Beaucoup romantisent l’entreprenariat.
Ils voient des vidéos d’influenceurs narcissiques, qui promettent la Lune à des simples d’esprits, et croient qu’ils vont faire 0 à 1 million en quelques mois.
Rien dans la vie, qui vaut la peine d’être entreprit, ne s’obtient facilement… que ce soit une famille, un business, ou un projet immobilier.
Et c’est normal, parce qu’il vous faut un challenge à hauteur de vos compétences, et de votre potentiel.
La quête d’un idéal
J’ai remarqué un pattern :
La plupart des athlètes performants ont également du succès dans d’autres sphères.
Pourquoi ?
Ma théorie est la suivante :
Quand vous apprenez une compétence, la connaissance que vous emmagasinez sert dans d’autres domaines, qui ne sont aux premiers abords pas liés.
Savoir suivre un entraînement régulièrement renforce la volonté, et la discipline.
Le sport est une version miniature de la vie.
Pour progresser il faut travailler dur, persister face à l’échec, et sacrifier du temps de distraction.
Apprendre une chose, c’est aussi devenir meilleur à apprendre tout court.
Et plus vous apprenez vite, plus vous êtes intelligent, et mieux vous vous adaptez à l’environnement (qui est en constante évolution).
Libération et réalisation
Le travail n’est pas censé être une corvée.
C’est censé être un outil de réalisation de Soi.
Mais cela requière un effort conscient de volonté.
La plupart des gens vivent dans l’inconscience.
Leur psyché est un amalgame de biais cognitifs, de traumatismes, de conditionnements sociaux, et de pulsions instinctuelles.
Ils n’ont pas de plan, autre que celui que leurs parents, ou la société ont pour eux.
Le monde des boomers est en décrépitude, et les stratégies qui ont marché pour les générations passées deviendront bientôt totalement obsolètes.
Quand j’avais 7 ans, je voulais devenir testeur de jeux vidéo.
YouTube n’existait pas encore, et tous les adultes me disaient que ce n’était pas un vrai métier.
Imaginez à quel point ils ont eu tort ?
Regardez comment ont commencé tous les plus gros vidéastes actuels : en se filmant en jouant à des jeux vidéo.
Squeezie, Amixem, Mr Beast, Pewdiepie, JDG… sans exception.
Beaucoup grandissent sans jamais un mot d’encouragement.
Ou pire encore, ils sont sanctionnés à chaque fois qu’ils s’expriment de façon créative, ou originale.
Alors que des fois, il suffit qu’une seule personne croit en vous pour enclencher la machine.
Pour moi la statistique la plus choquante, et la plus révélatrice, est la suivante :
95 % des violences graves ont lieu entre proches… ce qui signifie que vous avez plus de chance d’être tué par votre frère, votre conjoint, votre père, ou votre mère, que par un inconnu.
Enormément de gens ferment les yeux sur des situations toxiques pour leur santé et leur avenir.
En prendre conscience est le début de la guérison.
La seconde étape est la rébellion.
La troisième, la construction d’une vision.
La gamification du travail et des relations
Quel est le point commun entre le sport et les jeux vidéo ?
Ce sont tous deux des jeux.
Tout dans la vie peut se voir selon le spectre de la gamification.
Et il existe certains jeux qui peuvent vous rendre riche, si vous êtes un bon joueur.
(Comme l’entreprenariat, par exemple.)
Une des pires choses qu’on fait aux enfants, c’est de réprimer leur capacité à jouer, alors qu’elle est absolument essentielle à leur développement, et à leur avenir.
Tous les succès fulgurants voient ce qu’ils font comme un jeu.
Et c’est logique.
Comment entreprendre des choses si difficiles, sur de si longues périodes, si on ne prend aucun plaisir à ce qu’on fait ?
Pareillement, toutes les relations peuvent être interprétées comme des jeux de réciprocité.
Ceux qui comprennent les règles arrivent à se faire des amis, les autres finissent seuls, parce qu’incapables de coopérer.
Les stratégies de la théorie des jeux
La théorie des jeux, qui analyse mathématiquement les interactions entre des agents, montre qu’il existe plusieurs stratégies.
(J’ai participé à ce type d’expérience au laboratoire d’économie de Nice.)
Votre survie, et celle du groupe, dépend de l’échange de ressources.
Pour que le jeu puisse continuer, il faut que les transactions soient équitables.
L’intérêt collectif est donc la coopération, qui est la meilleure stratégie.
Mais si certains individus se mettent à agir égoïstement, et à frauder les transactions, l’intégrité du groupe va finir par en pâtir, au profit d’un petit pourcentage malhonnête.
La coopération est donc la meilleure stratégie, à condition d’être dans un environnement dépourvu de psychopathes, d’égoïstes, et de narcissiques.
Face à ce dilemme, la théorie des jeux prévoit que la meilleure stratégie est celle qu’on nomme « tit for tat ».
Elle consiste à être coopératif par défaut, mais à systématiquement punir et rétribuer la fraude (qu’elle soit symbolique ou réelle).
Concrètement, cela signifie qu’il faut arrêter de tendre des perches à ceux qui manquent de bonne volonté.
Si on vous exploite, protestez.
Si on vous agresse, agressez en retour (si le rapport de force n’est pas trop déséquilibré, n’allez pas menacer un chef de gang svp).
Si on vous manque de respect, cessez de coopérer.
Les lâches, les tyrans, les agresseurs, et tous ceux qui ont un gros traumatisme sur C2, le circuit anal (développé dans l’article précédent), cherchent toujours des victimes sans défenses, et qui ne savent pas rendre les coups.
Le lyncheur n’agit jamais avec courage, mais seulement dans l’anonymat de la foule, et quand il croit pouvoir évader les conséquences de ses actions.
Tous ces gens sont en réalité terrifiés face à ceux capables de se rebeller contre leur tyrannie.
« La seule chose qui permet au mal de triompher est l’inaction des hommes de bien.»
— John Stuart Mill
Coopérer pour prospérer
« Quand on lutte contre des monstres, il faut prendre garde de ne pas devenir monstre soi-même. »
— Nietzsche
On sait maintenant comment réagir face à la fraude et à l’agression.
Mais comment être coopératif ?
La plupart des gens ont du bon en eux, qui est plutôt facile de stimuler.
Ce n’est pas parce qu’il existe une minorité de barbares, qu’il faut cesser d’être civilisé.
L’agression, avant de devenir létal, progresse progressivement par paliers.
La coopération aussi suit aussi le même pattern.
Les transactions sont des investissements de ressources, de temps, d’énergie, et d’information, qui sont plus ou moins risquées et coûteuses.
C’est pour cette raison que les gens passent leur temps à se tester.
Même une action aussi anodine que de dire « bonjour », est un moyen de tester la réciprocité, et le sens de la politesse.
Pour le commerce c’est pareil, vous prenez un certain temps avant d’avoir confiance, d’acheter, et de revenir si vous êtes satisfait.
Vous aussi avez des points de réputation, et le fait de ne pas répondre à quelqu’un qui vous salue, par exemple, vous en fait perdre un peu.
Un meurtre vous en fera perdre tellement qu’il vous éliminera du jeu de la civilisation.
Soyez le premier à dire « bonjour », et vous en gagnerez un peu.
Créer une offre qui transforme positivement le monde et la vie des gens, vous en fera gagner beaucoup.
C’est aussi comme ça que les amitiés se forment : vous faites preuve de bonne volonté, la personne respecte la règle de la réciprocité, et vous rend la pareille. Ensuite vous lui rendez la pareille, de la pareille… et ainsi de suite… (Vous entrez alors dans une boucle de rétroaction positive, qui s’autoamplifie.)
Je t’aide, tu m’aides, je t’aide, tu m’aides… en quelques siècles de réciprocité, et de libre-échange, nous avons créé les sociétés les plus prospères que l’humanité n’ait jamais connues.
Il n’y a pas d’économie saine sans transactions basées sur la coopération.
Au contraire, là où la fraude et la corruption règnent, tout s’effondre.
Les mauvais perdants et la morale des losers
On a vu le problème de la fraude, et de la triche.
Mais dans tout jeu, il existe des gens moins bons que d’autres (parce qu’ils ont moins d’expérience, et moins pratiqué), des mauvais joueurs, et des mauvais perdants.
Plutôt que de se blâmer eux-mêmes, ils blâment le jeu, et les gagnants.
S’ils perdent, ce n’est pas parce qu’ils manquent de compétences, d’entraînement, de discipline, d’intégrité, de vertu, ou de stratégie…
C’est parce que le monde est corrompu, que ceux qui ont du succès ont forcément trichés, et que tous les jeux sont des jeux de pouvoir et de domination injustes.
Nietzsche avait déjà identifié cette mentalité victimaire, et la qualifiait de « morale d’esclave ».
Elle consiste principalement en l’inversion des valeurs, et en la diffamation de toute figure héroïque et de tout système productif.
Étant des perdants non assumés, et incapables de compétitivité, ils renversent le jeu par la critique et la médisance, en se plaçant comme moralement supérieur, de façon narcissique, sans avoir à travailler, ni fournir un quelconque effort.
Cet anti-jeu est très dangereux, surtout quand il contamine l’esprit des masses.
Voyez l’histoire de l’idéologie communiste (qui au passage a tué plus de 100 millions de personne pour « faire le bien », et « défendre le faible ») pour voir comment il peut dégénérer.
Voici pourquoi la médisance, la critique, et la victimisation font parties des pires habitudes à développer.
Elles sont un culte voué à la médiocrité.
La structure des systèmes
Un jeu est une hiérarchie de buts.
L’objectif principale est de gagner, mais il se décline aussi en objectifs secondaires, et en actions, qui servent tous la même finalité.
Une histoire est une hiérarchie de buts.
Le héros a une quête principale, qui se décline en quêtes secondaires, et en péripéties, qui servent toutes la même finalité.
La personnalité est une hiérarchie de buts.
Vous avez un idéal, qui se décline besoins primaires, en besoins secondaires, et en routines comportementales, qui servent tous la même finalité.
Un système est une hiérarchie de buts.
Il a une cible rétroactive, des programmes profonds, des programmes de surface, et des interfaces, qui servent tous la même finalité.
Il s’agit d’une structure fondamentale, qu’on retrouve à plusieurs niveaux.
La vie est un jeu.
Et les structures hiérarchiques constituent une part essentielle de celui-ci.
Nombres de neurotransmetteurs associés au bien-être sont câblés sur ces hiérarchies.
La sérotonine traque votre statut social.
La dopamine traque votre progression relativement à un but, en signalant la récompense (elle est sensée renforcer un comportement positif).
Comprendre ces structures permet de s’aligner avec, de réguler ses émotions, et d’intégrer des comportements bénéfiques et productifs.
Simplement dit : comprendre les règles du jeu de la vie fait de vous un meilleur joueur.
Conclusion
Qu’est-ce qui se situe au sommet de la pyramide ?
L’être, la conscience, et l’idéal.
C’est l’œil qui voit tout, et vers où convergent toutes les arborescences.
Le grand principe unificateur.
L’axe autour duquel le monde tourne.
Concrètement, ce que vous visez (votre idéal) détermine comment vous percevez et interprétez le monde.
Le sens des choses change en fonction des états de l’être.
Il n’existe pas de fait, mais seulement des interprétations.
Il vous faut un but et une finalité pour orienter votre perception, et ne pas vous laisser engloutir par les forces chaotiques (entropie).
Quand c’est le cas, le hasard se transforme en opportunités.
Vous êtes alors assisté par la providence, et les synchronicités.
La première étape, c’est de briser les chaines du conditionnement social, et des traumatismes qui entravent la personnalité. (Élaboré dans l’article précédent.)
La seconde étape, c’est de créer votre propre jeu (ou d’améliorer un jeu déjà existant).
Pour ça, il vous faut :
- Un idéal
- Des objectifs principaux (long terme)
- Des objectifs secondaires (moyen terme)
- Des routines de productivité (court terme)
Vous formez votre idéal par votre expérience, et l’observation.
Vos problèmes inspirent des désirs, et une vision d’un futur meilleur.
Votre idée du bien se subdivise plusieurs catégories.
Les marketeurs disent qu’il existe 3 grands marchés éternels qui sont :
- La santé
- Les relations
- L’argent
À vous de définir votre idéal dans ces larges domaines, puis de les concrétiser par la définition d’objectifs principaux et secondaires, et finalement d’incarner l’idéal par l’action dans le présent.
Quand vous faites ceci, vous équilibrez le système dopaminergique, qui vous récompense pour vos progrès.
Vous vous sentez bien, parce que votre vie a un sens.
— Geoffroy