend pas.

Le fait d’être incapable de déchiffrer un papier complexe, ne signifie pas qu’il est faux ou absurde.

C’est la même chose pour les métaphores mythologiques, religieuses, ainsi que pour les sciences occultes.

L’idiot rejette la complexité parce qu’elle est intimidante.

Le génie est au contraire fasciné par le mystère qu’il peut contempler indéfiniment.

Concrètement, par où commencer pour réaliser son Dharma ?

D’abord en étant curieux, et en explorant le monde (et ses abstractions) pour rencontrer de nouvelles choses.

Un des indicateurs de l’intelligence est l’ouverture d’esprit, et l’intérêt dans les idées originales.

(C’est ce qu’indique le modèle psychométrique « Ocean » ou « big five », et la corrélation entre le trait openness et le QI.)

Pour savoir ce que vous voulez vraiment, vous devez vous exposer à un maximum d’informations significatives, et suivre votre curiosité.

On dit qu’au commencement était le Verbe, et qu’il est l’agent qui s’oppose au chaos et à l’entropie.

Le Verbe, le Logos, la conscience, et le langage sont des structures dissipatives qui ordonnent le cosmos.

Vous vous élevez des ténèbres en donnant du sens au chaos informationnel, et à l’existence.

Là réside le secret des alchimistes sur la transmutation des matières viles en or.

C’est de cette façon que vous atteignez des ordres de cohérences supérieures.

Conclusion

S’il y a bien une chose que j’admire chez les anciens savants, outre leurs œuvres monumentales, et leur degré inimaginable d’érudition, c’est bien leur sens du panache.

« Êtes-vous en danger dans une bataille ? croyez-vous invulnérables comme Achille, et vous le serez, dit Paracelse. La peur attire les balles, et le courage fait rebrousser chemin aux boulets. »

— Éliphas Lévi

Ce qui a fait la grandeur de nos civilisations a été perdu, au profit de la décadence que permet un empire prospère.

Il n’y a plus rien à adorer, alors on adore la médiocrité, et la vanité.

Lévi résume parfaitement cet ethos, que nous devons ressusciter, si nous voulons éviter la chute totale :

« La plus grande injure qu’on puisse faire à un homme, c’est de l’appeler lâche. Or qu’est-ce donc qu’un lâche ?

Un lâche c’est celui qui néglige le soin de sa dignité morale pour obéir aveuglément aux instincts de la nature.

En présence du danger, en effet, il est naturel d’avoir peur et de chercher à fuir : pourquoi donc est-ce une honte ? Parce que l’honneur nous fait une loi de préférer notre devoir à nos attractions ou à nos craintes.

Qu’est-ce, à ce point de vue, que l’honneur ? C’est le pressentiment universel de l’immortalité et l’estime des moyens qui peuvent y conduire.

La dernière victoire que l’homme puisse remporter sur la mort, c’est de triompher du goût de la vie, non par le désespoir, mais par une plus haute espérance, qui est renfermée dans la foi, pour tout ce qui est beau et honnête, du consentement de tout le monde.

Apprendre à se vaincre, c’est donc apprendre à vivre, et les austérités du stoïcisme n’étaient pas une vaine ostentation de liberté !

Céder aux forces de la nature, c’est suivre le courant de la vie collective, c’est être esclave des causes secondes.

Résister à la nature et la dompter, c’est se faire une vie personnelle et impérissable, c’est s’affranchir des vicissitudes de la vie et de la mort.

Tout homme qui est prêt à mourir plutôt qu’à abjurer la vérité et la justice est véritablement vivant, car il est immortel dans son âme.

Toutes les initiations antiques avaient pour but de trouver ou de former de pareils hommes. »

— Dogme et rituel de la haute magie (1854)

Tétragrammaton

Voilà une capsule temporelle, qui contraste dramatiquement avec le petit esprit des profondeurs misérable de notre temps…

— Geoffroy

Photo de profil Geoffroy
Qui est Geoffroy Stec ?

Je suis designer et éditeur depuis 2018. J’aide les créatifs à monétiser leurs passions, et à construire des systèmes de rémunérations durables.


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Penser par soi-même – S’immuniser à la propagande – Créer sa propre réalité

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Comprenez les différents paradigmes et les révolutions scientifiques. Épistémologie et science.

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