« On pense pour laisser nos idées mourir à notre place. »
— Alfred North Whitehead
La plupart pensent qu’être introverti est indésirable.
Pourtant, sans ce trait de personnalité, je n’aurais jamais eu la patience d’étudier, et d’arriver à certaines découvertes.
(Les introvertis gouvernent le monde.)
J’ai déménagé 7 fois de mes 0 à 7 ans, et j’ai eu beaucoup de mal à m’intégrer à de nouveaux groupes sociaux.
À 13 ans, j’ai fait de la garde à vue pour vandalisme.
L’armée m’a refusé pour mes tendances antisociales (jugé psychologiquement inapte).
En bref, j’ai toujours été un genre de paria, un marginal en constante rébellion.
Le Grand Œuvre
« Fuyez ce qui est confortable.
— Rumi
Oubliez la sécurité.
Vivez là où vous craignez de vivre.
Détruisez votre réputation.
Soyez notoire. »
Quand on n’a rien à perdre, on peut se payer le luxe d’être soi-même.
Comme la plupart, je trimbale des traumas que je devrais surement gérer jusqu’à la fin de ma vie.
(Virginia Satir pense que 96% des familles sont dysfonctionnelles.)
Le mécanisme de défense que je pense avoir développé est celui de l’isolation.
J’ai donc passé beaucoup, beaucoup, de temps seul, à réfléchir, et à poursuivre ma curiosité.
Ce que j’ai découvert, c’est un univers, que la plupart ne suspectent même pas, et qui mourront sûrement sans jamais le connaître.
Je suis fasciné, et obsédé, par les sciences occultes depuis que je suis enfant.
Adolescent, j’essayais déjà de décrypter les écrits des philosophes, et des textes sacrées.
Il m’a fallu des années de recherche personnelle, pour arriver réunir les pièces du puzzle.
Ces choses sont totalement inconnus des médias mainstream, et des universités. (Ou bien elles sont connues, mais activement réprimées.)
La synthèse de ce travail de recherche se trouve dans mon livre Manuel d’Hygiène Mentale (en cours de réédition).
L’Ordre
Il existe deux grandes écoles de pensée.
D’un côté, il y a les matérialistes, de l’autre, il y a les idéalistes.
J’explique en détail ces deux conceptions ici.
(Le fait d’opposer différentes philosophies se nomme la dialectique. Thèse, Anti-thèse, Synthèse…)
La vision matérialiste est la plus répandue aujourd’hui en occident, et celle acceptée par les médias, et la culture de masse.
C’est aussi le paradigme que j’ai accepté jusqu’à l’adolescence (le système l’inculque).
Comme tout le reste, il s’agit d’une idéologie que j’ai finalement rejetée, en même temps que leur fantasme républicain, encore par esprit de rébellion.
J’ai toujours vécu l’école comme une atroce tyrannie.
Dans l’ancien testament, quand Moïse s’échappe d’Égypte avec son peuple, ils passent 40 jours dans le désert. (40 signifie en langage symbolique la période nécessaire à une transformation.)
Lorsque vous quittez une structure tyrannique, vous tombez immédiatement dans un état chaotique.
La structure est ce qui rend le chaos habitable.
Quand elle s’effondre, vous replongez dans l’inconnu, et l’infini des probabilités.
Lorsque vos croyances fondamentales s’ébranlent, vous vous retrouvez perdu dans un monde infiniment complexe.
(C’est ce qui se passe quand un drame arrive dans votre vie.)
Vous devez alors tout reconstruire depuis les fondations.
Une partie de vous doit mourir, pour que vous puissiez vivre.
(C’est ce que symbolise le Christ, la résurrection, le phénix qui renait de ses cendres…)
J’ai fait plusieurs dépressions nerveuses, et à chaque fois, j’avais l’impression que ma psyché avait explosé, et que j’essayais de recoller les morceaux, tant bien que mal.
Voici une œuvre, que j’ai réalisé pendant une crise, et qui illustre mieux que mille mots ce processus de transformation :
Le chaos
En quittant le paradigme matérialiste, je me suis retrouvé à son extrême opposé : celui des fous et des fanatiques religieux.
J’ai rencontré des personnes qui croyaient à la fin du monde, au grand complot dirigé par Satan en personne, et aux interprétations littérales de la Bible.
J’ai entendu la théorie des anciens astronautes, et des reptiliens Illuminatis.
J’ai vu des croyants endoctrinés par intérêt, complétement étranger à l’esprit critique… Des fous, des narcissiques, des schizophrènes, et des névrotiques, qui se croyaient illuminés…
J’ai observé toutes les dérives du développement personnel, de la pensée « new age », des sectes, et des assemblées religieuses.
À certains moments, j’ai cru à certaines choses, que j’aurais honte aujourd’hui d’avouer. (Seuls les idiots ne changent jamais d’opinion.)
J’ai exploré les extrêmes des deux approches : celle des nihilistes qui ne croit en rien, et celle des fanatiques qui croient en tout.
L’équilibre est toujours au milieu, par union des opposés (Thèse, Anti-thèse, Synthèse).
C’est en voyant les dérives de l’extrême rationalité, que j’ai compris l’importance de la spiritualité.
Et c’est en voyant les dérives de l’extrême irrationalité, que j’ai compris l’importance de la logique, et de l’esprit critique.
« Tout est Double.
Toute chose possède des pôles.
Les Pôles opposés ont une nature identique mais des degrés différents.
Les extrêmes se touchent ; toutes les vérités ne sont que des demi-vérités.
Tous les paradoxes peuvent être conciliés. »
La tradition perdue
On juge un arbre à ses fruits.
Une philosophie fausse crée de la corruption, et de la laideur.
(Regardez l’état de nos villes, de l’art, et de l’architecture moderne.)
La vraie philosophie (la Science Occulte) produit la grandeur, le génie, la beauté, et l’extase.
C’est elle qui construit les pyramides de Gizeh, et tous les temples majestueux de l’ancien ancien monde.
Elle est science, philosophie et art.
On trouve ses traces partout, à toutes les époques.
Dans un article précédent, je disais que le développement personnel n’était qu’une version édulcorée, et simplifiée en termes modernes, de cette philosophie occulte.
Le yoga occidentalisé, les affirmations, la visualisation, les techniques de respiration… sont simplement sa branche magique.
Notre science moderne est sa petite sœur.
Sans l’invention de l’imprimerie, et la diffusion massive de la Bible, l’Europe n’aurait jamais connu sa période d’expansion technologique.
C’est parce que nous avons redécouvert la tradition perdue, que la Science a refait surface.
(Lorsque vous étudiez le sujet en profondeur, vous vous rendez compte que la science dite « normale », et la Science Occulte sont la même chose. Et elles sont aussi complexes, et profondes, l’une que l’autre.)
La légende raconte que les Atlantes possédaient un cristal avec lequel ils produisaient de l’énergie.
Les matérialistes vous diront que c’est impossible, alors qu’ils utilisent quotidiennement de l’énergie produite à partir d’uranium.
Ils vous diront aussi que la télépathie est impossible, alors qu’ils communiquent tous les jours à distance avec d’autres personnes sur les réseaux.
Pareillement, ils pensent que les anciens étaient sauvages et archaïques, alors qu’ils connaissaient le phénomène astrologique de précession des équinoxes (qui déplace le ciel d’un degré, tous les 26 000 ans), que nous avons redécouvert qu’en 2007, et qu’ils pouvaient soulever des blocs de plusieurs centaines de tonnes.
Les Maîtres
Il y a 8 ans, j’ai commencé un tableau Excel qui ressence toutes mes lectures.
Aujourd’hui le tableau comporte 235 lignes.
J’ai lu une grande partie des classiques de l’occultisme :
- Cornelius Agrippa (XVIème siècle),
- Éliphas Levy,
- Papus,
- Aleister Crowley,
- Israel Regardie,
- Dion Fortune,
- Manly P. Hall,
- Rudolf Steiner,
- Franz Bardon,
- Peter J. Caroll,
- …
Mais également énormément de psychologie, et de science :
- William James,
- Wilhelm Reich,
- Carl G. Jung,
- Alfred Korzybski,
- Robert Anton Wilson,
- Timothy Leary,
- Jordan B. Peterson,
- …
Ceci est l’univers, évoqué au début, que la plupart ignorent.
Je n’ai pas la prétention de le comprendre, mais je sais qu’il existe.
Tout est bien plus étrange, et mystérieux, que l’on s’imagine.
Si vous voulez cerner un objet, plus vous avez de perspectives, mieux vous pouvez l’observer.
Lire des pensées de cultures, et d’époques différentes, permet d’entrevoir le champ des probabilités.
Vous développez ainsi différentes théories, qui deviennent des outils de réflexion.
Vous pouvez alors penser comme un alchimiste de la renaissance, comme un savant de la grande époque, comme un yogi hindou, comme un scientifique moderne, ou un millionnaire.
De cette façon, vous étoffez votre personnalité, qui s’imprègne de ceux et celles que vous admirez.
L’Apprentissage
Nous apprenons tous par imitation.
C’est comme ça que l’on imprègne le langage, et n’importe quelle autre compétence.
Voici comment la plupart atteignent leurs objectifs :
Ils trouvent quelqu’un qui a réalisé ce qu’ils souhaitent, et ils imitent ses pensées, ses attitudes, et ses actions.
Beaucoup ne savent pas ce qu’ils veulent, parce qu’ils ont soit peur d’échouer (vous ne pouvez faillir si vous n’avez pas de but), soit parce ce qu’ils ne savent pas ce qui est possible.
C’est à cela que servent les mentors, et l’étude des classiques :
À définir un idéal, et à croire en la possibilité de son accomplissement.
Une idée phare de la Science Occulte est que l’esprit crée la matière.
Le développement personnel a repris le concept en affirmant que vous créez votre propre réalité.
Adolescent, c’est une idée qui m’a redonné espoir en la vie.
Je ne me sentais plus, pour la première fois, comme une victime, mais plutôt comme un créateur libre.
Mais le doute finit par revenir. Quand on n’obtient pas ce que l’on souhaite on se décourage.
Était-ce une idée utopiste et naïve ? Ou s’agissait-il de la clé pour reprendre le contrôle de sa vie ?
J’ai donc commencé à creuser les couches de l’iceberg, des plus superficiels, aux plus profondes.
La conclusion de mon premier quart de siècle de recherche se trouve dans Manuel d’Hygiène Mentale.
La voie
L’univers n’existe nulle part ailleurs que dans votre tête.
Sans conscience pour le percevoir, le monde n’est pas.
Votre système nerveux façonne l’illusion sémantique que vous habitez.
(L’Esprit crée le monde par le Verbe, et la capacité d’abstraction.)
Moins on connaît ce processus, plus il a d’emprise sur nous, et plus nos représentations nous trompent.
La vie n’a pas de sens, en soi.
C’est à vous de lui en donner.
Comment ?
En définissant un idéal.
En imaginant l’idée la plus parfaite du bien que vous puissiez concevoir.
Cette hypostase (cet idéal en constante évolution) est ce que les anciens théologistes nommaient « Dieu le père ».
Il est l’esprit censé guider votre vie (et la civilisation entière).
Différentes métaphores existent pour parler des mêmes choses.
Pour comprendre le message d’un paradigme, vous devez comprendre ses codes logiques, et son contexte.
J’ai proposé quelques clés de lecture de la théologie chrétienne dans un article précédent.
Pour avoir ce que vous voulez, vous devez d’abords créé une image mentale du futur désiré.
Une fois cette abstraction conceptualisée, l’ensemble de votre perception va se réarranger pour atteindre ce but.
Les mêmes informations auxquelles vous êtes exposés vont changer de signification.
L’univers va commencer à vous guider par synchronicité.
L’union
Si le Père fait référence à votre idée du bien absolu, le Fils, lui désigne plutôt la part de votre personnalité capable de transformation, et de sacrifice.
Il ne suffit pas de vouloir, il faut également se donner les moyens.
Pour accomplir une idée, vous devez sacrifier celles qui sont en contradiction (« Nul ne peut servir deux maitres. » — Matthieu 6 : 24).
Si vous voulez être athlétique, vous ne pouvez pas manger trois McDo par jours.
On ne devient pas non plus millionnaire en se levant quotidiennement à 11h.
Vos pensées, vos paroles, et vos actions, doivent être alignées.
Il existe peut-être des grands maîtres spirituels capables de manifester ce qu’ils veulent, simplement par la pensée.
Mais ce niveau de foi, est hors de portée de la plupart, et requière sûrement de toute façon une vie d’entrainement, et de pratique.
Très rare sont ceux qui ont un contrôle total de leurs croyances. (Pourriez-vous croire quelque chose que vous savez faux ?)
Votre conscience (le Saint Esprit), vous communique, à chaque instant, par vos émotions, si vos paroles et vos actions sont alignées.
Elle vous indique si vous progressez, ou reculez, en fonction de votre idéal (le Père).
C’est pour cette raison que vous sentez de la culpabilité quand vous mentez, ou que vous manquez d’intégrité.
(Si vous n’en sentez aucune, c’est que vous êtes un psychopathe, et que vous avez abandonné votre conscience.)
Pour résumer la métaphore chrétienne en termes modernes :
Le Père est votre idéal, qui vit dans les cieux (votre imaginaire).
Le Fils est votre capacité de transformation, et de sacrifice, qui vit ici et maintenant sur terre (le présent). C’est la volonté du désir.
Le Saint-Esprit est votre conscience morale, celle qui vous indique si vous vous rapprochez, ou vous éloignez de votre idéal. C’est le messager du Père.
Conclusion
Tout ce qui vient d’être dit est faux.
Le langage n’est qu’une métaphore trompeuse.
Mais la question la plus importante n’est pas de savoir ce qui est vrai.
Elle est plutôt de savoir ce qui est utile à nos vies.
La conscience est la force qui structure le chaos ambiant, et qui le rend habitable.
Elle y arrive en donnant du sens à l’expérience, et en organisant l’infinité des signaux aléatoires qu’on trouve dans l’environnement.
C’est par la lumière que l’on chasse les ténèbres.
Les systèmes morts sont caractérisés par l’entropie, en thermodynamique.
Ils deviennent de plus en plus incohérents, et aléatoires à mesure que le temps passe. (L’énergie se dégrade.)
Les systèmes vivants, au contraire, créent des structures de plus en complexes et harmonieuses, au fils de l’évolution. (L’énergie se transforme en des degrés de cohérence toujours plus élevé.)
Quand vous créez de l’ordre, et de l’harmonie, vous contrez l’entropie, la corruption, et la dégradation inhérente à l’univers.
Vous aussi disposez de la puissance créatrice du Verbe.
La conscience est un agent néguentropique, dans un monde physique en décrépitude, qui n’attend que d’être régénéré.
“Nature unaided fails.”
The Secret Doctrine — Helena P. Blavastky
Voici ce que vous faites lorsque vous construisez une vision, et travaillez à l’accomplir :
Vous créez de l’ordre à partir du chaos, et vous retardez la fin du monde.
— Geoffroy