L’économie est en train de changer.
Il faut être aveugle pour ne pas le voir.
Le modèle du salariat s’effrite.
Trop cher pour les entreprises. (Surtout en France.)
Trop limitant pour les employés.
L’avenir appartient aux créateurs, et aux indépendants.
L’intelligence artificielle (IA) va redistribuer les cartes.
Voici comment entreprendre dans la nouvelle économie digitale.
Le coût de la main d’œuvre
Si vous touchez un salaire net mensuel, après impôt, de 2000€, cela coûte à votre employeur 3619€.
(Sans compter les arrêts maladies, les congés payés, les grèves, et les autres diverses primes.)
À cela s’ajoute aussi des coûts de gestion, et de comptabilité.
(La France est un pays communiste qui sanctionne la productivité.)
Autant dire que dans ce contexte, les entreprises ont plus intérêt à travailler avec :
- des freelances,
- des indépendants,
- des consultants,
- et des agences,
plutôt qu’à s’encombrer de salariés.
Du côté du l’employé :
- il reste subordonné à la hiérarchie,
- ses perspectives de croissance sont limitées,
- il réalise le rêve de quelqu’un d’autre,
- son salaire est plafonné,
- il n’a pas de contrôle sur ses revenus,
- il n’est pas libre de son temps, et de ses déplacements,
- il cotise pour un système qui n’existera plus à sa retraite.
Les leviers technologiques
« Donnez-moi un levier et un point fixe, et je soulèverai le Monde. »
— Archimède
Tout ça, c’était avant l’avènement de l’IA, qui ne fait qu’accroitre cette tendance :
Le passage du modèle du salariat, à celui de l’entreprenariat.
Les nouvelles technologies ont plusieurs effets sur l’économie :
- elles automatisent, et facilitent le travail,
- elles réduisent les coûts de production,
- elles permettent de communiquer plus vite, à plus de monde,
- elles font gagner du temps.
Imaginez si vous aviez un message à communiquer, mais que vous viviez au millénaire dernier.
D’abord vous seriez probablement illettré. Mais admettons que non.
Vous devriez écrire manuellement autant de copie de votre message, qu’à votre nombre de destinataires.
Ensuite, il vous faudrait envoyer un messager (ou plusieurs).
On estime, qu’il y a 1000 ans, il aurait fallu presque un mois pour voyager de Paris à Nice, à Cheval.
Aujourd’hui, vous pouvez communiquer votre message à la terre entière en moins de 15 secondes.
Prenons un exemple plus récent.
Avant, si vous aviez écrit un livre, il vous fallait trouver un éditeur qui s’occupe de la promotion et de la distribution, et d’un imprimeur.
Aujourd’hui, vous pouvez :
- vous autoéditer,
- faire de publicité sur les réseaux,
- distribuer le produit sur Amazon, ou votre site web,
- et imprimer sa version papier en flux tendu.
Avant, ce processus demandait le concours de plusieurs équipes, de plusieurs personnes.
Aujourd’hui toute la chaine ne requière qu’une seule personne.
Sachez donc utilisez les effets de levier que donne les nouvelles technologies.
Le solopreneuriat
Un business, aujourd’hui, peut être opéré par un seul individu.
Mais à plusieurs conditions :
- Savoir créer des offres, des produits, et des services (production),
- Connaître les sciences de l’information et de la communication (marketing),
- Être capable de designer des plateformes de vente (distribution).
1. Production
Qu’avez-vous à vendre ?
Cette première étape est la plus importante.
Vendre c’est échanger de la valeur.
Assurez-vous donc que votre offre apporte le plus de valeur possible.
Elle doit bénéficier équitablement les deux parties.
Encore mieux, vous devez donner plus que ce que vous recevez.
Du moins, c’est ce que doit ressentir votre client.
Suivez les conseils d’Alex Hormozi :
Faites une offre si irrésistible, que les gens se sentent stupides de dire non.
Cet article-ci détaille la création d’offre, et pourquoi on achète.
Voici l’équation qui résume la valeur de ce que vous vendez :
([Futur idéal – Présent insatisfaisant] x probabilité de réussite) / (temps x énergie) = Valeur
2. Marketing
Comment vous communiquez sur votre offre ?
Si personne ne sait que vous, et votre produit existent, alors personne n’achètera.
Pour cette raison, il est indispensable de créer une audience, et de développer une relation de confiance avec celle-ci.
Les gens consomment votre contenu, parce qu’ils y trouvent quelque chose d’utile pour eux.
Le deal, c’est qu’ils échangent leur temps contre une valeur informationnelle.
Plus vous publiez, plus vous savez ce qui fonctionne ou pas.
C’est le même mécanisme qui fait que l’on achète, ou que l’on consomme un contenu multimédia.
L’essence du marketing est la persuasion.
Vos offres, comme votre contenu gratuit, doivent résoudre un problème inconscient, ou conscient.
S’il est inconscient, alors vous devez éduquer vos abonnées sur la nature de celui-ci, et des solutions possibles (votre offre).
(Je détaille ici comment créer une audience.)
3. Distribution
Comment délivrez-vous votre offre ?
« Construisez la distribution, ensuite construisez ce que vous voulez. »
— Jack Butcher
La distribution est la façon concrète dont les gens sont transformés d’inconnu à acheteur.
C’est ce que l’on nomme un tunnel de vente.
En général, il démarre sur les réseaux sociaux. Ensuite, les utilisateurs sont redirigés vers un site web, une newsletter, un podcast, ou d’autres contenus plus long. Et finalement, ils sont redirigés vers votre page de vente.
Ici, un minimum de connaissances techniques sont requises.
Il vous faudra maîtriser les outils, et les plateformes, qui vous permettent de partager votre message, et votre offre.
La bonne nouvelle est que vous n’avez plus besoin de savoir coder, grâce aux nouvelles interfaces intuitives, et à l’IA.
Néanmoins, il est toujours utile de connaître les bases du design (que j’explique ici.)
Les types d’offre
Il existe 5 types d’offres dans l’économie numérique :
- Vos contenus courts,
- Vos contenus moyens,
- Vos « leads gen »,
- Votre offre de base,
- Votre offre premium.
Les contenus courts servent à capter l’attention, et à montrer que vous existez. (Twitter/X, Short, Réel, TikTok…)
Les contenus moyens servent à convaincre que vous avez cerné un problème, et que vous savez le résoudre. (Vidéo, podcast, article, newsletter…).
Vos leads gen sont, en général, un échantillon de votre offre de base, que vous donnez en échange d’un abonnement, ou d’une adresse e-mail. Ils ont également fonction d’introduire ce que vous vendez.
Votre offre de base est ce que vous vendez (un livre, une formation, un service, un produit…).
Ceux qui achètent une fois, ont plus de chance de racheter une seconde fois, ou de prendre une version supérieure. Votre offre premium est votre offre de base sous stéroïde.
L’art de la persuasion
Toutes les étapes de conversion de votre tunnel de vente requièrent de maîtriser l’art de la persuasion.
Vous cherchez à persuader pour :
- Qu’on lise vos postes, et interagisse avec.
- Qu’on s’abonne à votre compte.
- Qu’on réponde à vos DM.
- Capter une adresse email.
- Rediriger sur votre site web.
- Vendre.
- Convaincre, et faire accepter vos idées.
- Induire une action (CTA).
Lorsque vous maîtrisez cet art, vous pouvez l’adapter à n’importe quelle autre plateforme, ou moyen d’acquisition.
Les meilleurs vendeurs savent utiliser les mécanismes psychologiques à leur avantage.
Robert Cialdini, dans Influence et Manipulation, en dénombre six :
1. La réciprocité
Les gens ont instinctivement envie de rendre l’appareil.
Plus vous offrez de valeur, plus vous en recevrez en retour.
La plupart des échantillons qu’on vous propose servent à activer ce biais.
La gratuité de vos contenus sert en partie à stimuler la bonne volonté.
2. La preuve sociale
Les gens se forment un avis en copiant celui des autres.
Plus ils voient d’autres personnes entretenir des idées, plus ils les acceptent, et les croient vrais.
Voici pourquoi dans tout business, la réputation, le bouche à oreille, et les témoignages authentiques de clients sont si important.
C’est aussi la raison pour laquelle on considère autant le nombre d’abonnés sur un réseau social.
3. L’engagement et la cohérence
Les gens sont cohérents avec l’identité qu’ils se construisent.
Une action s’inscrit toujours dans une continuité d’autres actions liées.
Si vous liker un post, vous avez plus de chance, par la suite, de commenter.
Si vous consommer le contenu gratuit d’un créateur, vous avez plus de chance de consommer son contenu payant.
4. La sympathie
Les gens répondent plus positivement aux personnes qu’ils aiment, qu’ils admirent, ou à qui ils peuvent s’identifier.
Vous êtes plus enclin à accepter la recommandation d’un ami, que celle d’un inconnu.
Voici pourquoi il est important de développer son charisme, d’être sociable, et de savoir se faire des amis.
5. L’autorité
Les gens croient plus facilement les figures d’autorité.
Si vous savez vous placer (humblement) en tant qu’expert dans un domaine, alors il est plus simple de convaincre.
C’est aussi à cela que sert de produire du contenu gratuit : à développer une autorité légitime sur un thème.
6. La rareté
Les gens se décident plus vite quand l’offre est rare, ou limité dans le temps.
Certains milieux (Crypto… kof ! NFT… kof ! kof !) la créent artificiellement.
L’échéance est souvent l’ultimatum nécessaire qui fait vite passer à l’action.
Si vous être en freelance, par exemple, vous êtes limité par le nombre de clients, et de projets, que vous pouvez accepter. Dans ce cas vous créez la rareté en augmentant la demande pour un service limité.
Produire pour internet
Aujourd’hui, tout le monde veut être youtuber.
C’est la pire plateforme pour vous lancer en 2023/2024.
L’investissement initiale en matériel est gros pour un débutant, et la croissance y est très difficile, sans un travail préalable.
Dan Koe et Chris Do, deux références en marketing digital, préconisent de d’abord tester des idées sur des plateformes comme Twitter/X et Instagram.
Ceci pour plusieurs raisons :
- La croissance y est plus rapide et plus simple.
- Pour construire une base de données de sujets de contenu réutilisables à l’infini.
- Pour tester des idées, et leurs performances.
- Pour bâtir une communauté transférable sur d’autres plateformes.
- Pour maîtriser les grands principes de la communication.
- Pour apprendre à écrire pour le web, et à capter l’attention.
Quand on démarre, on doit se focaliser sur les fondamentaux.
La base de toutes les formes de média est l’écriture.
Les meilleurs orateurs sont ceux qui ont articulé leur pensée à l’écrit.
Les vidéos se tournent à partir de scripts.
Les arguments logiques, et persuasifs, sont toujours mieux formulés sur le papier.
Si vous écrivez régulièrement sur ce qui passionne, sur quoi êtes compétent, et ce dont les gens ont besoin, vous deviendrez une machine à idée et à contenu.
Les systèmes de productivité
Trop sont noyés dans la distraction.
L’âge de l’information est une bénédiction pour ceux qui ont de la discipline, et la maîtrise de leur attention.
Il est une malédiction pour ceux qui ne savent se concentrer, ni s’organiser.
Avoir un système de productivité résout cette problématique.
(Le terme technique est : procédure opératoire normalisée.)
Lorsque vous avez un processus bien défini que vous respectez, et que vous suivez, alors vous économisez beaucoup d’énergie mentale.
La volonté est une ressource qui s’épuise chaque jour. (C’est aussi un muscle qui s’entraine.)
À chaque fois que vous automatisez quelque chose, et que vous n’avez plus à y réfléchir, vous gagnez en énergie.
Pour la création de contenu, par exemple, j’ai créé une procédure systématisée, étape par étape, qui décrit chaque tâche, du brainstorming (recherche d’idée), à la publication sur différents réseaux sociaux.
Chaque semaine, je n’ai qu’à dupliquer le modèle, et à remplir les champs.
Plus vous opérez un système, plus il devient facile pour vous de l’exécuter, parce qu’il devient pour vous une seconde nature.
Tout prend du temps et de l’entrainement.
Grâce à la procédure, vous accélérez l’apprentissage et l’exécution.
Elle est comme une paire de roue stabilisatrice que l’on utiliserait avant de trouver son équilibre.
Conclusion
« Si le chemin devant vous est clair, vous êtes probablement sur celui de quelqu’un d’autre. »
— Joseph Campbell
La connaissance pratique ne s’apprend pas dans les livres, ou en consommant du contenu.
Elle s’acquière par l’expérience directe.
Le plus important est de se lancer, d’être régulier, et de ne pas se décourager.
Personne ne pourra vous dire exactement quoi faire, étape par étape, pour votre cas unique, et spécifique.
Vous devez sauter dans l’inconnu, sans savoir ce que vous faites, et trouver des solutions pour vous-même.
C’est quelque chose de difficile, et qui demande du courage.
Certains créateurs, avant vous, ont posés des balises pour vous orienter, et vous faire gagner du temps, mais c’est à vous de créer votre propre chemin.
Faites des erreurs, et réitérer vos processus en les améliorants au fur et à mesure.
Chaque problème que vous rencontrez est potentiellement une solution à vendre.
Commencez à poster.
Écrivez tous les jours.
Étudiez vos passions.
Développez vos compétences.
Être un créateur, c’est un métier, une passion, des valeurs, et un style de vie…
À vous de définir votre idéal, et d’en choisir les spécificités.
— Geoffroy