Les médias de masse ont été inventés pour contrôler votre esprit.
Le consentement est quelque chose d’organisé stratégiquement.
Les principales guerres aujourd’hui sont idéologiques.
Il existe un gouvernement de l’ombre, qui a à sa tête les meilleurs propagandistes.
Ils forment une élite d’intellectuels, qui imposent leurs idées en façonnant l’opinion publique.
La plupart des idées que vous entretenez ne sont pas les vôtres. Mais on vous a manipulé pour que vous pensiez qu’elles le soient.
Comment ont-ils opéré ce tour de passe ?
En contrôlant votre attention.
La Mémétique
Les idées sont des entités vivantes qui peuplent l’idéosphère.
La nouvelle science qui étudie ces dynamiques sémantiques se nomme mémétique.
Le terme vient de Richard Dawkins, biologiste, qui voulait signifier une correspondance entre le fonctionnement du gène et celui du mème.
Un mème est une unité de culture, comme un gène est une unité d’ADN.
Les deux disposent de stratégies de réplication, et de systèmes de défenses.
Leur but est de coloniser l’environnement.
Ils y parviennent en créant des structures complexes (comme votre corps par exemple).
Les mèmes survivent en se répliquant dans la psyché des individus.
Quand plus personne n’entretient une idée, celle-ci meurt. Il est donc vital pour elle de se transmettre.
Les idées ont toutes les caractéristiques de l’autonomie et de l’individualité.
Elles développent des sympathies, et des antipathies, manifestent une volonté propre, s’organisent en hiérarchies, et mutent dans le temps.
La métaphore archaïque d’un ciel habité par des esprits est en réalité très pertinente, et cohérente avec l’approche mémétique.
Les Égrégores
Il existe deux types de mèmes :
- Ceux créés par la nature.
- Ceux créés par l’homme.
Les premiers sont les archétypes de l’inconscient collectif. Ils sont les instincts primitifs, symbolisés par les panthéons de l’antiquité.
Les seconds se rassemblent par résonance en égrégores. Ces derniers désignent l’esprit de groupe qui anime chaque idéologie.
Par le passé, les plus gros égrégores étaient surtout religieux. Maintenant, ils ont plus tendance à être politique, et commerciaux. Voici des exemples des formes qu’ils peuvent prendre :
- Culte religieux
- Association
- État
- Lobby
- Club sportif
- Entreprise
- Communauté
- Forum
- Philosophie
- Chaine Youtube
- Syndicat
- Groupe de consommateur
- Festival
- Conférence
- Rassemblement
- Mouvement littéraire
- Evènement
- Journal scientifique
- Parti politique
- Régiment
- Agence
- Média
- Famille
Tous ces égrégores, servent leurs intérêts propres, et colonisent l’idéosphère avec leurs désirs, leurs doctrines, leurs pensées, et leurs signatures énergétique.
Ils exercent des pouvoirs magnétiques, hypnotiques, et aliénants, sur l’individu. Tandis que sur la société, ils ont un pouvoir réformateur. Tout cela, simplement par l’usage du langage.
« Celui qui contrôle les médias contrôle les esprits. »
Jim Morrison
Propagande et relations publiques
Après la seconde guerre mondiale, le mot « propagande » est devenu trop péjoratif, et a été subtilement remplacé par le terme de « relations publiques ».
Il existe une faille dans les systèmes démocratiques :
Ceux-ci reposent sur l’axiome selon lequel les hommes sont des êtres rationnels, et que les masses peuvent décider justement des questions politiques, commerciales, écologiques, industrielles, etc…
Les sciences humaines ont démontré que nous sommes avant tout motivés par des pulsions inconscientes, qui sont seulement rationalisées après coup.
Après Freud, la politique, et la publicité, ne cherchent plus à convaincre par la logique. Elles se servent plutôt de mécanismes d’influences psychologiques beaucoup plus subtiles.
Un de ses neveux, Edward Bernays, père de la propagande moderne, donne le parfait exemple de ces techniques par la campagne qu’il mena pour Lucky Strike dans les années 20.
Avant Bernays, l’image de la cigarette était vulgaire et masculine. Mais celui-ci réussit à la transformer en un symbole d’émancipation féminine, de progrès social, et de pouvoir.
Il changea les mœurs en incitant des millions de femmes à brandir ces nouvelles « torches de liberté », délibérément associées aux suffragettes, et à de grandes actrices.
Son génie machiavélique doubla le marché de Lucky Strike.
Ce genre de procédé est à l’œuvre encore aujourd’hui, bien qu’il doive s’adapter à un public toujours de mieux en mieux informé.
Les matrices linguistiques
Rappelez-vous que pendant longtemps, des conseils « scientifiques » ont loué les bienfaits du tabac, de l’alcool, du sucre, et d’une multitude de produits chimiques.
Ces industriels et ces politiques usent de magie (noire), selon la définition de Dion Fortune :
“Magick is the art of causing changes in consciousness to occur in accordance with the will.”
(La magie est l’art de causer des changements dans la conscience en accordance avec la volonté.)
Dans un article précèdent, je montrais que, selon la philosophie occulte, il existait une branche de magie dite « sémantique ».
Le langage, la communication et l’écriture, ont toujours été associés à la magie.
C’est par eux que l’on sculpte l’environnement social.
Une phrase écrite dans un texte de loi peut changer la vie de millions de personnes.
Toutes nos technologies électroniques dépendent du codage, et du décodage de langages informatiques.
Toute technologie suffisamment avancée est indiscernable de la magie.
Arthur C. Clarke
Les mathématiques aussi sont des langues qui permettent des miracles d’ingénierie.
Au niveau individuel, le langage est une grille sémantique, imposée sur le réel, qui permet de penser, et de s’exprimer.
Les mots, et la syntaxe d’une langue, sont des outils qui servent à construire du sens.
Si votre dialecte n’a pas les termes pour signifier une chose, alors vous ne pouvez l’articuler.
(C’est pour cette raison que les sciences construisent souvent de nouveaux langages pour signifier des choses impossibles à dire en français, ou en anglais.)
Dans la fiction d’Orwell, 1984, le gouvernement supprime et change le sens des mots à des fins de propagande. « La liberté c’est l’esclavage. »
Une langue est une matrice à penser. En l’appauvrissant on abrutit ses usagés.
Elle influence grandement la façon dont nous percevons le monde, et notre capacité à raisonner.
Le rôle des institutions
Nous habitons donc une grille sémantique, composée d’axiomes, de préconceptions, et de toutes sortes de biais.
Certains appellent cette grille : la Matrice.
« Nous vivons dans une réalité virtuelle créée par les médias de masse. »
Terence McKenna
Tous les moyens de communication ont été créés pour assouvir des besoins commerciaux, et politiques.
Les ondes sont constamment saturées d’informations qui cherchent à vous vendre, ou à vous convaincre.
Il s’agit d’un environnement extrêmement compétitif.
Comprendre ces mécanismes permet de se protéger de ces influences.
Les anciens disaient qu’il existait un monde invisible (matrice sémantique) peuplé d’esprits (mèmes). Et que la connaissance de ce premier, donnait autorité sur ces derniers.
Toute action qui tend à modifier la structure, ou le contenu de la matrice, par le langage, est un acte de magie.
Voici pourquoi beaucoup d’institutions la condamnent : parce qu’elles veulent garder ce droit exclusif, de pouvoir contrôler les esprits, et de dicter le réel.
Que dirait les médias d’aujourd’hui du discours du père de la propagande moderne ?
« Nous sommes pour une large part gouvernés par des hommes dont nous ignorons tout, qui modèlent nos esprits, forgent nos goûts, nous soufflent nos idées. C’est là une conséquence logique de l’organisation de notre société démocratique.
Ceux qui manipulent ce mécanisme social imperceptible forment un gouvernement invisible qui dirige véritablement le pays. »
Edward Bernays
La démocratie suppose que l’on éduque les masses à l’esprit critique.
Pourtant, la plupart des institutions existent justement pour défendre leurs propres dogmes, et leur pouvoir. Ce sont des machines à conformisme aliénantes.
La concentration
Il existe tellement de distractions avec tous les nouveaux moyens de communication, que la concentration est devenu un superpouvoir.
On ne peut avoir le contrôle de sa vie tant que l’on ne contrôle pas son attention.
Quand on y réfléchit, tout ce qui a de la valeur est une forme d’énergie mentale cristallisée.
Nous créons des choses en dépensant avant tout :
- du temps,
- de l’énergie,
- et de l’attention.
Un smartphone, par exemple, est la concrétisation d’une idée tellement complexe qu’elle nous échappe.
Les technologies font en générale ce qu’on leur demande, mais elles entrainent aussi des effets secondaires imprévisibles.
(Ceci est un autre exemple qui montre comment les idées se développent avec une certaine autonomie.)
Avant d’avoir un iPhone, il a fallu concentrer les efforts de centaines de milliers de personnes, en une direction spécifique.
La productivité est le fruit de la concentration.
C’est pour cette raison que la plupart des spiritualités orientales, et des systèmes magiques l’enseigne avant tout autre chose.
Tant que vous ne maîtrisez pas votre attention, vous ne pouvez être libre, et vous serrez toujours balloté par les égrégores, les courants, et les influences du moment.
Sous ces conditions, il est impossible d’être productif, ou créatif. Votre volonté propre est aliénée à celle d’un autre, comme si vous étiez sous l’emprise d’un charme.
Vous ne pouvez réaliser votre individualité que lorsque vous vous réveillez.
Le vampirisme
Il est possible de cohabiter avec des égrégores quand ceux-ci servent aussi vos intérêts.
Ce sont souvent de fantastiques réservoirs d’énergie, accumulée par les individus qui le compose. (Imaginez le réservoir d’une religion vieille de 2000 ans, ou d’une finale de coupe du monde.)
Un club de sport par exemple, peut vous aidez dans vos objectifs physiques, mais il demandera aussi une compensation qui devra se payer en temps, en effort, ou en euros.
Quand vos objectifs ne sont plus alignés avec celui du groupe, alors ce dernier devient un vampire psychique, qui draine votre énergie (et vos ressources) sans contrepartie.
Si vous ne lui apportez plus rien, alors l’égrégore finira par vous expulsez.
Il cherchera également à vous détruire, si vous représentez une menace pour son développement.
Comment donc se défendre contre ces attaques ?
Les principales armes du philosophe sont :
- la logique (air),
- l’intégrité (feu),
- la rhétorique (eau),
- la stabilité (terre).
La logique :
Un égrégore peut être démantelé quand ses contradictions logiques sont attaquées.
Il existe des livres, et des raisonnements, qui à eux seuls, ont fait s’effondrer des empires.
L’Archipel du Goulag, de Soljenitsyne, porta un coup fatal à l’idéologie communiste, par exemple.
Il en est de même avec Darwin, et sa théorie de l’évolution, qui enterra définitivement le créationnisme.
Savoir raisonner vous rend dangereux.
L’intégrité :
Un égrégore ne peut infecter que ceux qui sont sensibles à la corruption, et qui sont déconnectés de leur conscience.
Le fait d’avoir des valeurs, et de l’intégrité, vous rend hermétique à la manipulation.
Celui qui a développé une forte volonté peut garder son individualité au milieu des mouvements de masses.
Les saints ont des auras qui bannissent les démons.
La rhétorique :
La logique convainc par l’intellect, la rhétorique par l’affect.
L’art de susciter des émotions est une forme d’intelligence sociale et intuitive.
Elle s’adresse directement à l’âme, et est pour cette raison très puissante.
La plupart de nos motivations, et de nos décisions, sont plus émotionnelles, que rationnelles.
La rhétorique est un moyen subtil d’influer une idée, ou de l’attaquer.
La stabilité :
Il existe des martyrs qui ont été sanctifiés par leur attitude face à l’adversité.
Ce sont des exemples de stabilité, de résilience, de stoïcisme, et de détachement.
Ils subissent les pires tortures, et en ressortent grandis.
Ils sont David contre Goliath.
Quand un égrégore s’attaque à un innocent, et que celui-ci subsiste, l’injustice vient refrapper son agresseur.
Conclusion
Il existe différents paradigmes pour parler des mêmes choses.
Les esprits qui habitent les mondes invisibles sont des métaphores qui désignent les instances, et les complexes, de votre propre psyché.
Ils n’existent pas à l’extérieur de vous-même.
Quand on retrace l’histoire de la découverte de l’inconscient, on voit qu’avant la psychanalyse, on attribuait la maladie aux malices des démons, et des esprits inférieurs.
Le névrotique d’aujourd’hui est le possédé d’hier.
Le psychiatre analyse, alors que le prêtre exorcise.
On ne va plus au confessionnal pour se décharger de ses péchés. À la place on consulte un médecin, bien que les deux aient gardé la même fonction.
Une des conclusions des psychanalystes, est que tant que l’on n’a pas rendu l’inconscient conscient, alors ce premier continuera de rendre notre vie misérable.
Ce processus ne peut se faire qu’avec la liberté d’expression.
C’est à cela que sert le dialogue : à articuler un savoir inconscient.
Voici comment on combat la propagande, les égrégores, et que l’on chasse les démons :
En encourageant l’expression individuelle, et en éduquant les masses.
— Geoffroy