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Le succès (et le bonheur) n’est pas quelque chose qui se poursuit

On vous vend du rêve.

La majorité des entreprises créées font faillite en moins de 5 ans.

Sur YouTube, vous avez 1 chance sur 57 d’un jour dépasser les 10 000 abonnés.

Moins d’un pourcent des créateurs ont plus d’un million de followers. (Sources.)

Les faux plans pour s’enrichir vite, ou devenir rapidement célèbre sont des arnaques.

Les réseaux sociaux sont une mise en scène… un prétexte à la publicité loin de la réalité.

La loi de l’inégalité

Plusieurs études montrent que le nombre d’heures passées sur les réseaux sociaux a une corrélation positive avec la dépression.

Elles indiquent aussi que plus on passe de temps dessus, plus on a tendance à se comparer aux autres.

On finit par avoir des standards complétement irréalistes, et l’impression de n’avoir rien accompli de sa vie.

Et surtout, on vous fait croire que tout est facile, et accessible à tout le monde (souvent pour vendre derrière du coaching et des formations).

La majorité des gens se trouvent par définition dans la moyenne.

Pourtant tout le monde rêve d’être dans le fameux 1%.

Il existe une loi qui dit que 20% des effets sont responsables de 80% des causes.

C’est le principe de Pareto :

20% de la population détient 80% des richesses.

20% des créateurs font 80% des vues.

20% des criminels commettent 80% des crimes.

20% des employés font 80% du travail.

20% des villes contiennent 80% de la population.

20% des entreprises font 80% des ventes…

Loi de pareto

C’est même un ratio que l’on retrouve dans certains phénomènes naturels (comme dans la distribution de la matière dans l’univers).

Souvent quand on parle de cette loi statistique qui régule la productivité, on oublie de dire que la chose s’empire à l’extrême de la courbe (puisqu’elle est logarithmique).

La racine carrée du nombre de personnes impliquées fait la moitié du travail.

(Dans une entreprise de 10 000 personnes, cela représente 100 personnes.)

Dans les 20% de riches, encore 20% détiennent 80% de l’argent des riches.

Et chez ces 20% de mégariches, encore d’autres 20% détiennent 80% de l’argent des mégariches…

Résultat : en 2020, 1% pourcent des élites possédaient plus du double que 90% de la population.

L’injustice de l’aléatoire

Dans tout domaine créatif… les chances de réussite sont extrêmement faibles.

Des milliers de chansons sont créées tous les jours, mais seulement une poignée sont écoutées en boucles par les masses, pendant des années.

Je crois au libre arbitre, mais il est aussi clair qu’il existe de nombreux facteurs qu’on ne contrôle pas.

On ne choisit pas :

  • Sa génétique
  • Sa famille
  • Son environnement
  • Sa nationalité
  • Son statut socio-économique
  • Sa culture
  • Son caractère

Nous jouons tous au même jeu, celui de la vie, mais nous ne commençons pas tous avec les mêmes cartes en main.

Je ne dis pas ça pour accentuer le sentiment d’injustice face à cette asymétrie, et cet aléatoire, mais plutôt pour monter que ça ne sert à rien de trop se comparer (surtout aux 1%).

Je ne dis pas ça non plus pour être fataliste, et défaitiste, mais aussi pour souligner le fait que c’est normal que tout semble si difficile accomplir.

Le mythe du « self made millionnaire » est ultra minoritaire.

Deux tiers des milliardaires le sont par héritage.

Et même vous, si vous avez accès à :

  • L’eau
  • L’électricité
  • Internet
  • La liberté de déplacement
  • Aux soins
  • Au libre échange

Et bien… vous êtes déjà riche.

Vous vivez déjà dans plus de confort que Louis XVI, ou n’importe quel monarque des siècles passés.

C’est bien d’avoir de l’ambition, mais parfois, il faut aussi avoir de la gratitude pour ce qu’on a.

Si vous êtes en bonne santé aujourd’hui, rappelez-vous un jour où vous étiez terriblement souffrant…

Soyez heureux que votre corps fonctionne bien, et que le destin ne vous ait pas distribué une maladie chronique aléatoire.

Apprécier ce qu’on a

Étudier l’histoire et la géopolitique permet de reconnaître la chance que l’on a.

Contempler les tragédies des autres permet de faire le contraste avec notre situation.

Vous n’êtes pas né dans un bidonville au Bangladesh.

Vous n’êtes pas dans un Goulag de l’Union soviétique, ou travailleur dans une mine de charbon au début de l’ère industrielle.

Les générations les mieux loties sont les plus ingrates.

Avant la démocratisation des nations occidentales, le statut social était quelque chose de figé, et d’héréditaire.

Vous naissiez paysans, vous mourriez paysans… et pareil pour vos enfants.

Les dynasties pouvaient se perpétuer sur des siècles.

Il était extrêmement rare de pouvoir changer de caste.

Le concept d’ascenseur social est très récent.

Avant on croyait au droit divin, maintenant on croit à la méritocratie ; et c’est elle qui permet cette mobilité.

Le problème, encore une fois, c’est que les facteurs qui prédisent le mieux la réussite (qui sont le QI, et la conscienciosité) sont aussi aléatoires.

L’intelligence n’est pas quelque chose qui s’entraîne malheureusement.

Vous ne choisissez pas votre cerveau, comme vous ne choisissez pas votre taille, ni votre personnalité, ou votre morphotype.

À 80 de QI vous avez zéro chance de devenir médecin ou ingénieur (par contre vous pouvez devenir influenceur).

Pareillement, être bordélique, ou ordonné et discipliné, sont des traits de caractère qu’on ne choisit pas.

On fait ce qu’on peut avec ce qu’on a.

Servir un idéal versus l’égo

En réalité, à part les esprits superficiels, la plupart sont indifférents aux succès fulgurants, à la richesse et à l’extravagance.

Ce que les gens respectent et admirent vraiment, ce sont les épreuves traversées, et le triomphe sur celles-ci.

C’est en un mot : l’héroïsme.

On n’admire pas le propriétaire d’une belle voiture, on admire la voiture, et le miracle de son ingénierie.

Les héros que la culture adore sont presque toujours des martyrs.

Aucune histoire n’est intéressante sans adversité.

C’est cette dernière qui forge le caractère, parce que le stress peut être positif s’il stimule la croissance.

Ceux qui ont la vie trop facile sont souvent misérables à l’intérieur, parce qu’ils n’ont aucun challenge à la hauteur de leurs compétences.

Leur potentiel reste inexploité.

Nombre de spiritualités enseignent que la quête du succès matériel est une illusion qui ne sera jamais totalement satisfaite.

Quand on suit aveuglément les compulsions de son égo, on ne fait que renforcer sa structure et ses tendances addictives.

L’argent et le pouvoir ne feront pas de vous automatiquement une bonne personne.

Pour beaucoup, c’est plutôt l’inverse : l’argent leur ouvre les portes à tous les vices, et le pouvoir leur permet d’en abuser tyranniquement.

Les deux viennent avec des responsabilités, que la plupart ne peuvent supporter.

Mais il ne faut pas tomber dans l’extrême inverse.

L’argent n’est pas responsable de tous les maux (c’est juste un outil qui facilite l’échange).

Et toute forme de pouvoir n’est pas forcément tyrannique.

(Au contraire, celui légitime ne peut que s’incarner par un idéal transcendant.)

Lâcher-prise

On dit que pour bien parler en public, il faut s’oublier et rentrer dans un état de flow où l’on est totalement focalisé sur ce qu’on fait.

La focalisation sur soi-même est indissociable de l’anxiété, et d’un auto-jugement paralysant.

Paradoxalement, on est réellement authentique quand on s’oublie.

L’hyper-intention et l’hyper-réflexion créent souvent l’effet inverse que celui souhaité.

Exemple d’hyper-intention : quelqu’un qui aurait peur de bégayer en public. Plus il essaye de parler normalement, plus son handicape prend de l’ampleur.

Alors qu’au contraire, il se rendrait compte qu’il n’a pas besoin de plus de contrôle, mais de plus de lâcher-prise.

Pour aider dans une telle situation, il existe une technique (qui nous vient de la logothérapie de Viktor Frankl) qui s’appelle « l’intention paradoxale ».

Elle consiste à renverser la situation, et à faire un effort conscient pour accentuer ce qu’on cherche à éviter.

Exemple :

Vous avez le syndrome de la page blanche, et êtes bloqué par une forme de perfectionnisme.

Au lieu d’essayer d’écrire le mieux possible, faite l’inverse : produisez intentionnellement quelque chose de médiocre.

De cette façon vous débloquerez le processus créatif.

Au lieu d’essayer de faire la meilleure impression, essayez de faire la pire.

Mark Manson a écrit un bestseller sur cette philosophie de vie, traduit en français sous le titre de L’art subtil de s’en foutre.

Authenticité versus cupidité

Quand je regarde mon expérience entrepreneuriale, j’ai le même problème.

À chaque fois que j’essayais d’être rentable, j’exerçais beaucoup d’efforts pour peu de résultats.

Alors que quand je suivais ma passion, ou que j’essayais juste d’être utile sans arrières pensées, j’ai gagné sans vraiment le chercher, plutôt par effet secondaire.

J’ai commencé en tant que freelance parce qu’autour de moi, il y avait des besoins en infographie (et non parce que je voulais fondamentalement devenir graphiste, même si j’ai toujours adoré la création).

J’ai commencé à rééditer des livres ésotériques anciens parce que je voulais moi-même les lire dans un format agréable.

Apparemment je ne suis pas le seul, et donc, par hasard, je me suis retrouvé à vendre des livres.

J’ai toujours été obsédé par des questions existentielles, auxquelles j’ai cherché des réponses par la lecture, la recherche, et l’écriture.

Et ces années de travail ont culminé dans mon livre Manuel d’hygiène mentale, qui sort le 4 novembre 2024 (restez connecté pour être à jour).

Quand j’ai eu un certain succès dans certains domaines, j’ai essayé de pousser la chose.

Quand j’ai eu « l’hyper-intention » d’être entrepreneur à plein temps, et d’ouvrir une agence de communication, au contraire je pédalais dans la semoule.

Quand j’ai essayé d’ouvrir des boutiques en ligne lucratives, j’ai perdu de l’argent.

Tout ce que j’ai créé par passion ou intégrité m’a rapporté, sans que je cherche à gagner de l’argent, comme par effet secondaire.

Tout ce que j’ai créé par appât du gain m’a plus couté que rapporté, que ce soit moralement, ou financièrement.

« Cherchez premièrement le royaume et la justice de Dieu ; et toutes ces choses vous seront données par-dessus. »

— Matthieu 6 : 33

La clé de la satisfaction

Votre âme aussi a besoin de nourriture.

Et ce à quoi vous consacrez votre vie doit dépasser la simple motivation de l’argent.

Pour ceux qui pensent n’avoir aucune passion posez-vous ces questions :

« Qu’est-ce que je ferais si j’avais déjà tout le temps et l’argent du monde ? »

Et « Qu’est-ce qui m’empêche de commencer aujourd’hui ? »

(Moi je me consacrerais entièrement à l’étude, la pratique et la vulgarisation de la science.)

Les énormes objectifs peuvent parfois être démoralisants.

Mais ils peuvent toujours être découpés en sections simples.

Lire un livre, ou perdre du poids peut ressembler à une montagne infranchissable.

Mais lire 15 minutes, ou faire 20 minutes de sport par jour… c’est quelque chose dont tout le monde est capable.

Quand vous avez de bonnes habitudes, le temps travaille avec vous.

(Quand ce n’est pas le cas, il travaille contre vous.)

Une fois bien implantées, il devient facile de faire plus.

Tout ce qu’on veut, on le désir parce qu’on croit qu’en l’obtenant, on se sentirait mieux.

Mais c’est fonctionner à l’envers, en partant d’un état de manque.

Ce que l’on fait, et ce que l’on a… est le reflet de qui on est.

Quand on cherche à changer le miroir, l’altération reste superficielle.

Quand on change le Soi projeté à travers le miroir, la transformation est naturelle et persistante.

Beaucoup croient qu’ils ne seront heureux seulement quand ils auront du succès.

Desire is a contract that you make with yourself to be unhappy until you get what you want.”

― Naval Ravikant

Ils pensent qu’on devient en faisant.

Mais c’est l’inverse, on fait et obtient certaines choses à partir d’un état d’être.

Le bonheur n’est pas quelque chose à poursuivre.

Il est l’effet secondaire du lâcher-prise, et de sa propre consécration à un idéal supérieur.

Happiness must happen, and the same holds for success: you have to let it happen by not caring about it.”

― Viktor Frankl

Conclusion

On ne peut être réellement heureux qu’en servant une cause qui nous dépasse.

C’est pourquoi tant de jeunes tombent dans le piège de l’idéologie.

Ils vivent dans un vide existentiel et nihiliste.

La vie n’a pas de sens, ni de but.

Certains acteurs politiques (et parfois religieux) essayent alors de combler artificiellement ce trou, par une doctrine et un dogme imposé.

Ils trouvent enfin alors un combat, une raison de vivre, une cause à servir… et parfois même pour laquelle mourir.

Commence alors pour eux une guerre sainte, qui justifie toutes leurs pulsions exécrables.

Ils deviennent la chair à canon, et les idiots utiles des tyrans.

Mais ce sectarisme crée à terme l’effet inverse, et une aliénation totale.

Ce vide ne peut être comblé par qu’une seule chose : par l’appel de la conscience.

Vous avez un sixième sens qui vous sert de compas moral.

C’est votre liberté fondamentale d’écouter cette voix intérieure, ou pas.

Ceux qui la réprime renforcent leur inconscience, et créent un enfer pour eux et les autres.

Ceux qui l’écoutent « marchent avec Dieu ».

― Geoffroy

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Qui est Geoffroy Stec ?

Je suis designer et éditeur depuis 2018. J’aide les créatifs à monétiser leurs passions, et à construire des systèmes de rémunérations durables.


Ressources

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Penser par soi-même – S’immuniser à la propagande – Créer sa propre réalité

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PROCESSUS DE CRÉATION ET D’INTERPRÉTATION DE LA RÉALITÉ

Comprenez les différents paradigmes et les révolutions scientifiques. Épistémologie et science.

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