L’état du web et de ses techniques de marketing changent vite.

Ce qui marchait il y quelques années ne marche plus maintenant.

Avant vous pouviez toucher des milliers de personnes en dépensant quelques euros de publicité sur Facebook, maintenant il faut dépenser des fortunes.

Conscient de cela, les marketeurs se sont alors tournés vers les influenceurs qui sont devenus la nouvelle manne. Mais après de nombreux scandales éclatant sur les pratiques peu scrupuleuses des influenceurs envers leurs communautés, la bulle a éclaté.

Ensuite est venu l’ère des autoentrepreneurs, des coachs, et gourous du développement personnel.

Le contenu ne servait plus de support à la publicité, le contenu était devenu la publicité.

On tournait alors dans des airbnbs, devant des supercars louées, et des mannequins en fond, pour vendre des formations à 2000€, de niveau CE1, sur comment envoyer de la sous-merde chinoise dropshippée, et ultra-polluante, à des cons que l’on méprise.

C’était l’état d’internet. Un repère d’escrocs narcissiques qui feignent la sympathie et l’authenticité pour abuser de la faiblesse des gens.

La corruption et le libre-échange

La triche et le mensonge sont des stratégies qui peuvent fonctionner sur le court terme. Mais sur le long terme, la vengeance est un plat qui se mange froid.

L’évolution nous a programmé pour détecter les tricheurs. Je me souviens d’un pari que j’avais fait avec un ami quand j’avais dix ans. Celui-ci ne l’a jamais honoré. Aujourd’hui il a toujours pour moi cette étiquette de tricheur indigne de confiance.

Les foules sont de terribles juges et bourreaux, et n’hésiteront pas à vous lyncher en ligne ou en vrai. Les comportements antisociaux sont mal tolérés. Un psychopathe doit constamment changer d’environnement pour continuer à exploiter ses victimes. Mais sur internet, vous n’irez nul part.

L’économie est basée sur la confiance. C’est pour cela qu’il y a une corrélation entre le niveau de développement d’un pays et son taux de corruption.

Confiance rime avec libre-échange.

Corruption rime avec tyrannie.

Aucune structure basée sur la corruption ne tient sur le long terme. Aucun état tyrannique n’est stable.

Les gens n’ont plus confiance aux influvoleurs, en ces gens qui :

• Miment les signes de la richesse pour tromper les consommateurs.
• Gonflent les chiffres et confondent CA et bénéfice.
• Vendent des systèmes pyramidaux.
• Font croire aux gens qu’ils peuvent s’enrichir sans effort, et que le but de la vie est de glander dans une piscine à Dubaï.
• Jouent de vos instincts primaires et de manipulation psychologique pour vendre des produits dropshippés polluants fabriqués par des enfants du tier monde.
• Ont une attitude narcissique parasitaire qu’ils encouragent et transmettent à leurs élèves.

Une éthique de travail

Il doit y avoir un moyen d’entreprendre sur internet sans tomber dans ces travers-là.

Le travail doit rapporter de l’argent, certes, mais il doit également servir l’ensemble de la pyramide de nos besoins (A. Maslow).

L’argent comble les besoins physiologiques et de sécurité, mais c’est le travail et l’éthique qui comblent les besoins d’appartenance, d’estime et de réalisation de soi.

Ce que l’on cherche donc, c’est bâtir une activité qui :

• Rapporte assez pour vivre confortablement.
• Nous rend fière de ce que l’on fait.
• Contribue à la société.
• Assouvie notre propre curiosité naturelle.

Une raison d’être

Chaque être est unique et a sa propre expérience singulière.

Nous n’avons pas tous les mêmes intérêts.

Notre curiosité ne nous mène pas tous au même endroit.

Et c’est tant mieux.

On dit que si vous vous trouvez sur un chemin déjà tracé, c’est que ce n’est pas le vôtre.

Dans l’indouisme, il a ce concept du « Dharma », qui est semblable à ce que Crowley nommait « la Volonté ».

Il s’agit de votre destiné. De la chose que vous êtes censé faire ici-bas. Celle qui vous fait oublier la notion du temps, et qui vous inspire une énergie insoupçonnée.

Quand vous accomplissez votre Volonté, vous êtes aligné avec le cosmos, vous rencontrez des synchronicités. Tout se fait de façon fluide et harmonieuse. Il s’agit de l’état de « flow » abordé dans un article précédent.

Au contraire, lorsque vous accomplissez la destinée d’un autre, celle d’un parent ou d’un dogme, tout se fait avec résistance et fracas. Là on avance avec le vent de face.

Le Dharma peut se rapprocher du modèle japonais IKIGAI :

L’accélération de l’information

Ce qui fait que, nous, primate, sommes arrivés au sommet de la chaine alimentaire, c’est d’être dotés d’un circuit sémantique.

Nous manipulons et transmettons des symboles qui traversent le temps et l’espace.

En d’autres termes :

On apprend de l’expérience des autres.

Et on mime leurs patterns comportementaux.

Quand un seul primate apprenait à faire du feu, l’ensemble de la tribu bénéficiait de la découverte. Souvent l’évolution progresse d’un bon en avant grâce à un seul génie.

L’histoire s’accumule de l’expérience de chacun, et l’humanité se construit un cerveau collectif.

Aujourd’hui ce n’est plus qu’un concept, c’est une réalité. L’IA est le cerveau collectif de l’humanité.

Ce phénomène d’accumulation augmente aussi la compétition entre les informations. Un auteur aujourd’hui est en concurrence avec ses contemporains mais aussi avec les auteurs morts du passé.

L’unicité de votre produit

Comme dit précédemment, votre expérience est unique, votre perception est unique, donc vos perspectives sont uniques. Ce qui est rare est cher. Ce qui est unique l’est encore plus.

Même les idiots ont quelque chose à nous apprendre.

Suivre sa curiosité naturelle c’est suivre sa passion. Celle-ci nous guidera là où personne n’est encore jamais allé.

Lorsque vous accomplissez votre Dharma, votre volonté est alignée avec le cosmos et votre idéal.

En suivant sa destinée, on contribue de façon unique et irremplaçable à la société, tout en servant ses propres intérêts.

Souvent on dit que le plus grand bien que l’on peut faire à l’humanité est avant tout de se réaliser soi-même.

Car, celui qui se réalise, ne peut le faire sans en faire bénéficier son entourage.

« Fais ce que tu voudras sera le tout de la Loi »

Cet aphorisme de Crowley a souvent été mal compris.

Il ne s’agit pas d’un appel un l’anarchisme, mais plutôt à l’accomplissement de sa destinée propre.

Et lorsque l’on fait ce que l’on est sensé faire, des synchronicités se manifestent sur le chemin. Nous sommes alors guidés par la providence.

J’ai une histoire qui illustre ce propos :

Sens et synchronicité

J’ai toujours été fasciné (obsédé) par les sciences occultes. Adolescent je tombais sur des noms comme Franz Bardon, Papus, Blavatsky, Eliphas Levy, Crowley… et leurs ouvrages que je ne pus comprendre que des années plus tard.

Un jour, je décide d’imprimer un de ces livres trouvés sur le web pour pouvoir le lire sur papier.

J’édite, j’imprime, j’attache les pages entre elles, et colle la couverture.

Quelques mois plus tard, j’apprends dans un cours de droit les principes de la propriété intellectuelle, et du patrimoine libre de droit.

J’apprends que j’ai totalement le droit de publier et de vendre le livre en question que je viens de créer pour moi.

Un déclic.

J’affine l’édition et commence à le vendre sur Amazon.

5 ans plus tard j’ai cumulé des milliers de ventes.

–

Les sciences occultes sont l’objet de ma curiosité naturelle. Le fait d’avoir suivis cette curiosité m’a amené des synchronicités inattendues.

Voyant une opportunité de faire de l’argent, j’ai commencé à éditer d’autres livres. Presque tous ont été des échecs. On ne peut consciemment provoquer des synchronicités.

Quand j’étais motivé par la passion, j’ai fait de l’argent sans chercher à en faire.

Quand j’étais motivé par l’argent, je n’ai quasiment rien gagné et j’ai perdu du temps.

L’authenticité et l’intégrité

Être authentique marche mieux sur le long terme plutôt que d’être uniquement « trendy » et opportuniste.

De plus, si vous n’avez pas de racines solides, la vie publique peut entrainer des complications.

Il y a un risque d’inflation de l’ego quand on est une personnalité publique. Celui qui acquière une notoriété non méritée risque de devenir le pantin de la foule.

Les célébrités deviennent esclaves de leurs images lorsqu’elles n’ont rien de productif à vendre. Elles n’agissent alors plus que par démagogie et selon le politiquement correct.

Pour un influenceur, perdre cette approbation auprès de son public peut être dévastateur. Les fans qui avant adorait la personnalité finissent par la lyncher.

Voici pourquoi il existe ce mythe que les célébrités vendent leurs âmes au diable. Elles abdiquent une partie de leur intégrité, et souillent leur conscience pour du statut ou de l’argent.

Le statut qu’elles acquièrent ne les rends que plus narcissiques et vaniteux, ce qui rend la chute encore plus difficile.

On peut suivre le déclin psychologique des stars d’internet.

(Comme ceux qui fond des « food challenges » réguliers, et qui deviennent obèses pour faire du contenu, et satisfaire la cruauté morbide du spectateur appréciant les voir se sacrifier sur l’autel du divertissement ; par exemple.)

Quand on n’a rien à échanger de valeur on vend son cul et son intégrité.

Et quand on se rend compte qu’on a l’argent et le statut mais qu’on se sent toujours aussi misérable au fond, il reste la drogue et le suicide.

Des racines profondes

Les introvertis ont de la profondeur, ce que le monde manque aujourd’hui.

Tout le monde semble vendre des coquilles vides. De l’info pour de l’info, du spam. Des clones de clones.

On reste en surface, dans le superficiel.

L’introverti a cette capacité à s’isoler du monde tel un moine Shaolin.

Il peut rester concentré pendant des heures à la résolution de ses problèmes.

Il part méditer 40 jours dans le désert et revient enseigner à la civilisation ce qu’il a découvert.

Il est inébranlable car ses racines sont profondes.

Il ne réagit pas selon les attentes du monde extérieur. Il prend l’initiative en fonction du monde intérieur qu’il a construit.

Un jour, un coach en marketing directe m’a dit que ses meilleurs vendeurs étaient les introvertis.

Il m’a dit :

« Est-ce que tu sais pourquoi les introvertis sont les meilleurs vendeurs ? »

« Parce qu’ils vont droit au but. » J’ai répondu.

« Hum… Tu vois, moi quand je parle au consommateur je suis obligé d’en faire des caisses. Toi quand tu leurs parles, t’as pas trop à user d’artifice, mais on a envie de t’écouter on sent que tu es sérieux. »

En fait, l’extraverti tire son identité de son environnement extérieur. L’introverti de son environnement intérieur.

L’extraverti est dépendant des circonstances et de ses relations.

L’introverti est dépendant des caprices de sa vie intérieur.

C’est pour cette raison que dans un métier où l’on se prend 99% de rejet, il vaut mieux ne pas trop être attaché à l’environnement et aux réactions des autres. Il faut une base solide, une certaine indifférence.

Une grande partie de la vie consiste à savoir endurer la souffrance, le rejet et l’humiliation.

C’est seulement après avoir visiter les enfers, qu’on peut y développer les racines qui soutiendront le tronc et les feuillages qui montent au ciel.

C’est seulement en confrontant les ténèbres, et en intégrant son ombre, que l’on peut lutter contre la tragédie de la vie.

Quand on se prend 120 rejets par jours, on devient insensible au rejet.

C’est par l’échec que l’on construit sa résistance au stress.

« Celui qui persistera jusqu’à la fin sera sauvé. »

Pour conclure

La plupart qui veulent percer sur internet spamment du contenu de surface et use de la psychologie de façon moralement discutable.

L’introverti va cultiver de la profondeur et une réelle réflexion.

Il part peut-être avec un train de retard puisqu’il n’est pas sociable. Mais être sociable est une compétence comme les autres. Et avec sa discipline et sa détermination, il dépassera bientôt de loin l’extraverti.

Créez du contenu d’abord long avec vos recherches personnelles, puis distillez le en format court.

Les gens aiment les citations car elles synthétisent des idées complexes en peu de mots.

Pour résumer vos recherches doivent :

• Avant tout satisfaire votre curiosité (vous n’intéresserez personne si vous n’êtes pas vous-même intéressé par vos sujets).
• Résoudre des problèmes auxquelles vous avez été confronté.
• Aidez les personnes qui ont les mêmes problèmes que vous.

Voici comment construire une audience de façon intègre et éthique.

De cette façon, votre travail contribue réellement à l’humanité.

De cette façon, vous éliminez la concurrence. Vous ne jouez plus la compétition mais la collaboration.

Imaginez le monde que l’on pourrait construire si chacun faisait cela…

— Geoffroy